Comment prévenir et guérir les allergies de l’été ?
Avec la météo estivale, les allergies sont de retour. Graminées, soleil et piqûres d’insectes peuvent empoisonner la vie des personnes sensibles. Des solutions existent.
L’allergie est une hypersensibilité du système immunitaire. L’organisme réagit de manière excessive à une substance qu’il considère à tort comme nocive : un allergène. Les allergènes potentiels les plus connus sont le pollen des plantes, certains aliments et cosmétiques, les acariens et les poils d’animaux. Normalement, ils sont inoffensifs.
Cela dit, chez certaines personnes, l’allergène est identifié comme dangereux par le système immunitaire. Celui-ci, pour se défendre, libère de l’histamine et d’autres substances inflammatoires qui déclenchent des réactions allergiques : éruptions cutanées, asthme, perturbation du système digestif ou respiratoire. Dans des cas rares, les réactions allergiques exacerbées peuvent devenir graves et entraîner un choc anaphylactique, potentiellement mortel.
En été aussi !
Non, on n’en a pas fini avec les allergies au pollen. Dès juillet commence la «saison des herbacées», notamment de l’ambroisie. Cette mauvaise herbe d’origine américaine, introduite par erreur via les semences agricoles et la nourriture pour oiseaux, était surtout présente dans le sud-ouest de la France. Avec les températures qui grimpent, les modifications dans l’utilisation du sol, l’ambroisie remonte vers le nord et se développe à toute vitesse en Europe car ses graines sont facilement dispersées par le vent. En Belgique, on en trouve des petites parcelles, souvent près de terrains agricoles ou de poulaillers. Le pollen d’ambroisie est très allergisant et provoque des conjonctivites, de l’asthme, de l’urticaire…
Comment la reconnaître ? Elle ressemble à l’armoise, mais contrairement à celle-ci, les feuilles sont vertes des deux côtés. Elles sont très découpées et n’ont pas d’odeur. La tige, d’une hauteur de 70 centimètres à un mètre, est poilue, assez costaude et fortement ramifiée. Chez nous, elle fait partie des «espèces invasives». Vu les risques pour la santé publique, la faculté de Gembloux Agro-Bio Tech est en train de finaliser une cartographie indiquant la localisation des parcelles d’ambroisie en Wallonie. Très prochainement, tout un chacun pourra compléter cette cartographie interactive sur la page environnement.sante.wallonie.be.
Si vous rencontrez, dans votre voisinage ou sur votre chemin de promenade, une plante isolée, n’hésitez pas à l’arracher manuellement, racines comprises, idéalement avant la floraison et la production de graines, c’est-à-dire avant le mois d’août. Munissez-vous de gants et de masque. Ne placez pas les plantes arrachées au compost, mais dans un sac poubelle. Pour vous protéger, évitez de vous promener dehors lorsqu’il y a du vent et ne faites pas sécher votre linge à l’extérieur.
La lucite estivale bénigne
Elle survient surtout chez la femme (80 %) entre 15 et 35 ans, indépendamment du phototype. Après une exposition au soleil, des éruptions cutanées peuvent apparaître sous forme de boutons rouges ou de vésicules au niveau du décolleté, sur les épaules, les avant-bras et les mains, mais jamais sur le visage. La lucite estivale bénigne est la plus fréquente et la plus banale des allergies solaires. Elle est sans gravité, mais les éruptions cutanées peuvent s’avérer extrêmement gênantes à cause des démangeaisons, parfois insupportables. Si vous ne pouvez pas vous passer du bronzage, préparez votre peau en avalant (au moins deux semaines avant le départ au soleil) des compléments alimentaires à base de carotène, de sélénium et d’huiles de poisson. Ils vont stimuler la pigmentation de la peau et limiteront les effets du stress oxydatif provoqué par le soleil. Optez pour des crèmes solaires très haute-protection qui bloquent les UVA, responsables du déclenchement des réactions allergiques comme la lucite, et les UVB. Exposez-vous progressivement et évitez les plages entre 12 et 16 heures. Si malgré toutes ces précautions les boutons apparaissent après une ou plusieurs expositions au soleil, vous pouvez calmer les démangeaisons en appliquant une crème apaisante conseillée par votre médecin ou un pharmacien.
Piqûres d’insectes
En été, les occasions de se faire piquer par des guêpes, frelons ou abeilles ne manquent pas . En général, ce n’est pas bien grave. Il suffit d’enlever le dard avec une pince à épiler, bien désinfecter et appliquer du froid pour soulager et limiter l’œdème. Mais attention. Dans quelques cas, certes relativement rares, les piqûres d’insectes peuvent provoquer une réaction allergique grave. Les symptômes ? Des démangeaisons sur tout le corps, la gorge qui serre, un pouls élevé, des vertiges, nausées, douleurs au thorax… Appelez immédiatement le 112. Pour vous protéger, pensez à ces précautions : ne marchez pas pieds nus dans l’herbe, ne portez pas de vêtements colorés, renoncez au parfum qui attire les indésirables. Quand vous êtes à table, éloignez de vous les restes de nourriture et les boissons sucrées. Et surtout ne chassez jamais les insectes par des gestes brusques !
Marie Vidal
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 18/6/2020
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