La naissance du néo-machisme
Alors que les mouvements féministes se multiplient à travers le monde et plus particulièrement dans les pays industrialisés, le machisme commence à refaire son apparition. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas les anciennes générations qui font valoir leurs idées désuètes…
Macho. Ce mot fut inventé durant les mouvements de libération des femmes en Amérique latine dans les années 1960 et 1970. Depuis, il fut repris dans le langage courant pour désigner les hommes qui considèrent les femmes comme inférieures à eux. Le terme fut énormément utilisé à l’époque d’une Europe ancrée dans le conservatisme et lorsque la gente féminine avait très peu de droits.
Aujourd’hui, dans nos pays démocratiques, ces femmes ont quasiment autant de libertés que les hommes. Mais en parallèle aux récentes manifestations pour leurs droits, à l’effervescence du mouvement «#Metoo» et autres plaintes pour agressions physiques et sexuelles, on voit apparaître un contre-feu inattendu : le retour de pensées machistes chez les jeunes hommes.
Des causes bien distinctes
Une étude de l’Université de Zürich révèle par exemple que les adolescents d’aujourd’hui sont bien plus machos que leurs aînés. Les causes sont à chercher à trois niveaux : les stéréotypes véhiculés par le rap, l’accès aisé au porno et la résurgence d’idéologies rétrogrades.
Chez nous, et malgré le fait qu’on soit sensé jugé un homme et une femme de la même manière, certaines pensées restent ancrées à travers les générations. L’éducation est donc aussi impactée. Les notions de violence, de virilité et d’intérêt prononcé pour la sexualité sont généralement attribuées aux garçons, alors qu’il est plutôt question de vulnérabilité, d’apparence physique, de douceur et de romantisme pour décrire les filles.
Par exemple, les hommes ne doivent pas montrer leur sensibilité tandis que les femmes seront bien vues si elles se laissent aller à leurs émotions. Ce sont dorénavant des critères de sexualité.
Les garçons pas seuls responsables
Mais jeter la pierre uniquement aux hommes ne serait pas correct. Certaines femmes contribuent elles-aussi à ce que le machisme se perpétue… Parfois, une fille qui s’habille avec une mini-jupe va attirer l’œil des garçons mais aussi celui des autres adolescentes qui ne verront en elle qu’une fille facile.
De même, un garçon qui ne pratique pas de foot sera stigmatisé par ses camarades de classe masculins et moqué par les filles qui préfèrent les «bad boys», autrement dit les machos.
Le néo-machisme est né et n’est pas prêt de décliner…
Le documentaire inédit «Doc shot : Les petits machos sont de retour» est diffusé jeudi à 22h30 sur la Une.
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