Sea Shepherd : le commando des « bergers des mers»
L’association Sea Shepherd mène la vie dure aux ennemis de l’océan. Ce dimanche à 20h15, le magazine de La Une «Un monde à part» monte avec elle à l’abordage.
On les surnomme les justiciers des mers. Chaque année, des milliers de volontaires posent leur candidature pour rejoindre l’aventure Sea Shepherd (berger des mers). Seuls quelques-uns de ces bénévoles iront jusqu’au bout de l’aventure. À bord des navires de l’ONG, ils participeront à des campagnes de protection de l’océan.
Pour l’émission «Un Monde à part» (La Une, dimanche), François Mazure a accompagné une de ces équipes. Il a passé plusieurs jours en Golfe de Gascogne sur le navire Sam Simon pour une opération de protection des dauphins. Cette action de dénonciation des méthodes de pêche intensive et non-sélective n’a pas du tout plu aux pêcheurs rencontrés. Une mission Sea Shepherd parmi de nombreuses autres…
Berger protecteur
En 1977, le capitaine Paul Watson (exclu de la direction de Greenpeace pour avoir arraché une massue des mains d’un tueur de phoque) crée cette ONG internationale de conservation marine. Constituée essentiellement de bénévoles et d’une poignée de permanents (budget : 20 millions de dollars), l’organisation antibraconnage se mobilise contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée ainsi que contre d’autres crimes environnementaux.
Son terrain de prédilection : des campagnes d’actions directes pour conserver et protéger les océans contre l’exploitation illégale et la destruction de l’environnement, et défendre la faune.
Une condition : savoir nager
L’ennemi juré du «berger» : la surpêche. Elle tue les habitants des océans, détruit leur habitat et menace la santé des écosystèmes océaniques. «Les braconniers pillent les sanctuaires de la vie marine en toute impunité, et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, n’est pas contrôlée en haute mer», affirme l’association.
En quarante-trois ans, Sea Shepherd s’est érigée en ONG incontournable de la cause : présente via une vingtaine de groupes indépendants dans plus de vingt pays, elle attire de nombreux volontaires. Pour en faire partie, il faut principalement avoir au moins 18 ans, être en mesure de payer son trajet aller-retour jusqu’au bateau, accepter d’être filmé en opération et… savoir nager.
Actions directes
Une expression revient avec la régularité d’un métronome dans ses écrits : actions directes. Pour l’association, pas (ou peu) de campagnes d’affichage, de pétitions ou de spots télé. Le terrain prime. À bord des navires, il faut être passionné, engagé et bien préparé pour affronter les pêcheurs. L’ONG estime que ses militants ont sauvé plus de 6.000 baleines des harponneurs japonais dans les eaux de l’Antarctique.
«Ils ont aussi résisté aux chasseurs de phoques, transporté des kilomètres d’accessoires de pêche illégaux et poursuivi sans relâche, pendant 110 jours, un des navires de braconnage les plus notoires au monde jusqu’à ce que son équipage saborde sa propre embarcation», se réjouit Sea Shepherd qui, en 2019, a mené trente-trois campagnes.
Elle s’allie régulièrement aux forces de l’ordre, Interpol notamment. Et répond aux demandes de certains pays, trop démunis pour lutter seuls. Le Libéria et le Gabon ont eu recours à ses services, tout comme le sanctuaire marin des Galápagos, soucieux d’être protégé des braconniers.
De la bière pour les requins
Les actions de l’ONG ne se limitent pas à l’aspect «commando». Selon le pays où elle est installée, elle adapte sa stratégie. En Belgique par exemple, l’organisation antibraconnage a lancé pour la seconde fois… une bière en édition limitée, la Hazy Shark (requin brumeux). Objectif : mettre en lumière la campagne «Stop Finning» visant à stopper le commerce des ailerons de requin dans l’Union européenne. Ce commerce coûte la vie à 73 millions de squales chaque année. «En buvant cette bière, vous soutiendrez directement la campagne et contribuerez à sauver l’océan et les animaux qui y vivent», dit le slogan.
Une bibine pour sauver un requin, ce n’est pas la mer à boire !
Cet article est paru dans le Télépro du 29/7/2021
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