Emilie Dekegel : «Je ne reviendrai pas en Belgique»
L’ex-animatrice de Bel RTL a trouvé le bonheur en Nouvelle-Aquitaine où elle présente la matinale de France Bleu et de France 3 Pau-Sud Aquitaine.
Depuis 2016, Emilie Dekegel a disparu des ondes, en Belgique. Par amour, elle décide de partir pour le sud de la France. Elle y décroche un boulot sur France Bleu (antenne régionale de Radio France, l’équivalent de VivaCité chez nous). Depuis la fin du mois de septembre, la Namuroise apparait sur les écrans régionaux de France 3 Pau…
Que devenez-vous depuis votre départ de VivaCité ?
Je vis avec mon mari depuis sept ans au Pays basque. Pendant une année, je faisais les allers-retours puisque j’ai fait le lancement du «6/8» avec Sara De Paduwa. En six ans, je me suis mariée, je suis devenue maman… c’est pas mal ! (rires) J’ai eu la chance de pouvoir retrouver un travail très rapidement, toujours à la radio. Une chance, parce que le Pays basque n’est pas stratégique en termes de décrochage. J’ai d’abord eu un CDD à Bayonne.
Vous connaissiez déjà l’endroit ?
Ma famille habite ici depuis plus de trente ans. Je venais au Pays basque à chaque vacances. C’est comme ça que j’ai rencontré mon mari.
Vous n’étiez pas partie pour des raisons professionnelles ?
Pas du tout. C’est par amour… Je connaissais Jon depuis vingt ans, mais les étoiles n’étaient pas alignées à ce moment-là, et on est devenus amis. On a suivi nos vies chacun de notre côté, et on s’est revu il y a sept ans… Très vite on s’est posé la question de vivre ensemble. Lui ayant déjà des enfants, c’était hors de question de me suivre en Belgique. Et puis, s’installer au Pays basque, il y a pire comme déracinement. Attention : je ne suis pas venue pour le soleil, mais pour Jon. J’avais même eu une proposition intéressante de la RTBF, mais j’ai écouté mon cœur plus que la raison.
France Bleu cherchait des animatrices ?
J’ai poussé toutes les portes, et je m’étais même dit que si je ne trouvais pas dans le milieu de la radio, je changeais de boulot. Je me suis même inscrite à Pôle emploi… Il se fait que j’ai toujours eu une chance incroyable au niveau professionnel. Je ne suis jamais restée longtemps sans travail. Grâce aux connexions entre France Bleu et la RTBF, on m’a donné le nom et le numéro du directeur de France Bleu Pays Basque à Bayonne. Pendant trois ans, j’ai travaillé sur la station, et un poste se libérait à Pau, à une heure de chez moi. J’ai postulé et j’ai été prise. Aujourd’hui, je suis à France Bleu Béarn-Bigorre, en charge de la matinale. Et nous sommes filmés pour France 3, depuis un mois.
L’adaptation Belgique/France en radio a été facile ?
Comme ma famille vivait déjà ici, la culture et la musicalité de la langue, je l’avais pour le Pays basque et puis mon mari est un basque pur jus. Cependant, c’était plus compliqué à Pau, car je n’y vis pas, et la langue basque et le béarnais sont deux langues différentes… J’ai un petit accent belge, mais il n’est pas prononcé. Et c’est le cas aussi de Bérénice, parce qu’on a été élevée par une maman française. Chez nous, on ne parlait pas avec des belgicismes, on les a chopés à l’école ou dans le langage courant. Aujourd’hui, c’est mon mari qui me parle de «drache», mais au niveau de l’accent, à la radio, on a appris à le gommer.
Il y a des réflexes qui reviennent ?
Au niveau de certaines prononciations comme «agenda». Les Français disent «agent-da» alors que le Belge dira «agenne-da», par exemple. Ou le «temps de midi» qui est inconnu ici… Ça fait rire mes collègues, mais j’ai de la répartie… (rires) Quand j’ai eu l’opportunité d’avoir un CDI, on m’a demandé quel était mon point fort ? J’ai répondu que j’étais Belge !
Il y a la même proximité sur France Bleu que Bel RTL ou VivaCité ?
Oui, parce qu’on fait partie d’un réseau de 44 stations régionales. Nous sommes diffusés sur des territoires bien définis avec de l’info très locale. Un journal parlé est à 10% national, 10% international et 80% local. Pour ma part, le matin, je chante à la radio. Je ne crains pas le ridicule. Avec l’équipe, on essaie d’être le plus proche possible. Je veux être proche des gens mais en gardant certaines limites qui sont plus liées à mon éducation qu’une directive de Radio France.
Vous avez fait une croix sur un retour sur les ondes en Belgique ?
Je ne changerais mon confort de vie et mon aspect personnel, ici, pour rien au monde. Je ne reviendrai pas en Belgique. Ma vie est ici aujourd’hui. J’y ai créé ma famille. J’ai gardé des contacts avec des anciens collègues, grâce aux réseaux sociaux. Je suis les mercatos en Belgique comme le retour de Fred Herbays à RTL. C’était mon premier boss.
La Belgique ne vous manque pas ?
(Longue réflexion) Ce n’est pas la Belgique, en soi, qui me manque parce qu’elle est en moi, et j’y tiens. Ce sont certaines personnes qui me manquent, même si on est à 1h15 d’avion… Une bonne Jupiler, ça me manque aussi. (Rires) Je n’en trouve pas à Bayonne.
Vous faites de la télé depuis un mois. Le passage a été compliqué ?
Attention, nous faisons de la radio filmée. Quand j’ai commencé, il y a vingt ans sur Bel RTL, à l’avenue Ariane, on avait déjà des caméras dans le studio pour internet, même si les images n’étaient pas très belles. J’ai été formée à ça. C’est arrivé en France. Mon expérience a servi à l’équipe.
Les Belges vous ont-ils oubliée ?
Non, je reçois toujours des messages des auditeurs grâce à Facebook. Ma voix leur manque et ils voudraient que je revienne… Ils peuvent me suivre sur internet. C’est rigolo.
Bérénice est aussi sur les ondes françaises…
Oui, mais nous ne portons pas le même nom, donc les auditeurs français ne savent pas que nous sommes de la même famille. C’est rigolo, parce que j’ai un collègue qui a écouté RTL pendant les vacances, au moment où Bérénice animait la matinale, il avait reconnu la voix, mais c’était pas le même nom… Là, je lui ai avoué que c’était ma sœur. En Belgique, j’étais la sœur de…. En France, je ne suis la sœur de personne, je suis moi !
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