L’affaire Kerviel vue par HBO Max
La série documentaire «Kerviel : un trader, 50 milliards», produite par HBO Max, revient sur l’un des plus grands scandales financiers au monde. L’origine : le trader Jérôme Kerviel.
Pour son premier format documentaire français, «Kerviel : un trader, 50 milliards», la plateforme de streaming HBO Max s’attaque à un scandale financier sans précédent. Celui de Jérôme Kerviel, un trader qui a pris des positions pour un total de 50 milliards d’euros à l’insu de la Société Générale. Une histoire ultramédiatisée, véritable feuilleton judiciaire et financier. Condamné à trois ans de prison ferme et deux ans avec sursis, il ne passe toutefois que cinq mois derrière les barreaux. Il est aussi condamné à verser un million d’euros de dommages et intérêts à ses employeurs.
Aujourd’hui
Dix-sept ans après les faits, qu’est devenu Jérôme Kerviel ? «Toutes ses affaires tiennent dans un sac», confie Clémence, une amie, dans la série documentaire de HBO Max. Il a l’interdiction de travailler dans le domaine de la finance, bien qu’il anime des conférences sur le sujet. Il éprouverait beaucoup de difficultés à trouver un emploi, n’aurait ni habitation ni revenus fixes, et ce, «pour que rien ne lui soit saisi».
L’ancien trader tente depuis plusieurs mois de rouvrir le dossier dans l’espoir de faire reconnaître la Société Générale comme responsable et ainsi d’annuler sa dette de 1 million d’euros.
Un casting à convaincre
La série de HBO Max dévoile les coulisses de cette affaire rocambolesque et médiatique. Pour apporter du punch au récit et, évidemment, de l’authenticité, il a fallu trouver des témoignages des personnes qui ont vécu l’affaire au plus près.
Le principal protagoniste, Jérôme Kerviel, n’a pas eu besoin d’être persuadé de participer au projet. Le producteur Jean-Louis Pérez, également journaliste, a déclaré à Télé-Loisirs : «J’ai rencontré Jérôme Kerviel en dehors de Paris. En discutant avec lui, j’ai senti cette envie de parler de son affaire dans la longueur, dans un format série. Il avait déjà été approché par d’autres producteurs et il se trouve que ça a collé entre nous. Et il a finalement décidé qu’il avait envie de le faire avec moi dans un premier temps. Le contrat était simple : il n’y en avait pas. J’avais le droit de faire les choses comme je l’entendais. Il a accepté de ne pas avoir de droit de regard. Et puis, il reconnaissait ce qu’il avait fait, aussi. Donc ça, ce sont les éléments qui m’ont convaincu.»
Il a ajouté que la personne la plus difficile à aborder a été Daniel Bouton, PDG de la Société Générale à l’époque : «Je pense qu’au bout de six mois, nous avions maximum une seule personne qui avait accepté de parler et pas du tout de la Société Générale. Donc, le casting a été très long, très difficile. […] On aurait voulu avoir encore plus de monde, mais une des grandes fiertés, c’est aussi de pouvoir présenter ce casting qui est quand même, de mon point de vue, assez spectaculaire. C’est la première fois que Daniel Bouton s’exprime devant une caméra sur l’affaire. Il s’était exprimé une seule fois dans la presse en 15 ans, et les autres n’avaient jamais parlé, ni dans la presse, ni devant une caméra.»
Fred Garson, réalisateur, habitué au format fiction, confie également à Télé-Loisirs : «Habituellement, quand j’écris une histoire, je fais un casting. Ce sont des acteurs et ils ont très envie d’avoir le rôle. Là, le casting est tout fait et le plus dur c’est de convaincre. Ça a été deux ans de travail, d’enquête acharnée, pour mettre ces gens en confiance et les décider à venir devant notre caméra.»
Curieux de découvrir la série «Kerviel : un trader, 50 milliards» ? Rendez-vous sur HBO Max. La bande-annonce :
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