«La Reine Charlotte» (Netflix) : que vaut le spin-off de «La Chronique des Bridgerton» ?
Après la série «La Chronique des Bridgerton», Netflix capitalise sur son succès en ajoutant à son catalogue son premier spin-off centré sur l’ascension de la Reine Charlotte. Composée de six épisodes, la minisérie de Shonda Rhimes vaut-elle le coup d’œil ? Critique.
Pitch : Charlotte est appelée par la royauté britannique. Le roi George l’a choisie comme future épouse. Ces épousailles n’enchantent guère la jeune femme : avec sa peau noire, trouver ses marques au palais ne sera pas facile. Jusqu’à sa rencontre avec l’héritier, un mari assez imprévisible !
Diversifier
Série dérivée de «La Chronique des Bridgerton», «La Reine Charlotte» relate les jeunes années de la monarque, son accession au trône et l’amour inconditionnel qu’elle a pour son mari, le roi George III. Pour ce préquel, situé plus ou moins vingt ans avant la série-mère, Shonda Rhimes, créatrice, a aussi choisi d’aborder en parallèle le besoin d’un nouvel héritier à l’époque de «La Chronique des Bridgerton».
Si la politique prend une place plus prépondérante, l’esprit y est toujours aussi dramatique. On note toutefois la volonté de se diversifier avec des sujets comme la lutte des classes, la maladie et le racisme. La série donne ainsi une profondeur à un récit qui était jusqu’ici plutôt frivole.
«Le changement passe par la conversation», déclare India Amarteifio, interprète de la jeune Charlotte, à ELLE. «Abordons les sujets sur lesquels nous sommes en désaccord ou qui provoquent des frictions, tensions dans la société. Et je pense que la race est l’un des nombreux sujets qui devraient être mis en lumière et abordés.»
Le métissage de la véritable Reine Charlotte
La production de Shonda Rhimes n’a aucune prétention d’instruire. Elle s’inspire de la Régence britannique et joue sur différents terrains avec ses personnages. La Reine Charlotte de «La Chronique des Bridgerton» tire également son récit de l’histoire vraie d’une monarque, dont la couleur de peau fait débat depuis toujours : Sophie-Charlotte de Mecklembourg-Strelitz.
Plusieurs historiens se demandent si la Reine était métisse ou blanche. La série prend le parti du métissage avec l’actrice d’origine guyanaise, Golda Rosheuvel et ensuite l’Anglaise India Amarteifio dans le spin-off.
Les œuvres d’art de l’époque montrent une Reine à la peau blanche. Mais se fier à elles serait trompeur, comme le souligne un épisode de «La Reine Charlotte», où elle pose pour un tableau. Sa belle-mère, insistante, convainc l’artiste de rendre sa peau davantage pâle. Plusieurs historiens soulignent que des écrits la décrivaient comme «une mulâtre», «dotée d’un nez large et de lèvres épaisses».
Julia Quinn, autrice de «Bridgerton», souligne : «Pour être honnête je ne pense pas qu’on pourra un jour prouver qu’elle était noire ou qu’elle ne l’était pas. Mais si cela avait été accepté et reconnu à l’époque et qu’elle avait utilisé sa position pour élever d’autres personnes de couleur à des positions de pouvoir, à quoi aurait ressemblé cette société ?»
Une suite ?
Le show ne comporte que six épisodes et Netflix l’annonce comme une minisérie. Les fans espèrent toutefois une suite à cette histoire d’amour. Une chose est sûre, la Reine Charlotte sera toujours présente dans la série-mère «La Chronique des Bridgerton» dont les saisons 3 et 4 sont en production.
Avec le succès, il se pourrait bien que d’autres spin-offs voient le jour. Plusieurs personnages secondaires mériteraient d’être approfondis. Nous pensons notamment à Lady Violet Bridgerton, dont la jeunesse a brièvement été mise en scène dans «La Reine Charlotte» et dont l’histoire d’amour avec Edmund semble aussi singulière.
Pour savoir si les univers de «La Chronique des Bridgerton» et de «La Reine Charlotte» seront approfondis, il faudra être patient. La balle est dans le camp de Netflix. La bande-annonce du spin-off :
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