Clémentine Célarié : «C’est une erreur de ne pas parler du cancer»
Clémentine Célarié nous présente son livre «Les Mots défendus». Rencontre avec la comédienne.
Dans votre livre, vous indiquez que certaines personnes vont ont déconseillé de parler de votre cancer dans un bouquin. Pourquoi ?
Le cancer est associé à la mort, ça fait peur. Moi, je prends ça à la rigolade car je dis que je suis guérie. Il faut en parler avec le plus de légèreté possible quand on s’en sort. Dans notre société, c’est quelque chose qui fait peur. Après la sortie du livre, ceux qui m’avaient déconseillé de le faire m’ont dit qu’ils avaient été cons de penser ça. En fait, certains ont pensé que cela pouvait me faire perdre des rôles. En fait, il faut libérer la parole pour ceux qui ont un cancer. Il y a un travail d’éducation à faire. On parle de «rémission», mais ce n’est pas un péché d’avoir un cancer. Mon livre parle du chemin de la guérison, vous avez envie de jouir de la vie. C’est une erreur de ne pas en parler. Il ne faut pas dire « longue maladie », c’est un cancer, ce n’est pas contagieux. C’est comme si on était pestiféré, un peu comme le sida à l’époque.
Vous l’avez quand même caché au début, vous êtes allée à la télévision sans le dire ?
Je ne voulais pas qu’on le récupère. Je voulais faire ce livre. J’ai été faire une interview chez Laurent Delahousse, je perdais mes cheveux, j’avais un postiche. Je ne pouvais pas le dire car je voulais le cacher à mes enfants, je voulais être guérie pour pouvoir le dire.
Dans votre livre, vous parlez des réseaux sociaux, de notre époque. Que pensez-vous de la société 2022 ?
Je ne vis pas dans ce monde, je vis dans un monde parallèle avec de la douceur, du sourire. J’essaie de cultiver le sourire. Cette société fait des trucs bizarres, je sais que les gens ont la responsabilité de leur choix. On est drogué par nos téléphones et les réseaux sociaux, je ne pense pas que les gens soient débiles comme on le pense à la télévision. Je suis désespérément optimiste. J’ai déjà pensé à partir en Afrique pour être infirmière quand j’ai des moments de désespoir. C’est pour ça qu’il est urgent de fabriquer quelque chose d’autre avec une passion. Il y a plein de gens qui ont changé de métier avec la crise. Je me sers des réseaux sociaux pour signer des pétitions, je viens d’en signer une pour les EHPADS, c’est une honte nationale.
Est-ce qu’on vous a proposé de faire de la télévision en tant que candidate ou animatrice ?
Oui, on m’a proposé plein de choses comme «Danse avec les stars». Il ne faut pas cracher sur les émissions comme ça. Ce n’est pas laid. Je n’aime pas les idées de star. J’ai toujours refusé d’être animatrice car ce n’est pas mon métier, c’est trop concret pour moi, alors que parfois ça paye.
Son film, le théâtre, la Belgique… L’interview intégrale de Clémentine Célarié en vidéo ci-dessous (si la vidéo ne s’affiche pas, cliquez sur « Regarder sur Facebook ») :
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