Trucs et astuces pour retrouver du temps pour soi

Image extraite du «Tout s'explique» diffusé ce jeudi sur RTL-TVI © RTL Belgium
Stéphanie Breuer Journaliste

Alors que trois Belges sur cinq ont le sentiment d’être débordés en permanence, Maria Del Rio nous invite à lever le pied, ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique».

Après l’heure, c’est plus l’heure

Avec la technologie nous permettant d’être connectés en permanence, la frontière entre vie privée et vie professionnelle est de plus en plus mince. Pourtant, le «droit à la déconnexion» est primordial pour lutter contre le stress professionnel excessif et le burn-out.

En Europe, la France est le premier pays à avoir inscrit ce droit dans sa législation, suivie par d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie. En Belgique, un pas important va être franchi dans les prochains jours. Selon une circulaire de la ministre de la Fonction publique Petra De Sutter, à partir du 1 er février, les 65.000 fonctionnaires fédéraux ne pourront plus être appelés par leur supérieur en dehors des heures normales de travail, sauf en cas d’urgence ou de «circonstances exceptionnelles». Par ailleurs, un fonctionnaire fédéral ne pourra subir «aucun désavantage s’il n’a pas répondu au téléphone ou n’a pas lu un message en dehors des heures normales de travail».

Cette mesure, qui ne concerne pas encore le secteur privé, coïncide avec une campagne de sensibilisation à la santé mentale au travail, lancée par les autorités fédérales et dont le slogan est «Prenez rendez-vous avec vous-même». Car le stress, la fatigue, la lassitude, le télétravail obligatoire… laissent des traces sur la santé mentale des travailleurs.

Selon des données de l’Inami, le nombre de Belges souffrant de burn-out ou de dépression a augmenté d’environ 10 % par an au cours des quatre dernières années ! Pour plus d’informations sur cette campagne, surfez sur www.jemesensbienautravail.be.

Détox digitale

Paradoxe de notre époque : nous manquons de temps, mais nous en passons toujours plus sur les réseaux sociaux. Pourtant, prendre du temps pour soi est un besoin au même titre que dormir ou manger. Pour parvenir à caser les activités qui nous font du bien dans notre agenda surchargé, pourquoi ne pas tenter une détox digitale ?

Tout d’abord, commencez par faire un grand ménage numérique sur votre smartphone : supprimez les applis inutiles, désabonnez-vous des newsletters que vous ne lisez pas, réduisez vos abonnements sur Instagram… Après ce tri, pourquoi ne pas mettre une minuterie lors de vos pauses sur Internet ou les réseaux sociaux ?

Enfin, imposez-vous des plages horaires en «mode avion». Couper votre smartphone durant quelques heures vous évitera de perdre votre temps à «scroller» et vous donnera l’occasion de prendre enfin du temps de qualité.

Le repos, une nécessité

Yoga, méditation, course à pied, randonnée… Toutes ces activités ont le vent en poupe et témoignent du besoin de se vider la tête et de se reconnecter à soi-même et à la nature. Car ces pratiques, tout comme les moments de repos, sont idéales pour laisser vagabonder l’esprit. À la fin des années 1990, un neurologue américain, Marcus Raichle, a découvert que le cerveau au repos utilisait en fait 20 % de l’énergie totale produite par le corps, soit seulement 5 % de moins que s’il devait se concentrer sur un problème.

On sait aujourd’hui que ces temps de repos permettent au cerveau de travailler : des zones neuronales s’activent alors pour former un réseau que le chercheur a appelé le «réseau du mode par défaut». Un mode nécessaire pour traiter les informations accumulées, consolider la mémoire, construire notre identité, maintenir notre équilibre mental, ou booster la créativité… Albert Einstein disait d’ailleurs que «la créativité est le résidu du temps perdu».

De l’importance de ralentir

Notre quotidien ressemble bien souvent à une course effrénée. Entre le travail, la famille et les tâches quotidiennes, il n’est pas toujours simple de trouver un créneau pour s’accorder du temps pour soi. Si, à l’instar de l’Américain Hal Elrod, certains optent pour le «Miracle Morning» (se lever une ou deux heures plus tôt que d’habitude pour prendre le temps de méditer ou faire du sport), d’autres recommandent plutôt de lever le pied.

Inspiré du mouvement «slow food» né en Italie en opposition à la «fast food», la «slow life» invite à ralentir le rythme et adopter «le juste tempo» pour renforcer notre bien-être, comme l’explique Carl Honoré dans son best-seller «Éloge de la lenteur». Ce journaliste et écrivain écossais a pris conscience de ce besoin de prendre son temps le jour où il s’est réjoui d’avoir découvert des «histoires d’une minute» à lire à son fils au moment du coucher !

Dans notre société de surconsommation, nous voulons tout faire et surtout, tout réussir. Or, comme le disait le philosophe Jean Grenier, «il est aussi noble de tendre à l’équilibre qu’à la perfection»…

Cet article est paru dans le Télépro du 20/1/2022

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