«Adolescence» (Netflix) : manosphère et faille du système

Owen Cooper interprète Jamie Miller et Stephen Graham joue Eddie, son père © Ben Blackall/Netflix
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Depuis sa sortie, la minisérie anglaise est au sommet des séries les plus vues du moment sur Netflix. Vaut-elle le coup d’œil ? Attention spoilers !

Pitch : Dans un quartier paisible d’Angleterre, la police débarque un matin chez les Miller. Elle arrête Jamie, un adolescent de 13 ans accusé du meurtre d’une camarade de classe. Ses proches, le lieutenant Bascombe et la psychiatre affectée à son dossier, tentent de comprendre ce qui s’est passé. 

Quand la haine entre dans nos maisons

Netflix a le don pour dévoiler des miniséries étonnantes sans véritable campagne marketing. Elles n’en ont d’ailleurs pas besoin : leur force réside dans leur récit original et percutant, ainsi que dans leur mise en scène soignée. Après «Toxic Town», sortie le mois dernier, ou encore «Le Jeu de la Dame», immense succès de 2020, voici «Adolescence», nouvelle production britannique. 

D’ores et déjà considérée par certains comme LA série de l’année sur Netflix, elle intrigue dès son synopsis. Impossible de passer à côté ! Avec seulement quatre épisodes d’une heure chacun, elle se regarde d’une traite. Et pour cause : son histoire est aussi captivante que bouleversante. 

La série ne cherche pas à reconstituer un crime ni à trancher sur la culpabilité d’un enfant accusé d’un meurtre. Son approche est plus subtile, plus psychologique. Elle s’attache aux personnages qui tentent de comprendre pourquoi une telle tragédie a eu lieu.  

Ainsi, «Adolescence» traite avec pertinence des thématiques actuelles et brûlantes comme la dangerosité des réseaux sociaux et les conséquences d’une exposition excessive à des contenus extrémistes. Au programme : revenge porn, misogynie, harcèlement, manipulation, maltraitance… mais surtout, la montée en puissance de la culturel «incel», cette communauté d’hommes se définissant comme incapables de trouver une partenaire amoureuse ou sexuelle, et qui attribuent leur célibat involontaire à la société plutôt qu’à eux-mêmes.  

Mise en scène immersive

C’est là que la narration visuelle entre en jeu. L’un des plus grands points forts d’«Adolescence» réside dans son choix audacieux : les quatre épisodes sont filmés en plan-séquence, sans la moindre coupure. Un défi technique qui demande une précision millimétrée et un travail exigeant de la part des acteurs. 

Le résultat est saisissant. Cette technique crée une bulle d’intimité autour de chaque personnage, nous plongeant littéralement dans leur esprit. Les silences deviennent éloquents, chaque émotion est exacerbée… et l’impact est immédiat. Impossible donc d’en sortir indemne. Évidemment, après avoir vu la minisérie, la question se pose : et si cette fiction n’était qu’un miroir dérangeant de notre époque ? Ne serait-il pas encore temps d’agir ? 

Curieux ? Filez sur Netflix. Attention, «Adolescence» n’est pas adaptée à un jeune public ou à des personnes extrêmement sensibles. 

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici