Malou Gabsi («Top Chef») «Si on me rappelle, je plonge la tête la première»
Notre compatriote est le candidat belge de «Top Chef» qui aura fait le plus beau parcours en 11 saisons.
C’est sur une cuisson à la vessie que chute Mallory Gabsi, le dernier candidat belge en lice dans «Top Chef 2020». Pourtant, cette technique, il la connaît par cœur… Mais c’est la règle du jeu. Le jury est souverain et n’a pas retenu son assiette.
Malou échoue en demi-finale mais a réalisé un parcours épatant. Il coiffe au poteau Jean-Philippe Watteyne qui avait aussi terminé demi-finaliste mais qui doit sa participation finale à un repêchage, et fait jeu égal avec Julien Wauthier (2017)
Les réseaux sociaux se sont déchaînés en France. Comment le prenez-vous avec le recul ?
Je suis très content de mon parcours. Je ne suis pas déçu du tout. Je peux être fier de ce que j’ai accompli à «Top Chef». J’y ai rencontré des belles personnes aussi. Je n’ai aucun regret. Être finaliste, c’est pas mal. Après, c’est vrai que j’ai été éliminé sans avoir aucune explication. C’est pour ça que les gens se plaignent sur les réseaux. Moi, je respecte la décision et j’ai confiance en «Top Chef». Je ne veux pas penser qu’on a refusé un Belge en finale. Et puis, je ne suis pas mauvais perdant et je suis fier de tout ce que j’ai fait.
Ce qu’on a vu de vous pendant ces 4 mois, c’est la réalité ?
Tous ceux qui m’ont vu me disent «Malou on te reconnaît». Ça fait plaisir parce que ça veut dire que je suis resté moi-même et que malgré les circonstances je ne change pas.
C’était difficile comme expérience ?
Je l’ai prise au jour le jour, et épreuve par épreuve, tranquillement, sans me prendre la tête. J’ai vécu de chouettes choses, et je souhaite aux autres candidats de le vivre comme je l’ai vécu. J’ai adoré faire «Top Chef» et je ne regrette rien. Les Belges sont super-contents de moi. Ma mère a tout suivi, pas seulement parce que je suis dedans parce que chaque année elle est fidèle, mais là, il y a un Belge qui va loin.
Et au restaurant ?
Il faut savoir le gérer le stress. Il y a eu beaucoup de demandes et de pressions. Il faut le prendre tranquillement, et savoir gérer. Mais les épreuves de «Top Chef», ce n’était pas rien. Moi, je me disais que j’étais dans une cuisine avec plein d’amis.
Vous avez déjà des retours au restaurant ?
Bien sûr. Des personnes viennent manger au restaurant pour me voir. Je ne m’attendais pas à ça, et je n’ai pas fait l’émission pour ça. Je garde les pieds sur terre, et je ne veux pas penser que je suis une star.
Vous referiez «Top Chef» ?
On me rappelle pour refaire l’émission, je plonge la tête la première ! (rires) J’ai vraiment vécu quelque chose de dingue mais je ne veux pas qu’on parle de moi tout le temps non plus.
Vous êtes l’un des candidats belges au plus beau parcours en 10 ans…
Tout le soutien que je reçois est très cool, mais je ne m’y attendais pas. C’est compliqué parfois de rencontrer des gens dans la rue, qui vous reconnaissent, mais vous ne les connaissez pas. Pas plus tard qu’hier, en sortant du restaurant pour rentrer chez moi, j’ai croisé des jeunes à une terrasse qui m’ont reconnu et qui m’ont invité à les rejoindre. J’ai bu un coca avec eux… On a parlé, et ça leur a fait plaisir. Finalement, moi aussi, ça me fait plaisir parce qu’en général, je rentre et je suis tout seul…
Lors de la conférence de presse de RTL, en janvier, vous disiez que vous vouliez rentrer dans la brigade de Philippe Etchebest. Vous avez été sous les ordres d’Hélène Darroze et de Michel Sarran. Et dans la presse française, vous dites regretter de ne pas être allé chez Paul Pairet…
Il ne faut pas croire tout ce que les médias racontent… J’ai toujours voulu être chez Philippe Etchebest. C’est quelqu’un qui me faisait même peur, et pourtant quand on m’a demandé de faire «Top Chef», c’est pour lui. Il vous rentre dedans et donne envie aux jeunes de faire de la cuisine. Les jeunes sont à la recherche d’un chef qui leur apprend et qui ne les quitte pas d’un œil.
Qu’allez-vous faire maintenant ?
On m’a contacté pour des projets, mais là je vais rester au Art Club avec Yves Mattagne. On va aussi rouvrir la Villa Lorraine avec lui aussi. Et puis, j’aimerais peut-être bien ouvrir mon propre restaurant, le «140°C» (en hommage à une épreuve de l’émission avec des frites) à Bruxelles.
Il y aurait des recettes de l’émission ?
Pas forcément. Je ferais une cuisine qui me ressemble à la bonne franquette où on mange bien et où les plats ne sont pas chers.
Des projets en télévision ?
Je dois rencontrer des plusieurs personnes dans les jours qui viennent. Peut-être que des choses vont se dessiner…
Entretien : Pierre Bertinchamps
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