Toujours plus prisés : vélos volés
De plus en plus coûteuses, par l’apport de techniques et de l’assistance électrique, les bicyclettes attirent davantage de voleurs !
«Vols de vélos, un fléau hors de contrôle» : tel est le titre du second sujet proposé mercredi à 20h20 par «#Investigations» sur La Une. Un titre alarmiste que contredit les statistiques de la Police fédérale. Officiellement, au cours des vingt dernières années, les chiffres des vols de vélos sont en baisse constante. Alors qu’on dépassait la barre des 35.000 délits enregistrés en l’an 2000, on est sous celle des 25.000 en 2020. Et les chiffres 2021, bien qu’ils ne soient pas encore définitifs, semblent suivre la tendance décroissante. Faut-il faire paniquer les cyclistes ?
Boom de 2020
Des cyclistes, il y en a de plus en plus. Ça, c’est une certitude. Selon l’ASBL Pro Vélo, à Bruxelles, le nombre de cyclistes a augmenté de 64 % en 2020. Envie de changer de vie après la crise sanitaire ? Peur d’utiliser les transports en commun ? Il s’est vendu 600.000 vélos en Belgique au cours de l’année 2020. Les pros ont constaté un boom à la sortie du premier confinement. À tel point qu’ils se sont rapidement retrouvés en rupture de stock…
Assiste-t-on en parallèle à un boom de vols ? Difficile à dire. D’abord car l’absence d’immatriculation rend le décompte des vélos belges impossible. Ensuite parce que bon nombre de vélos volés ne sont jamais signalés. Si les chiffres officiels tournent autour de 25.000 vols par an, le GRACQ (Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens) estime que 100.000 vélos sont volés chaque année dans notre pays.
Comment expliquer cette différence de chiffres ? Par le fait que beaucoup de victimes ne déposent pas plainte, estimant que ça ne sert pas à grand-chose. D’autant que seuls 8 % des cyclistes belges sont assurés contre le vol. Ces vols ont cependant un effet très dissuasif. Toujours selon le GRACQ, un quart des personnes à qui l’on a volé un vélo renonce à en acheter un autre par la suite.
Registre central
Qui sont les voleurs de bicyclettes ? Il y a les bandes organisées, qui mettent le grapin sur des vélos de valeur et les écoulent ensuite au-delà de nos frontières. Il y a les occasionnels, à la recherche d’argent facile, qui revendent les bicyclettes à la sauvette aux abords d’une brocante et sur le Web. Mais il y a aussi et surtout les «emprunts». Le gars qui rentre de soirée un peu éméché, qui aperçoit un vélo et s’en empare pour l’abandonner quelques kilomètres plus loin. Les services de police récupèrent chaque année des dizaines de milliers de vélos ainsi abandonnés.
Comment les rendre à leur propriétaire s’ils n’ont pas déclaré le vol ? Les autorités travaillent sur un registre central. Cela fait partie d’un vaste plan fédéral visant à promouvoir l’usage du vélo. En septembre dernier, le Conseil des Ministres a approuvé 52 mesures pro-vélo. Incitants financiers, améliorations des infrastructures, évolutions du code de la route… Mais aussi la création d’un registre central des vélos pour intensifier la lutte contre le vol.
Du bon sens
En attendant que ce registre fédéral soit fonctionnel, que faire en cas de vol ? Pour espérer retrouver son vélo, il faut d’abord l’identifier. À Bruxelles, plus de 30.000 vélos sont déjà enregistrés sur la plateforme mybike.brussels. Une fois l’inscription validée, vous recevez un sticker avec un code QR à apposer sur votre vélo.
En Wallonie, les communes ou les zones de police proposent régulièrement de faire graver gratuitement votre vélo. Là, c’est généralement votre numéro national qui sert de référence. Dans tous les cas, faites d’abord preuve de bon sens : ne laissez pas votre vélo sans surveillance et investissez dans un solide cadenas !
Cet article est paru dans le Télépro du 26/5/2022
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