Élise Lucet à propos du Qualimat Télépro : «Une marque de confiance qui nous donne l’énergie et le courage de continuer à informer»
«Envoyé spécial» (France 2) arrive en tête du Qualimat (*) dans la catégorie magazines d’information. Rencontre avec Élise Lucet, journaliste et animatrice de l’émission.
Les écarts entre les trois premiers magazines d’info sont presque ridicules, mais il faut bien un premier. Dans cette 13e vague du Qualimat, qui mesure la qualité des émissions, les Belges ont estimé qu’«Envoyé spécial» repassait devant «On n’est pas des pigeons !» (La Une).
Élise Lucet, ce Qualimat pour «Envoyé spécial» n’est pas le premier. Il doit vous faire plaisir tout de même…
Cela nous fait très plaisir, merci beaucoup ! Il est l’une des marques de confiance qui nous donnent l’énergie et le courage de continuer à informer.
Qu’avez-vous changé dans «Envoyé spécial» depuis votre arrivée en 2016 ?
J’ai essayé d’apporter une plus grande proximité avec les téléspectateurs, de tourner l’émission sur le terrain. La proximité est importante pour, notamment, éviter la défiance. Notre ambition est d’être représentatifs des Français…, mais aussi des Belges.
Êtes-vous victime de pressions ?
Personnellement, je reçois très peu de menaces : je pense que mes interlocuteurs craignent que nos conversations téléphoniques soient enregistrées. «Cash investigation» a été assigné en justice ces dernières semaines, il s’agissait de faire interdire la diffusion d’un numéro. Nous avons gagné. Les pressions judiciaires se font de plus en plus rares, tout le monde a compris que nous étions sérieux. Nous prenons toutes les dispositions pour être irréprochables. Nos émissions ne visent pas quelqu’un ou une entreprise en particulier, juste la vérité.
Que pensez-vous de ces nouveaux reportages d’investigation, sur les réseaux sociaux, qui ont pour but de montrer «ce qu’on nous aurait caché» ?
Je m’en méfie. La peur est un très mauvais guide. Le journalisme est une recherche de vérité, qui ne cherche pas nécessairement à infirmer ou confirmer une hypothèse. Il vaut donc mieux se reposer sur des médias qui travaillent sérieusement, en recoupant l’information et en prenant du recul. Dans ces documentaires, il y a du vrai et du faux. Bizarrement, le vrai va valider le faux. C’est l’un des éléments spécifiques du complotisme ou de la fabrication des fake news.
Allez-vous faire une émission sur le covid ?
«Envoyé spécial» prépare une enquête sur l’origine du virus. Elle sera diffusée dans quelques semaines.
«Envoyé spécial» et «Cash investigation» seront-ils reconduits la saison prochaine ?
Oui. Même si l’audience des magazines d’information est en baisse. La pandémie a changé l’habitude des téléspectateurs, ils ont envie de se détendre. En ce qui concerne «Cash investigation», six numéros sont prévus en 2021, au rythme habituel.
(*) Enquête réalisée par l’institut de sondage Dedicated du 7 au 30 décembre 2020 sur un échantillon représentatif de la population belge francophone, sélectionné selon les critères sociodémographiques suivants : province, sexe, âge et classe sociale. 2.024 Belges francophones âgés de 18 ans et plus ont évalué les émissions par genre selon une liste de critères de qualité.
Découvrez l’interview d’Elise Lucet en intégralité :
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