Roselyne Bachelot : «Mon fils a été battu à cause de mon engagement»
Ancienne ministre, Roselyne Bachelot propose une analyse de la politique française à travers les années et décortique les nouvelles méthodes dans son livre « Sacrés monstres ! ».
Rencontre avec Roselyne Bachelot.
Les politiques ont-ils changé avec le temps ?
Bien sûr, on est passé des fauves aux monstres. Avant, ils étaient pervers, narcissiques, méchants mais on connaissait les règles. Maintenant, on a une disparition des règles, c’est «tout pour ma pomme».
Avez-vous souffert personnellement de votre engagement politique ?
Oui, mon fils a été battu par un instituteur. C’était quelque chose de très douloureux. Un politique a des récompenses malgré les souffrances. La famille n’a que les souffrances. L’instituteur était un militant politique opposé à ma famille politique, il lui a tapé dessus avec une règle métallique. Mon gamin avait 10 ans. On a un sentiment de culpabilité épouvantable. Pendant des mois, mon fils a caché cela. C’est affreux en tant que mère de ne pas avoir vu les souffrances de mon fils. Un jour, il avait posé un post-il sur mon oreiller avec comme indication dessus « Maman, c’est dur d’être ton fils ».
Pour les politiques, le pouvoir est-il plus important que l’argent ?
Le pouvoir est générateur d’argent que ce soit dans l’influence ou la sphère publique. Les gens se nourrissent de pouvoir et d’égo. Le pouvoir l’emporte sur l’argent.
Est-ce vraiment la fin de votre carrière politique ?
En tant que ministre, la politique est terminée pour moi. J’ai fait un gros covid qui m’a emmenée à la réanimation. Ma santé ne me permet plus de faire une activité ministérielle. La politique n’est pas terminée en tant qu’écrivain ou éditorialiste.
Existe-t-il un regret de ne pas avoir tenté l’élection présidentielle ?
Vous me voulez du mal ? Je n’ai jamais inscrit mon cheminement dans ce parcours. Il faut le vouloir de façon intime.
Vous avez travaillé pour la chaîne C8. Que pensez-vous de la fermeture possible de C8 ?
Je renvoie à la décision de l’ARCOM. Il y a eu des choses qui ont été faites. Cyril Hanouna et les équipes trouveront facilement à se recaser, il n’y a aucune inquiétude pour eux. Le pluralisme est abondamment respecté en France.
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