
Noyade : un instant d’inattention…
La noyade est la première cause de décès chez les jeunes enfants. En vacances ou dans le bain, un accident est vite arrivé… Ce mercredi à 22h55 sur La Une, «Matière grise» évoque les bébés nageurs.
«On avait loué une maison avec piscine dans le Périgord. On était trois familles avec des enfants en bas âge », raconte Karine. Le soir, à l’heure du bain, son beau-frère rassemble les petits. Mais Joey (2,5 ans) a envie de faire un câlin à sa maman. « On est resté faire un câlin quelques minutes, puis je l’ai envoyé prendre son bain. Dix minutes plus tard, mon beau-frère a ramené les enfants un par un. Je lui ai dit : « Il est où, Joey ? » Il m’a répondu : « Ben, il est avec toi. » C’est là qu’on a compris qu’il y avait un problème. Quand je suis sortie de la maison, je l’ai vu dans la piscine… » Il a suffi de quelques minutes d’inattention pour que le petit Joey meure noyé.
Un risque au quotidien
Karine a accepté de témoigner de sa terrible histoire pour une campagne de prévention des noyades lancée par le gouvernement français. « Chaque été, les enfants de moins de 6 ans représentent le quart des noyades accidentelles. Une surveillance insuffisante est la principale cause de noyades pour cette tranche d’âge », affirment les autorités françaises. Bien qu’il y ait moins de plages et moins de piscines, le constat est semblable en Belgique. Selon les chiffres de l’IWEPS (Institut wallon de statistique), la noyade est la première cause de décès (25 %) chez les enfants entre 1 et 4 ans. Une noyade peut survenir en piscine, en milieu naturel, et même dans une baignoire. Il suffit parfois de 2,5 cm d’eau pour qu’un enfant se noie. On associe souvent le risque de noyade à des activités de loisirs et de vacances… mais pour les tout-petits, ce risque est donc présent au quotidien, à la salle de bains.
Minipiscine, maxirisques
Barrières, volet, alarme… Dans les piscines, divers systèmes de sécurité peuvent être installés pour prévenir la noyade. « Contrairement à la France, la Belgique n’a encore adopté aucune règle », regrette la LFBS (Ligue francophone belge de sauvetage). « Le propriétaire d’une piscine privée n’est pas tenu d’être doté d’un dispositif de sécurité. » Il appartient donc à chaque parent d’être particulièrement vigilant.
Bébés nageurs
« Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux ! » – tel est le slogan de la campagne du gouvernement français. C’est la règle de base. Mais un instant d’inattention est vite arrivé… Pour limiter les risques, certains parents optent dès lors pour des cours de bébés nageurs. C’est l’un des sujets abordés par « Matière grise » ce mercredi sur La Une. Pour que l’eau soit synonyme de détente et plus de danger.
Mais si les études démontrent une série de bienfaits – l’enfant est familiarisé avec le milieu aquatique dès son plus jeune âge, limitant ainsi les risques futurs de noyades -, d’autres pointent aussi quelques désagréments, dont un risque accru d’infections oto-rhino-laryngologiques (le système immunitaire des nourrissons n’étant pas encore développé) et de réaction à la toxicité du chlore. Si les cours de bébés nageurs sont ainsi accessibles dès l’âge de 4 mois, d’aucuns conseillent d’attendre au moins 1 an.
Cet article est paru dans le Télépro du 3/4/2025
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