Les «mondes à part» de François Mazure
Fort de son succès l’an passé, le magazine de reportages de La Une «Un monde à part» revient ce dimanche à 20h15 pour une seconde saison encore plus étonnante !
Si pendant l’été ses «Doc Shot» sont au placard, François Mazure (43 ans) ne baisse pourtant pas le rideau : le journaliste part pour des immersions et des découvertes surprenantes.
«Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce qu’on égale le succès des « Carnets du Bourlingueur », la toute première saison», se réjouit-il. «Les retours ne sont que positifs. Notre offre d’aventure et d’évasion répond à une demande. On se mouille, on prend des risques et ça marche !»
Une authenticité et une certaine réalité du monde qui plaît. Pourquoi s’en priver…
Les sujets ne sont pas liés à l’actualité. Comment les choisissez-vous ?
D’abord, il y a des idées de reportages que j’ai depuis longtemps. Je suis journaliste depuis vingt ans. Des rêves et des fantasmes de reportages, j’en ai plein. Ensuite, il y a la quête de thèmes insolites ou étonnants sur Internet. Des gens nous contactent, aussi. Pour le reportage sur la communauté des Karajas, au Brésil, un internaute nous a proposé de venir. Il y a aussi le hasard, comme l’an dernier, le sujet sur une réserve indienne. En fait, nous n’étions pas loin pour un autre reportage. Enfin, des collègues me suggèrent des voyages. L’idée est de ne jamais se mettre de limites pour permettre à la curiosité d’exister.
Certaines idées reçues prétendent que les voyages sont offerts par les offices du tourisme…
Non, nous avons un budget comme toute émission de télévision. Ça nous permet d’avoir une liberté de ton. Hors de question d’avoir des financements. Au Bénin, nous avons dû payer assez cher pour pouvoir aller dans des endroits touristiques qui seront finalement mis en valeur comme aucun influenceur ne pourrait le faire. Certains réseaux sociaux se permettent d’avoir des accès gratuits à des sites culturels ou touristiques, pas nous. Nous produisons des reportages où l’on va apprendre quelque chose, nous devons avoir une liberté éditoriale. Un office de tourisme met ses conditions quand il offre un séjour. Nous tenons à notre liberté de mouvement.
Du Bénin à Monaco, c’est l’art du grand écart…
Pour moi, «Un monde à part», c’est la diversité des mondes. Nous ne restons pas centrés sur des régions de grande précarité. Il y a le luxe de Monaco ou d’une croisière, tout comme il y a des communautés Rom ou des indigènes du Brésil. Il faut penser à tous les publics. Je ne veux pas faire d’élitisme culturel. Je ne suis pas là pour montrer ce qui est bien ou mal, mais les faits tels qu’ils sont. On n’exclut personne.
La Belgique n’est-elle pas assez «exotique» ?
La promesse de l’émission est de dépayser le téléspectateur. Il serait surpris qu’on l’emmène en Belgique. Dans l’absolu, pourquoi pas… On a aussi des choses étonnantes comme le village fantôme de Doel (Anvers) ou un autre village en Flandre où une communauté d’artistes vit hors du monde, dans une forêt…
Cet article est paru dans le Télépro du 21/7/2022
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