Spice Girls… power !

Emma Bunton (Baby Spice, 46 ans aujourd’hui), Melanie Brown (Scary Spice, 47 ans), Geri Halliwell (Ginger Spice, 50 ans), Victoria Adams, future Mme Beckham (Posh Spice, 48 ans) et Melanie Chisholm (Sporty Spice, 48 ans) ont remis le Girl Power au goût du jour © Arte/Everett Collection Inc/Alamy S

Les Spice Girls étaient un pur produit marketing. Mais avec leur slogan, «Girl Power», elles ont contribué à libérer les femmes. Ce vendredi à 22h25, Arte diffuse le documentaire «Spice Girls, ces filles qui ont changé le monde».

Personne n’a oublié les Spice Girls. Bien que leur dernier album date de l’an 2000, les Spice restent le girls band le plus populaire de tous les temps.

Au début, avec leurs chansons pop et leurs tenues pailletées, on a cru à un phénomène superficiel. Mais avec le recul, on se rend compte que les Spice Girls ont joué un rôle important pour la cause féministe. Comme le raconte le documentaire proposé ce dimanche par Arte.

Un gros coup

Juillet 1996. Le monde découvre les Spice Girls et leur premier titre, «Wannabe». Le succès est immédiat et immense. Chris Herbert a réussi son coup !

Deux ans plus tôt, ce jeune producteur anglais s’est dit qu’il fallait créer un équivalent féminin aux Take That ou aux Backstreet Boys. Les boys bands marchaient du tonnerre… Alors, pourquoi pas un groupe des filles ? Il fait un casting et recrute cinq jeunes femmes. Ce ne sont pas toutes des chanteuses fabuleuses, mais elles savent bouger, ont de la personnalité et rêvent de devenir des stars.

En créant le groupe, le producteur n’a qu’un seul objectif : faire un gros coup commercial. Mais à l’inverse des boys bands, dont les membres se plient sagement au projet conçu pour eux, les filles veulent avoir voix au chapitre. Elles exigent de participer à l’écriture des textes. Et font passer leurs messages.

Spicemania

Sur ce terrain, c’est Geri Halliwell, surnommée Ginger Spice, qui est la plus engagée. «Vous pouvez porter un soutien-gorge et vous maquiller tout en ayant un cerveau et des cou… !», lance-t-elle un jour.

Geri reprend un slogan féministe oublié des sixties : «Girl Power». Ce sera désormais le slogan du groupe. Et comme une véritable spicemania s’empare de la planète, le Girl Power est sur les lèvres des filles du monde entier.

Le phénomène ne tarde pas à agacer la presse anglaise, alors très machiste. Les Spice commencent à être dénigrées dans les tabloïds. C’est Ginger, la plus impliquée, qui est la plus moquée. En 1998, épuisée, elle quitte le groupe du jour au lendemain.

Victoria, qui vient de rencontrer David Beckham, est alors enceinte. Bien qu’elle ait 25 ans, on l’accuse de provoquer une vague de grossesses chez ses fans adolescentes. Quelques semaines après l’accouchement, elle est sommée de se peser en direct dans un show télé pour prouver qu’elle a retrouvé sa ligne de jeune fille. Et quelques mois plus tard, on la soupçonne d’anorexie…

Mel et Eddie

L’avenir des Spice s’annonce compliqué. Aucune ne réussit vraiment la carrière solo dont elle a rêvé. Mais leur popularité demeure intacte. Et toutes vont continuer à l’utiliser pour défendre le Girl Power.

À l’image de Mel B. Née d’une mère européenne et d’un père antillais, elle soutient d’abord la cause des métis. Puis elle part aux États-Unis, où elle file le parfait amour avec l’acteur Eddie Murphy. Quand elle tombe enceinte, il nie cependant être le père. Un test ADN prouvera le contraire. Mel B prend alors la parole au nom des mamans solos et du droit des enfants à connaître leur père. Après une nouvelle union malheureuse, elle témoignera de violences conjugales, expliquant que cela peut arriver à n’importe qui…

Derrière les paillettes, les Spice Girls ont donc eu une influence considérable sur une génération de femmes. Celles qui se revendiquent aujourd’hui de #metoo ont grandi avec le Girl Power…

Cet article est paru dans le Télépro du 15/9/2022

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