Caroline Cellier nous a quittés
L’actrice française Caroline Cellier, récompensée par le César 1985 de la meilleure actrice de second rôle pour « L’Année des méduses » de Christopher Frank, est décédée mardi à Paris à l’âge de 75 ans des suites d’une longue maladie, a-t-on appris dans son entourage.
Second rôle populaire au cinéma, au théâtre et à la télévision avec une centaine de films, de pièces et de séries depuis le début des années 1960, Caroline Cellier, aussi à l’aise dans le drame que la comédie, a été dirigée par les plus grands réalisateurs dont Claude Lelouch (« La vie, l’amour, la mort « ), Claude Chabrol (« Que la bête meure »), Edouard Molinaro (« Les Aveux les plus doux », « L’Emmerdeur »…), Henri Verneuil (« Mille milliards de dollars »)…
En 1992, son époux Jean Poiret l’avait enrôlée dans « Le Zèbre », partageant l’affiche avec Thierry Lhermitte. Unis depuis 1965, Caroline Cellier et Jean Poiret s’étaient mariés la même année. Ils ont eu un fils Nicolas Poiret, scénariste et dramaturge.
« Aujourd’hui, on se quitte pour quelques minutes mais tu auras été et tu resteras éternellement ma force, mes fous rires, mes angoisses, ma dérision, mes coups de sang, ma chevalière des injustices, ma détectrice d’hypocrisie, ma lune, ma Moune, ma mère, ma bataille! », a écrit Nicolas Poiret sur son compte Instagram, dans la nuit de mardi à mercredi.
Originaire de Montpellier et formée au Cours Simon, Caroline Cellier avait débuté en 1963 au théâtre dans « Le Ciel de lit » de Jan De Hartog. Distinguée comme jeune espoir par les prix Marcel-Achard et Gérard-Philipe, elle a fait ses premiers pas au cinéma sous la direction de Jacques Poitrenaud dans « La Tête du client », deux ans plus tard.
En 1982, Caroline Cellier incarne l’épouse de Patrick Dewaere dans « Mille milliards de dollars » d’Henri Verneuil, grand succès au cinéma et rediffusé de nombreuses fois à la télévision. Au côté de Bernard Giraudeau dans « L’Année des méduses », autre succès au box-office des années 80, Caroline Cellier décroche le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
Au théâtre, avec une trentaine de pièces à son actif, l’une de ses dernières apparitions remonte à 1998 dans « Un Tramway nommé désir » de Tennessee Williams. Son interprétation avait été saluée par une nomination pour le Molière de la meilleure comédienne.
« Je suis plein de femmes à la fois. Mes rôles me font avancer aussi bien dans mon métier que dans ce que je suis… », avait confié en 2010 au Figaro l’actrice, toujours intense et magnétique à l’écran. Cette année-là, elle incarnait une quinquagénaire à la fois fragile et déterminée dans « Thélma, Louise et Chantal », premier film de Benoît Pétré. « On peut avoir peur de la maladie, d’être handicapé mais on ne peut avoir peur de la mort. Depuis que je suis toute petite, je me dis qu’on va mourir demain », ajoutait-elle. « J’ai toujours eu cette lucidité. Alors, profitons, avançons… Il faut avoir l’appétit des choses ».
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