«The Social Dilemma» (Netflix) : une dystopie des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont devenus omniprésents dans notre quotidien. S’ils permettent de garder contact avec nos proches à distance, de découvrir des vidéos insolites ou de publier nos dernières photos de voyage, ils constituent aussi un problème sociétal de taille.
C’est clair, aujourd’hui, les smartphones et les réseaux sociaux nous rendent tous accros. Et ce n’est pas de notre faute ! C’est exactement l’objectif de la Tech. «The Social Dilemma», traduit en français par «Derrière nos écrans de fumée», révèle l’envers du décor.
Des anciens employés de Google, Twitter, Facebook, Pinterest, Instagram, YouTube, etc. exposent au monde entier ce qui se passe derrière nos réseaux favoris.
Si la plupart d’entre nous étaient conscients de certains dangers, ce documentaire Netflix inédit en révèle bien plus…
Après l’avoir regardé, vous n’aurez plus du tout envie de toucher votre téléphone !
Un problème d’éthique
«Avant, je pensais qu’on agissait pour le bien de tous. Je n’en suis plus si sûr. Je veux être sûr que tous les internautes sachent que ce qu’ils font sur le Web est observé et analysé.» – Tristan Harris, ancien éthicien de conception chez Google
Le documentaire n’y va pas par quatre chemins. Il commence les pieds dans le plat et assure qu’il ne s’agit pas de l’éloge de la technologie, mais plutôt de son procès…
Lorsque Jeff Orlowski, intervieweur et réalisateur, questionne les intervenants, anciens des mastodontes du Web, sur le problème… la réponse est sans équivoque : «C’est difficile, il y en a tant».
Tim Kendall, ancien responsable de la monétisation de Facebook, révèle toutefois que «les réseaux sociaux ont de multiples points positifs. Ils ont permis de réunir des familles, de trouver des donneurs d’organes, etc.» mais qu’ils n’avaient pas imaginé le revers de la médaille.
«Si vous ne payez pas un produit, vous êtes le produit», prévient Tristan Harris, ancien de chez Google et membre de l’équipe de Gmail.
Pour ceux qui n’étaient pas encore au courant, nos données sont revendues à des publicitaires. C’est ce qu’on appelle le capitalisme de surveillance, faire du profit en traquant nos moindres faits et gestes. Tout est analysé : ce que l’on regarde, combien de temps, si nous nous sentons seul, déprimé ou heureux. Les réseaux sociaux prédisent nos actions et nous recommandent (à l’aide d’algorithmes) des contenus dans un seul but : l’engagement et la croissance, qui consistent à nous convaincre de rester le plus possible et le plus longtemps connecté ainsi que de nous inciter à revenir.
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Conséquence d’une addiction…
Les réseaux sociaux sont une technologie persuasive. Combien de fois êtes-vous allé sur Instagram, regarder de belles personnes voyager, se trémousser sur la plage et ressentir de la déprime ? Si ce n’est même qu’une fois, c’est déjà trop !
Ils modifient notre estime de soi et notre identité. «The Social Dilemma» le montre efficacement avec une part de fiction. À côté des témoignages de spécialistes, le film met en scène la vie de Ben, un adolescent accro à son smartphone. Si au départ le jeune était un lycéen lambda, il diverge vers le côté obscur des réseaux sociaux.
«Chaque personne vit dans sa propre réalité, un peu comme dans le film avec Jim Carrey “The Truman Show”. Tout le monde se demande comment les gens peuvent être aussi ignorants. C’est juste que nous ne recevons pas tous les mêmes informations», explique Tristan Harris.
Plus personne ne sait alors dire ce qui est vrai ou faux, et ce, peu importe le sujet.
«The Social Dilemma» revient aussi sur les suicides engendrés par les réseaux sociaux ainsi que l’influence qu’ils ont eue sur les élections américaines et brésiliennes. Traumatisant mais informatif, ce film Netflix vous fera, sans conteste, lâcher votre téléphone pour au moins 1 heure 30. La bande-annonce :
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