Qualimat Télépro : 10 vagues constantes et cohérentes !
Après cinq années de sondages des téléspectateurs, Nadine Lejaer, rédactrice en chef de Télépro, commente les résultats du Qualimat sur la longueur.
Déjà 10 vagues et 5 années de Qualimat, et on peut dire que les résultats sont à la hauteur des espérances du magazine Télépro qui voulait une autre forme de mesure des programmes que le côté quantitatif des audiences quotidiennes. La constance des résultats au fil des sondages le prouve.
D’aucuns diront que c’est parce que la télévision n’évolue plus tellement. Peut-être… D’autres y verront un besoin des chaînes de ne pas prendre le public pour des cruches en lui vendant n’importe quoi. Sans doute…
«Le Grand cactus» (RTBF), «Septante et un» (RTL), «Cash Investigation/Envoyé spécial» (France 2), les votants ne s’y trompent pas et honorent ces programmes depuis plusieurs vagues. «C’est cette cohérence, sur du long terme, qui est intéressante», explique Nadine Lejaer, rédactrice en chef de Télépro. «Même si d’une vague à l’autre, le panel est différent, il y a une homogénéité des résultats, et on se dit que notre méthodologie (en collaboration avec l’ULg, et le CSA, NDLR) tient la route.»
Au départ, le pari n’était pourtant pas gagné. «Il a fallu du temps pour qu’il se fasse une place parce que c’est tellement à l’opposé des habitudes des journalistes de la presse télé qu’on savait que l’on prenait un risque», ajoute-t-elle. «Au fur et à mesure des résultats, on se rend compte qu’il est important de juger aussi un programme sur sa qualité, pas que sur son audience. Ça manquait au jugement journalistique. On se préoccupe de savoir ce que l’on mange. On fait attention à ce qu’on lit ou au film que l’on va voir au cinéma. Il n’y a pas de raison de ne pas le faire pour la télévision qui est le premier média dans le monde !»
«Nous sommes sensibilisés par nos lecteurs, et leur ressenti sur la qualité des programmes», confie encore la rédactrice en chef. L’idée du Qualimat, en 2014, vient de la réaction des lecteurs lorsque le magazine publie les audiences «Top/Flop», chaque semaine. «On recevait du courrier pour dire que les programmes au top n’étaient pas forcément intéressants pour eux, et le même type de réaction pour certains flops. La télévision n’est pas que de l’audience, c’est aussi un produit culturel où il est important de connaître ce qui est qualitatif ou pas»
Le Qualimat est peu à peu devenu un outil dans la confection du magazine télé. «Chaque fois que l’on prévoit un sujet ou une couverture, on se réfère au Qualimat dans notre réflexion. S’il y a une actualité sur un programme apprécié et bien classé dans notre sondage, nous en profitons pour la mettre en évidence.»
Nadine Lejaer l’avoue, certains résultats l’ont surprise. «Par exemple, la série « Joséphine, ange gardien » qui, au lancement du Qualimat, était très bien classée alors que les dialogues sont assez basiques, mais l’idée du scénario est excellente et avec une très bonne actrice. C’est ce que justifient ses bonnes positions.» Dans la dernière vague, Mimie Mathy a cédé son trône angélique à la série belge «La Trêve»…
En cinq ans (et dix vagues), le Qualimat est devenu un bon indicateur des préférences des téléspectateurs sur l’un de leur loisir favori et auquel ils consacrent près de 3 heures chaque jour. Précisons que la RTBF sonde également le public sur la qualité de ses émissions régulièrement. À ce jour, les résultats n’ont jamais été rendus publics.
Pierre Bertinchamps
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