La folie des remakes bat son plein
Ces dernières années, les remakes ont pullulé sur les écrans. En quoi cela consiste ? Pourquoi en réaliser ? Quelles remakes de séries sont à voir en ce moment ? Focus.
Comme le souligne Le Robert, un remake est «une nouvelle version d’un film, d’une œuvre littéraire». Le terme est davantage utilisé dans l’audiovisuel comme le cinéma et les séries.
Un exemple ? «Hartley, cœurs à vif». La série australienne a connu un succès fulgurant dans les années 1990. En 2022, Netflix a repris l’univers pour produire une série américaine du même nom. Les décors et intrigues sont plus ou moins équivalents, mais les acteurs et lieux sont différents.
Les remakes ont toujours existé, mais depuis les années 2010, ils sont plus nombreux. Parmi les plus grands succès figurent, entre autres, «Shameless US» (Amazon), «The Killing US» (Disney+), «Ugly Betty» (Disney+) et «Euphoria» (HBO Max). On en oublierait presque qu’une version originale existe !
Évidemment, dans la catégorie des remakes les plus connus se trouve «The Office». La version anglaise de et avec Ricky Gervais a fait des dizaines de petits à travers le monde, notamment aux États-Unis (avec Steve Carell), en Allemagne, en France, au Canada, au Chili et en Israël. La dernière en date est une version australienne avec Felicity Ward en patronne de l’entreprise de papier. Elle est à découvrir sur Amazon Prime Video.
Pourquoi réaliser un remake ?
Comme le commente Radio France, «c’est l’occasion de réactualiser une œuvre avec une lecture plus contemporaine en incorporant de nouvelles thématiques.». L’autre raison, et plus objective, est financière. En effet, il est plus rentable pour un producteur de racheter les droits d’une œuvre (avec déjà, entre autres, un scénario préécrit), plutôt que de partir de zéro. Un remake est aussi l’opportunité de gagner, sans effort, en popularité grâce à la version originale, déjà connue du grand public.
Deux remakes à voir en ce moment en streaming
En janvier, deux remakes de séries ont vu le jour sur les plateformes. Il s’agit de «High Potential» (Disney+) et «Super Mâles» (Netflix).
«High Potential» met en scène Morgan, mère célibataire avec trois enfants, qui a du mal à joindre les deux bouts. Si elle est dotée d’un QI de 160, elle est femme de ménage. Un jour, en nettoyant les bureaux d’un commissariat de police, elle se mêle d’une affaire. La capitaine Selena voit en elle un diamant brut et décide d’utiliser ses talents. Elle lui propose alors un poste de consultante à temps plein.
Cette version américaine de la série française «HPI» avec Audrey Fleurot reprend les mêmes ingrédients : les personnages, les intrigues et la réalisation. Bémol néanmoins : une Morgan plus lisse, sans grande extravagance, en d’autres termes, fade. Difficile donc de comprendre l’intérêt d’un remake…
Audrey Fleurot a commenté dans «C à vous» : «Ils ont gommé pas mal de folie, d’audace. C’est ce que j’aime dans le personnage, elle déborde en permanence.»
«Super Mâles» est le remake français de «Machos Alfa», série espagnole. Les deux shows, toutes deux des productions de Netflix, mettent en scène un groupe d’hommes hétéros en pleine crise de la quarantaine. Confrontés à des problèmes de couple et de boulot, et dans une ère de lutte pour l’égalité des sexes, ils voient leurs compagnes s’affirmer dans tout ce qu’elles entreprennent. Leur masculinité en prend alors un coup…
Cette version française se différencie des autres remakes. En effet, elle reprend le même concept mais crée des situations d’intrigues différentes. Avec humour et fraîcheur, la série s’attaque également au machisme et ses dérives.
En conclusion, les remakes, qu’ils modernisent une œuvre culte ou tentent de séduire un nouveau public, reflètent les évolutions culturelles et économiques de l’industrie audiovisuelle. Si certains parviennent à réinventer l’original avec brio, d’autres peinent à capturer l’essence qui avait fait leur succès.
Finalement, cette tendance pose une question essentielle : jusqu’où peut-on puiser dans le passé sans sacrifier l’innovation ? Alors que les plateformes continuent de miser sur ces relectures, le débat entre hommage et manque de créativité reste ouvert.
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