«Tout s’explique» (RTL-TVI) : un peu de pudeur numérique !
Jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» s’attaque au vaste sujet de nos fameuses données personnelles, objets de toutes les convoitises sur Internet.
Hameçonnage, cybercriminel, plateforme, RGPD… Le monde numérique et ses dangers apparaissent comme très abstraits pour la plupart d’entre nous. Pour y voir plus clair, nous avons discuté du sujet avec notre professionnel de la cybercriminalité, le commissaire Olivier Bogaert.
Faux ami
«Les données personnelles que nous indiquons sur Internet et les réseaux sociaux peuvent évidemment servir à des fins marketing en suggérant un contenu ciblé en fonction des gens. Mais pas seulement. Elles peuvent aussi permettre les arnaques en ligne. Imaginons un profil Facebook qui n’est pas très sécurisé, lorsque l’on clique sur «à propos de», on va pouvoir apprendre que Monsieur Dupont est né à telle date, qu’il habite à tel endroit, qu’il occupe telle fonction professionnelle ou quelles sont ses croyances religieuses. Quelqu’un de mal intentionné, qui se retrouve en possession de ces informations, va pouvoir se faire passer pour Monsieur Dupont, avec des détails tellement précis, que les destinataires de messages voués à les piéger vont penser qu’il s’agit bien de Monsieur Dupont et non d’une tierce personne.»
RGPD efficace
«Le RGPD, ou Règlement général sur la protection des données, a été créé par l’Union Européenne pour cloisonner et préserver nos données. Il s’est révélé efficace il y a peu. Ces derniers jours, Whatsapp a en effet notifié à ses utilisateurs que de nouvelles conditions d’utilisations sur le partage des données de ses utilisateurs avec Facebook allaient être mises en place et qu’à défaut de les valider, avant le 8 février, leur compte allait être supprimé. Une notification qui ne concerne pas l’Europe, justement parce que le RGPD interdit le transfert de données d’utilisateurs européens à des structures tierces extérieurs. Cela n’empêche évidemment pas à Facebook de pratiquer son marketing en Europe, mais nos données ne peuvent pas partir vers les États-Unis ou d’autres pays. En termes de profilage, grâce au RGPD, les Européens sont mieux protégés.»
Éducation numérique
«Ce qui permet l’accès trop facile à nos données, c’est que les réglages pour limiter leur visibilité ne sont pas correctement utilisés. Facebook propose aux utilisateurs de réduire, par exemple, la visibilité de leur liste d’amis ou la mention de leur prénom dans des publications. Mais les utilisateurs manquent de connaissance et de bons réflexes sur les plateformes numériques. Pour préserver au mieux ses données privées, mieux vaut d’abord avoir un mot de passe différent pour chaque plateforme. Ensuite, il serait plus judicieux d’utiliser une seconde adresse e-mail dédiée à ces plateformes plutôt que d’employer son adresse personnelle ou professionnelle. Cette adresse supplémentaire nous évite ainsi d’utiliser celle dans laquelle se trouvent nos données de liaisons avec, par exemple, nos mutuelles ou le SPF Finances. En faisant cela, il y a moins de risques de voir ses données personnelles partagées par une tierce personne.»
Détail diabolique
«Ces derniers temps, nombre d’escrocs ont utilisé Shopify, une plateforme qui propose des interfaces pour se lancer dans le commerce en ligne. Lorsque des malfrats passent par cette plateforme, la personne qui veut acheter sur leur site va voir que c’est bien une connexion «HTTPS», qu’il y a bien le petit cadenas et que tout à l’air sécurisé. Seulement, après avoir constaté que son compte a été débité, l’acheteur ne reçoit jamais sa commande. Le premier réflexe pour ne pas se retrouver dans cette situation est de vérifier depuis combien de temps le site sur lequel vous comptez acheter existe, les sites créés très récemment étant plus suspects. Ensuite, il est utile de réaliser une petite enquête sur la réputation du site. Enfin, pour les achats en ligne, ce que je préconise de plus en plus c’est l’utilisation d’une carte de crédit prépayée pour y mettre uniquement le montant nécessaire à vos achats en ligne. Si des personnes malveillantes se retrouvent en possession de ces données bancaires, c’est moins grave, elles ne pourront pas en faire grand-chose s’il n’y a pas ou peu d’argent dessus.»
Cet article est paru dans le Télépro du 21/1/2021
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