Argent, droits, allocations et soins de santé : tout ce qui change ce 1er janvier 2020

De nombreux changements de tarifs annoncés ! © Getty

Comme à chaque passage à l’An Neuf, de nombreuses nouveautés entrent en vigueur dès ce mercredi. En voici un aperçu.

Proximus augmente le prix de certains abonnements

Comme l’an dernier, Proximus adaptera certains de ses tarifs à la hausse lors du passage à l’an neuf. Les packs Tuttimus et Familus seront notamment plus chers.

Les packs Internet+TV (+1 euro/mois), Tuttimus (+1,5 euro/mois) et Familus (+1,5 euro/mois) augmenteront par exemple. Les tarifs pour la téléphonie en général seront aussi revus à la hausse. « Nous devons chaque année massivement investir pour construire notre réseau de l’avenir, notamment pour la fibre et bientôt la 5G », justifie l’entreprise télécom. Les autres opérateurs ne prévoient pas de hausse de tarifs au 1er janvier.

La bière sera plus chère en 2020

Les bières brassées par AB InBev et Alken-Maes seront plus chères à partir du 1er janvier dans le secteur Horeca et les supermarchés. Les bières non alcoolisées ne sont pas concernées par cette hausse.

Le prix du fût de Stella progressera notamment de 6 euros et celui de Jupiler de 2,70 euros. En moyenne, AB InBev augmentera ses prix de 2 centimes par verre. Alken-Maes augmentera également le prix de ses produits le 1er janvier dans les magasins, tandis que le secteur Horeca ne sera concerné qu’à partir du 1er février. Le brasseur ne fournit cependant pas de détails sur l’ampleur de l’augmentation.

Les paquets de cigarettes seront désormais neutres en Belgique

Le paquet de cigarettes neutre sera d’application dès le 1er janvier en Belgique. Cette neutralité sera obligatoire pour les cigarettes, le tabac à rouler, le tabac pour pipes à eau mais également pour les produits connexes comme le papier, les tubes et les filtres pour cigarettes.

L’objectif de ces paquets neutres est de rendre le tabac moins attrayant pour les jeunes. Les produits devront se trouver dans un emballage identique « peu attirant » et de couleur vert-brun. Seuls le type, la marque et la quantité de produit pourront figurer sur l’emballage, dans la même police standard. L’utilisation du logo de la marque, de couleurs et de slogans publicitaires est désormais interdite, tandis que la mention des risques pour la santé reste obligatoire. La Belgique est le cinquième pays en Europe à appliquer cette mesure, après la France et le Royaume-Uni en 2017, ainsi que la Norvège et l’Irlande en 2018. Selon l’Alliance pour une société sans tabac, qui rassemble plusieurs associations de santé dont la Fondation contre le cancer, cette étape constitue « un grand pas en avant vers une première génération sans tabac ». British American Tobacco (BAT) a néanmoins décidé de contester la décision devant le Conseil d’État. D’après le groupe cigarettier, une telle mesure est avant tout symbolique et n’a pas d’impact sur la consommation.

Les timbres-poste seront plus chers en 2020

Les timbres-poste seront plus chers à partir du 1er janvier 2020. Le timbre prior (distribution le jour ouvrable suivant) sera vendu au prix unitaire de 1,21 euro, soit une hausse de 21% par rapport à 2019 et de 53,2% par rapport à 2017. Le timbre non prior (distribution dans les trois jours ouvrables maximum) passera lui à 1,01 euro (+6,32%).

Le tarif d’affranchissement d’un envoi normalisé expédié en Europe s’élèvera par ailleurs à 1,61 euro pour un achat à l’unité. Pour les envois expédiés hors Europe, le tarif international atteindra 1,83 euro. Cette adaptation des tarifs doit compenser partiellement l’augmentation des frais fixes causée par la forte diminution du courrier, précise bpost. En moins de 10 ans, l’entreprise postale a perdu un tiers de ses volumes de correspondance. Selon l’IBPT, qui a approuvé les tarifs de bpost, l’augmentation atteint en moyenne 11,4% pour le panier des petits utilisateurs dans son ensemble qui, outre les lettres prior et non prior, inclut les tarifs unitaires des envois recommandés, des colis et du courrier transfrontière sortant. « Par rapport à 2017, les petits utilisateurs paieront ensemble en 2020 un surcoût de l’ordre de 100 à 150 millions d’euros pour les services proposés par bpost », ajoute l’institut.

Les salaires des travailleurs de la CP 200 indexés de 0,80%

Le salaire des quelque 470.000 employés assujettis à la commission paritaire auxiliaire pour employés (CP 200) sera indexé de 0,8% au 1er janvier 2020, selon les calculs définitifs du prestataire de services de ressources humaines SD Worx.

Au 1er janvier 2019, l’indexation annuelle s’était élevée à 2,16%. L’indexation des salaires vise à adapter ceux-ci au coût de la vie et est calculée en fonction de l’inflation telle que mesurée par l’indice santé lissé. Selon SD Worx, les salaires seront (très légèrement) indexés négativement au 1er janvier pour les travailleurs des commissions paritaires 121 (nettoyage: -0,02%) et 216 (employés chez les notaires: -0,04%).

Les « petits statuts » assurés automatiquement par la loi sur les accidents du travail

Des modifications sur la loi sur les accidents du travail entreront en vigueur le 1er janvier prochain, qui concernent principalement les « petits statuts » et le télétravail occasionnel.

La notion de « petit statut » couvre les personnes effectuant un travail dans le cadre d’une formation. Concrètement, explique Securex, « le champ d’application de la loi sur les accidents du travail est étendu à toutes les prestations de travail dans le cadre d’une formation, donc également lorsque ces prestations ne donnent pas lieu à un assujettissement à la sécurité sociale ». L’assurance légale contre les accidents du travail devient obligatoire pour ces personnes. L’employeur, quant à lui, devra introduire une Dimona (déclaration immédiate de l’emploi) pour ces petits statuts. La loi comble aussi un certain nombre de lacunes concernant le télétravail dans la législation sur les accidents du travail. Ces modifications étaient entrées en vigueur le 27 janvier 2019 dernier. Elle supprime les inégalités entre le télétravailleur qui effectue des prestations à son domicile et celui qui effectue des prestations chez l’employeur, en matière de couverture sur le chemin du travail et les trajets. Ainsi, la nouvelle législation reconnaît certains trajets du télétravailleur, comme le chemin du domicile à la crèche ou l’école, ou celui pour aller chercher à manger, comme chemin du travail.

Allocations familiales: les nouveaux régimes wallon et bruxellois

Un nouveau régime d’allocations familiales entrera en vigueur l’année prochaine en Wallonie et à Bruxelles.

Concrètement, en Wallonie, les enfants nés à partir du 1er janvier 2020 bénéficieront de 155 euros/mois avant 18 ans et de 165 euros de 18 à 25 ans. Auparavant, le montant alloué augmentait avec le nombre d’enfants. Des suppléments seront accordés à deux plafonds de revenus: 55 euros en dessous de 30.984 euros brut imposable par an et par ménage et 25 euros entre ce plafond et 50.000 euros brut imposable. Autre nouveauté, un enfant orphelin de ses deux parents touchera 350 euros. Les bambins nés avant l’entrée en vigueur de la réforme continueront de bénéficier de l’ancien système tandis que les autres se retrouveront dans le nouveau régime. A noter aussi que le montant de l’allocation (prime) de naissance/d’adoption s’élèvera à 1.100 euros pour chaque enfant né après le 31 décembre 2019. À Bruxelles, tous les enfants basculeront vers le nouveau modèle, y compris ceux nés avant 2020. Le nouveau montant de base sera de 150 euros par enfant né après le 1 janvier 2020. Pour les enfants qui ont vu le jour avant cette date, le nouveau montant de base passera à 140 euros. Cette allocation de base pourra varier selon la taille et les revenus du ménage. De plus, un supplément pourra être accordé en fonction de la situation de l’enfant (handicap, orphelin, études supérieures,…) Chaque famille percevra au moins le montant auquel elle avait droit en décembre 2019. Pour la première naissance/adoption, les parents toucheront une prime de 1.100 euros, pour les suivantes, une prime de 500 euros sera accordée. Plus d’informations sur famiwal.be; aviq.be et famiris.brussels.

Augmentation de la part de biocarburants durables dans l’essence et le diesel

À compter du 1er janvier, la part de biocarburants dans les carburants fossiles (diesel, essence) augmentera, à la suite d’une décision validée par le conseil des ministres début novembre, a confirmé le cabinet de la ministre de l’Energie et de l’Environnement Marie Christine Marghem.

Cette mesure découle de deux directives européennes, dont l’une prévoit une part de 8,5% de biocarburants dans un litre d’essence ou de diesel. L’autre impose de réduire de 6% en 2020 les émissions de CO2 liées aux carburants. La Belgique, de son côté, a opté pour une part de biocarburants à 9,6%. Les prix augmenteront légèrement, de l’ordre de 2 centimes par litre pour l’essence 95 et le diesel.

Les véhicules Diesel de norme Euro 3 interdits en Région bruxelloise

À partir du 1er janvier, les véhicules Diesel de norme européenne d’émission Euro 3 s’ajoutent à la liste des véhicules interdits dans la zone basse émission couvrant la Région bruxelloise.

Pour ces motorisations, seul un accès de maximum 8 jours par an et par véhicule est possible via l’achat d’un pass d’une journée de 35 euros. Une période d’adaptation est prévue et les propriétaires des nouveaux véhicules interdits ne recevront pas d’amende avant le 1er avril.

La Ville d’Anvers renforcera également ses conditions d’accès à sa zone de basse émission, qui couvre le centre-ville et la rive gauche de l’Escaut. Dans la Métropole, tous les véhicules Diesel seront interdits à l’exception de ceux répondant aux normes Euro 5 et Euro 6. Les véhicules Euro 4 auront encore accès à la zone moyennant paiement.

Les motos et scooters adoptent la norme européenne d’émission Euro 5

À partir du 1er janvier 2020, les nouveaux deux-roues motorisés devront répondre aux exigences de la norme européenne d’émission Euro 5, laquelle implique une réduction d’un tiers environ des émissions polluantes par rapport à la norme Euro 4, selon la Febiac.

Avec cette nouvelle norme, les motos et scooters devront respecter les exigences européennes déjà adoptées pour les voitures. Euro 5 implique des adaptations techniques aux moteurs thermiques et entraînera une complexité accrue des motorisations et donc, sans doute, une hausse des coûts. Par contre, la norme Euro 5 ne s’applique pas aux cyclomoteurs, scooters et motos électriques, leurs valeurs d’émissions dans la circulation étant nulles.

Usage interdit des détecteurs de fumée ionisants pour les particuliers

Dès le 1er janvier, l’usage des détecteurs de fumées ionisants sera désormais interdit dans le cadre domestique, indique l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN). Les particuliers peuvent déposer gratuitement leurs anciens détecteurs de fumée ionisants dans un parc à conteneurs.

Il existe deux sortes de détecteurs de fumée: les détecteurs optiques et les détecteurs ioniques. L’utilisation de ces derniers, qui comportent une petite source faiblement radioactive protégée par une gaine métallique, sera complétement interdite en Belgique à partir de janvier. « Les détecteurs de fumée ionisants ne présentent aucun risque pour la santé en utilisation normale », précise l’AFCN. « Cependant, si le détecteur de fumée est endommagé, il y a un risque de contamination radioactive extrêmement minime. Mais même dans ce cas, il s’agit d’une source très peu active. Pour éliminer tout risque, il est plus prudent de porter des gants en plastique lors du retrait de l’appareil, puis de les mettre dans un sac en plastique avec le détecteur de fumée. » Ils pourront toutefois encore être vendus et utilisés hors du cadre domestique (entreprises, écoles, hôpitaux…). Par ailleurs, dès le 1er janvier, chaque habitation en Flandre devra être équipée d’un détecteur de fumée.

Hausse du prix de la consultation chez le médecin

Les honoraires des médecins (consultations, visites, avis et surveillance) augmenteront de 1,95% à partir du 1er janvier 2020. Cette hausse n’aura cependant pas de conséquences pour les patients, qui seront davantage remboursés. Les consultations des pédiatres seront elles revalorisées à hauteur de 4,7% au-delà de l’indexation prévue.

La consultation chez le généraliste coûtera désormais 22,22 euros contre 21,79 auparavant pour un médecin non accrédité, et 26,80 euros au lieu de 26,27 chez le médecin accrédité. La visite à domicile s’élèvera à 39,63 euros (38,88 auparavant). L’accord médico-mutualiste conclu pour l’année 2020, qui fixe ces tarifs, libère par ailleurs 5 millions d’euros pour la médecine physique et de réadaptation. Il consacre également davantage de moyens aux soins palliatifs, à la surveillance en hôpital de jour « oncologie », aux patientes prises en charge dans les centres MIC (maternal intensive care) et pour les consultations préopératoires en anesthésie. Le Dossier Médical Global (DMG), qui permet un meilleur accompagnement individuel, est également renforcé.

La prescription électronique de médicaments devient obligatoire

La prescription électronique de médicaments devient obligatoire pour les patients ambulatoires à compter du 1er janvier 2020, indique l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami). Les médecins âgés de 64 ans ou plus en sont toutefois exemptés. La prescription sur support papier pourra encore être utilisée lors des visites à domicile ou en maisons de repos (et de soins), ainsi qu’en cas de force majeure.

L’obligation d’utiliser la prescription électronique pour les patients ambulatoires vaut aussi bien pour les médecins (généralistes et spécialistes) que pour les dentistes ou sage-femme. Dorénavant, plus aucun carnet de prescriptions ne sera imprimé, ni distribué par l’Inami.

Les sirops composés contre la toux et le rhume retirés du marché

Suite à une révision du rapport bénéfice-risque, les sirops composés de plusieurs substances actives contre la toux et le rhume seront retirés du marché. À partir du 1er janvier 2020, seuls ceux contenant un seul principe actif pourront être vendus, informe l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) sur son site web.

Les préparations composées suivantes seront retirées du marché: Acatar, Broncho-Pectoralis Pholcodine, Inalpin, Longbalsem, Noscaflex Expectorans et Toplexil. La formule composée Pholco-Mereprine reste néanmoins disponible jusqu’à fin mai 2020. Les préparations officinales contre la toux et le rhume ne peuvent également plus contenir qu’une seule substance active à partir du 1er janvier 2020. L’organisation de défense des consommateurs Test-Achats avait déjà émis des réserves, il y a plusieurs années, quant à l’utilité des sirops composés.

Les hôpitaux wallons désormais organisés en réseaux, la Flandre et Bruxelles à la traîne

À compter du 1er janvier 2020, chaque hôpital général et universitaire belge devait faire partir d’un réseau clinique, en vertu d’un projet de loi adopté en février dernier visant à rationaliser le paysage hospitalier belge. Dans les faits, seuls les hôpitaux wallons seront organisés en réseau à cette date. La Flandre et la Région bruxelloise dépasseront quant à elles l’échéance fixée par le fédéral.

La réforme prônée par la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), vise à encourager les collaborations entre hôpitaux et est justifiée par le fait que l’appareillage le plus complexe nécessite une utilisation intensive pour être efficace. La mesure devrait surtout permettre la réalisation d’économies. Au total, 25 réseaux hospitaliers existeront, avec au minimum un réseau pour 400.000 habitants.

Huit réseaux verront le jour en Wallonie, quatre à Bruxelles et 13 en Flandre. Ainsi, chaque hôpital fera partie d’un réseau clinique locorégional, qui devra rencontrer l’ensemble des missions de soins spécialisés. Les soins les plus pointus, comme la chirurgie oncologique complexe ou la chirurgie cardiaque, ne seront pas disponibles dans chaque réseau hospitalier. Des règles de renvoi vers les différents points de référence seront nécessaires. Les soins les moins complexes continueront à être pris en charge dans les établissements hospitaliers de proximité. Si la réforme est fédérale, il revenait aux entités fédérées de la mettre en oeuvre et de lui donner une assise juridique. La Wallonie est la seule Région à être législativement prête pour lancer cette mise en réseau au 1er janvier.

La Région wallonne comptera huit réseaux hospitaliers: deux à Liège (CHU+CHR et MontLégia CHC), deux à Charleroi (GHDC et ISPPC), un dans la Région du Centre Mons (Tivoli+Jolimont+Ambroise Paré), un dans le Borinage-Hainaut occidental (Epicura+CHR Haute Senne+CHwapi), un en province de Luxembourg (Vivalia) et un à Namur (tous les hôpitaux namurois).

De leur côté, les Régions flamande et bruxelloise ne sont pas complètement en ordre de marche et dépasseront donc la date butoir fixée par le fédéral, mais ces réseaux devraient toutefois être opérationnels début 2020, ont assuré les cabinets des deux ministres compétents.

Hausse des frais dans plusieurs banques

Plusieurs banques adapteront leurs tarifs à partir du 1er janvier 2020. Le prix de certains comptes et la location de coffres-forts seront notamment à la hausse, tandis que l’envoi d’extraits papier augmentera dans l’ensemble des établissements bancaires.

Pour les clients de BNP Paribas Fortis qui ne bénéficient pas d’un « pack » forfaitaire, le compte à vue ordinaire augmentera de 0,5 euro par mois (1,25 à 1,75) pour les privés et passera de 3,75 euros par mois à 5,25 euros par trimestre pour les professionnels. Le remplacement d’une carte coûtera 10 euros (contre 8 auparavant) tandis que le retrait d’argent hors réseau progressera de 0,60 euro par opération (0,10 à 0,70) pour les clients sans « pack ».

Chez ING, les frais annuels du Compte Vert augmenteront de 4 euros pour les particuliers (40 à 44) et de 10 euros pour un compte courant professionnel (40 à 50). Le retrait d’argent avec une carte de crédit sera également à la hausse au distributeur (de 4,96 à 6 euros par retrait) et au guichet d’une autre banque (6,96 à 8 euros). Le tarif de location des coffres-forts progresse également, de 67 à 84 euros pour plus petits formats par exemple.

Le tarif de location annuelle de coffre-fort augmente aussi chez Belfius, passant de 54 à 70 euros pour le format de base.

Les clients d’Axa devront eux débourser 0,6 euro de plus pour le forfait mensuel du compte Comfort2bank (4,50 euros contre 3,90 auparavant). Le retrait d’argent aux distributeurs d’autres banques coûtera par ailleurs 0,5 euro par retrait pour le compte gratuit (St@rt2bank).

Bpost bank augmentera de son côté les tarifs de plusieurs services pour les titulaires d’un compte Postcheque: le virement papier et le retrait d’argent coûteront désormais 1 euro (0,70 euro précédemment).

La banque Crelan demandera elle 0,8 euro supplémentaire pour les frais de traitement au guichet d’un virement vers une autre banque (de 0,7 à 1,5).

CBC ne prévoit par ailleurs pas d’augmentation au 1er janvier tandis que KBC indique « suivre l’évolution du marché et de la tarification de très près ». Ces deux banques avaient augmenté certains tarifs en septembre dernier.

Les banques davantage prudentes pour l’octroi de prêts hypothécaires

Ce tour de vis intervient alors que la BNB et le Comité européen du risque systémique (ESRB) ont constaté une augmentation de la vulnérabilité du marché hypothécaire belge. Les banques et entreprises d’assurances sont donc invitées à se comporter de manière plus prudente dans l’octroi de prêts présentant un ratio « loan to value » (montant du prêt hypothécaire par rapport à la valeur du bien immobilier) très élevé. Cette prudence vise particulièrement les prêts hypothécaires conclus par des particuliers pour une maison ou un appartement qu’ils n’occuperont pas eux-mêmes (buy-to-let). Le seuil pour le montant du prêt par rapport à la valeur du bien s’élève à 90% pour les logements occupés par leur propriétaire, ce qui veut dire que les acquéreurs doivent payer eux-mêmes les 10% restants ainsi que les frais (enregistrement et notaire). Une marge de tolérance pour des loan to value plus élevés (donc au-delà de 90% de la valeur du bien) est fixée à maximum 35% du volume des prêts pour les primo-acquéreurs et à 20% pour les autres emprunteurs. Le seuil pour les logements locatifs s’élève lui à 80% (20% à charge des acquéreurs), avec une marge de tolérance de maximum 10% du volume. En cas de non-respect de ces « attentes prudentielles », la banque ou la compagnie d’assurance concernée devra pouvoir soumettre à la BNB une explication motivée.

Adaptation des frais de distribution de l’électricité et du gaz à Bruxelles

Les frais de distribution de l’électricité et du gaz en Région de Bruxelles-Capitale diminueront en 2020 avant de remonter par la suite, selon la grille tarifaire 2020-2024 de Sibelga, le gestionnaire du réseau de distribution bruxellois, approuvée par le régulateur Brugel. Les nouveaux tarifs seront d’application à partir du 1er janvier.

Concrètement, les frais de distribution sur la facture globale du client « mixte » moyen (consommation de 2.800 kWh en électricité et 12.000 kWh en gaz) baisseront de 5,8% en 2020, soit de 33,70 euros, avant de repartir à la hausse. L’augmentation entre 2019 et 2024 est estimée à 2,7%, soit 14,50 euros par an pour les consommateurs résidentiels. Elle restera cependant « nettement inférieure » à l’indexation (8,9% cumulés sur la période), souligne Brugel. La distribution représente 28% de la facture globale de gaz d’un ménage bruxellois et 32% de la facture d’électricité, rappelle le régulateur.

Augmentation en 2020 de la surcharge fédérale pour les certificats verts

La surcharge fédérale appliquée par le gestionnaire de réseau Elia à charge du consommateur pour le financement des certificats verts s’élèvera en 2020 à 9,0141 euros par MWh.

En 2019, cette surcharge, qui vise in fine à soutenir les énergies renouvelables, s’élevait 7,285 par MWh. L’augmentation d’une année à l’autre s’élève donc à plus de 20%. Le nouveau montant entrera en vigueur le 1er janvier 2020. Le montant de la surcharge, « destinée à compenser le coût réel net supporté par le gestionnaire du réseau résultant de l’obligation d’achat et de vente des certificats verts pendant l’année 2020 », a été fixé par un arrêté ministériel de la ministre fédérale de l’Energie, daté du 15 décembre 2019, sur proposition de la Creg, le régulateur du secteur.

Fin du principe de compensation pour le photovoltaïque à Bruxelles

Le principe de compensation pour les propriétaires de panneaux photovoltaïques (d’une puissance inférieure à 5kW) sera supprimé à partir du 1er janvier en Région de Bruxelles-Capitale. Ce principe leur permettait de déduire l’électricité qu’ils injectaient de la quantité qu’ils prélevaient sur le réseau et d’ainsi réduire la partie « coût de réseau » de leur facture d’électricité.

La compensation reste par contre d’application pour la partie énergie (dite également « commodity ») de la facture. Avec cette décision, prévue depuis plusieurs années, le régulateur bruxellois de l’énergie Brugel souhaitait mettre fin à « une discrimination ». « Dans l’ancien système en effet, les consommateurs ‘classiques’ étaient discriminés vis-à-vis des ‘prosumers’ par rapport aux frais du réseau de distribution, puisque les ‘prosumers’ ne contribuaient à ces frais qu’en raison de la quantité nette d’énergie prélevée (après compensation), alors même qu’ils avaient utilisé le réseau de distribution pour toutes les quantités brutes prélevées », avait-il expliqué lors de l’annonce de la fin du mécanisme. Selon Brugel, la hausse de la facture annuelle du consommateur moyen ne dépassera pas 150 euros.

Le plafond pour obtenir une aide au paiement du chauffage revu à la hausse

Le montant permettant d’être considéré comme personne à charge dans le cadre du Fonds mazout sera adapté à partir du 1er janvier. Les revenus annuels nets devront désormais être inférieurs à 3.330 euros, contre 3.270 euros précédemment.

L’objectif du Fonds social mazout est de soutenir les ménages précarisés en attribuant une participation pour le paiement de l’approvisionnement en combustible de chauffage (mazout, pétrole lampant et gaz propane en vrac). Les bénéficiaires du fonds sont les ménages à faibles revenus, les personnes bénéficiant de l’intervention majorée (BIM), les bénéficiaires du revenu d’intégration (RIS) et équivalent (ERIS) ainsi que les personnes en situation de surendettement en médiation de dette qui ne peuvent pas payer leur facture de chauffage.

L’allocation du fonds varie entre 14 et 20 centimes par litre pour les combustibles livrés en grande quantité. Elle est octroyée pour 1.500 litres au maximum par période de chauffe et par ménage résidant dans le même logement. Pour le gasoil de chauffage et le pétrole lampant (type c) acheté en petite quantité à la pompe, il existe par ailleurs une allocation forfaitaire de 210 euros.

La facture d’eau va légèrement augmenter à Bruxelles

L’intercommunale Vivaqua va indexer le prix de l’eau à Bruxelles dès le 1er janvier 2020.

Pour un ménage de deux personnes à la consommation moyenne de 70m³ par an, le prix de la facture annuelle d’eau augmentera de 5,52 euros (TVAC), ou 2,19%, l’an prochain, selon les calculs de Brugel, régulateur bruxellois pour les marchés du gaz et de l’électricité et contrôleur du prix de l’eau. C’est le tarif « assainissement communal » qui va être indexé, l’une des composantes de la facture finale envoyée au consommateur. Cette redevance sert à financer la collecte des eaux usées et les investissements nécessaires dans les ouvrages servant à cette collecte et à celle de l’eau de pluie. L’indexation permettra à Vivaqua de continuer à investir dans la rénovation nécessaire de ses infrastructures et en particulier du réseau d’égouttage. Le prix de l’eau était gelé dans la capitale depuis 2014.

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