Séries : la french connection !
Boudées il y a encore quelques années, les séries francophones commencent peu à peu à s’imposer dans les grilles télé. Qu’elles soient belges ou françaises, elles ont gagné en qualité et en audience !
2020. Une année charnière pour la fiction francophone. Elle y a enregistré ses meilleurs résultats depuis au moins quinze ans ! L’étude qui l’a démontré a analysé, cette année-là, téléfilms, séries et programmes courts (comme «Scènes de ménages») diffusés sur les chaînes nationales françaises historiques (TF1, France 2, France 3, Canal+, M6 et Arte). Le succès est le même chez nous. Quant aux coproductions franco-belges, «leur triomphe est indéniable !», déclare Sophie Benoit, responsable de la programmation à la RTBF.
L’attachement
Le record est détenu par «HPI», avec Audrey Fleurot ! Les deux derniers épisodes diffusés le 11 mai dernier sur La Une ont réuni 526.900 (38,1 %) et 492.799 (42,1 %) téléspectateurs. «Un record pour une série, qui n’avait jamais été égalé depuis 1997», affirme la RTBF dans un communiqué. Comment l’expliquer ? Le personnage ! «Il faut attribuer le succès de productions comme « HPI » notamment à l’attachement aux personnages. Morgane, déjantée, comme Candice Renoir, essaie de s’en sortir et d’aider la société. Elle sort du lot, tout comme le capitaine Marleau, flic excentrique à l’humour noir, ou Balthazar, le médecin légiste qui se moque des normes et des conventions.
PHILIPPE LE ROUX / ITINERAIRE PRODUCTIONS / SEPTEMBRE PRODUCTION / TF1
Des valeurs sûres
Malgré le «binge watching» – visionnage boulimique et ininterrompu permis par les plateformes de vidéos à la demande – , la périodicité et le principe du rendez-vous ont aussi toujours la cote. Davantage encore quand les séries ont une portée familiale comme «Joséphine ange gardien» ou «Camping Paradis», sur RTL-TVI depuis 2006. «Son public est vraiment très large», affirme Maria-Pia Defourny, chargée de programmes du groupe RTL Belgium.
Adaptations en séries
«Infidèle», «Gloria», «Sam» et «Un gars, une fille» sont des adaptations de séries étrangères. Conformes (ou presque) au show initial, elles ont enregistré des scores très honorables. Selon l’étude du CNC, «un tiers des nouvelles séries françaises sont des adaptations» ! Comme «Je te promets», tirée de la série américaine «This is Us», qui a passionné une moyenne de 4 millions de téléspectateurs sur TF1. Mais n’a, en revanche, pas convaincu chez nous : d’abord diffusée sur RTL-TVI, elle a été transférée sur Plug. «Ses performances sur Plug tournent autour des 22 % de parts de marché sur la tranche des 15-34», confie Maria-Pia Defourny. En ce moment, c’est «Luther» qui passionne les téléspectateurs. Le premier épisode, diffusé le mardi 25 mai sur La Une, a enregistré plus de 267.000 spectateurs (sur tous les supports disponibles). Même si c’est moins que des séries comme «Gloria» (380.000), «Peur sur le lac», avec Julie de Bona (495.000), «Candice Renoir» (484.000), «Capitaine Marleau» (482.000) ou «La Stagiaire» (482.000).
Christine TAMALET / StoriaTelevision / BBC Studios France / TF1
Et la SVOD ?
Les plateformes de SVOD ont commencé, elles aussi, à financer des séries françaises. Amazon a annoncé le lancement de «Mixte», avec Amira Casar. Le 14 juin, elle rejoindra «Deutsch-les-Landes», sa première création française, avec Sylvie Testud et Marie-Anne Chazel, qui a malheureusement essuyé un flop en 2018.
Chez Disney+, quatre projets de miniséries ainsi qu’un documentaire sur le chanteur Soprano intégreront bientôt le catalogue français. Pauline Dauvin, directrice des programmes et des acquisitions de Disney, précise toutefois : «On se concentre sur la sortie de ces séries en France, mais il est encore un peu tôt pour savoir quand elles seront diffusées au-delà.»
Contrairement à son concurrent, Netflix n’hésite pas à diffuser ses créations hors des frontières. La plateforme a permis à des millions de foyers de visionner «Marseille», «Family Business», «La Révolution», «Marianne» et bien d’autres. Celle qui a détrôné le palmarès des programmes les plus regardés est «Lupin» avec Omar Sy. Sortie le 8 janvier dernier, la série aurait été visionnée par plus de 70 millions de foyers en quelques semaines. Le gentleman cambrioleur revient ce vendredi 11 juin avec une nouvelle salve d’épisodes.
En ce qui concerne les séries belges, seule «Into the Night», avec Pauline Étienne, a été produite par Netflix. Une seconde saison est en préparation.
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