Saint-Valentin : vive la rose et le slow-flower…
Dans son émission environnementale, «Sur le front» (lundi à 21h sur France 5), Hugo Clément nous propose une enquête édifiante sur la face cachée des roses de la Saint-Valentin.
Valeur sûre s’il en est pour exprimer son amour, à l’occasion du 14 février la rose est la star des fleuristes. Mais nous ne sommes plus dupes aujourd’hui, à l’ère de la surconsommation et du réchauffement climatique tout, ou presque, a un coût environnemental. Même quelque chose d’aussi inoffensif et délicat qu’une fleur.
Mon ennemie la rose
«Je vous ai apporté des bonbons, parce que les fleurs c’est périssable…» et, en 2022, polluant, pourrions-nous ajouter pour accompagner Jacques Brel. C’est en effet la triste réalité, aujourd’hui, la plupart des fleurs que nous achetons, et à plus forte raison durant la Saint-Valentin, ont bien souvent une empreinte carbone désastreuse.
«Entre 80 à 90 % des fleurs achetées en Europe proviennent de cultures en Afrique. Elles sont réfrigérées et transportées par avion ou bateau cargo jusqu’en Europe…», relate le magazine Femmes d’Aujourd’hui. «Un marché qui produit d’importantes émissions de CO2, sans parler de la contamination des sols, de l’air et de l’eau ainsi que des conditions de travail.»
Sous serres, à 20 °C
Quand elles ne viennent pas d’Afrique, les fleurs sont généralement hollandaises. Ce pays étant voisin, vous pensez naturellement que l’achat d’une rose provenant des Pays-Bas est plus écologique ! Détrompez-vous.
«Les roses cultivées en Afrique fleurissent au grand air et bénéficient de conditions climatiques idéales. Les roses néerlandaises sont, elles, en majorité cultivées sous serre et doivent être chauffées à 20 °C toute l’année», alerte Céline Deluzarche, expert planète pour le site Futura Sciences. «Au final, une rose cultivée aux Pays-Bas émet 2.437 kg de CO2, contre 2.407 kg de CO2 pour une rose kenyane, selon une étude britannique, soit un bilan carbone à peu près comparable.»
Émanations toxiques
Les bouquets que nous achetons et dont nous humons le parfum avec plaisir sont, par ailleurs, bien souvent truffés de pesticides. En 2017, le magazine 60 millions de consommateurs alertait ses lecteurs sur la présence de nombreuses substances toxiques dans les fleurs en provenance du continent africain où la législation en la matière est moins sévère qu’en Europe.
«Les fleurs analysées contiennent entre 3 et 25 substances contestables dont, quand même, neuf pesticides interdits en France.»
Il n’en fallait pas plus pour que l’ONG Greenpeace Hollande enquête sur le marché des fleurs coupées aux Pays-Bas. Résultat, «le rapport Toxic Eden, conduit par l’ONG à l’échelle européenne, a montré que près de 80 % des plantes à fleurs testées dans toute l’Europe étaient contaminés par des pesticides», explique Herman van Bekkem, chargé de l’agriculture à Greenpeace Hollande, dans les pages de Télérama.
Et si ces produits ne sont pas particulièrement dangereux pour l’homme, ils le sont pour des insectes essentiels au bien-être de la planète. «Jamais le consommateur ne peut imaginer que sa jardinière de lavande et de violettes contribue à tuer des abeilles et des coccinelles… Et pourtant, lors de l’étude de Greenpeace, une majorité des fleurs testées contenaient des néonicotinoïdes (tueurs d’abeilles, ndlr) et pesticides illégaux.»
Amour écoresponsable
Mais alors, faudrait-il abandonner un geste aussi charmant que celui d’offrir un bouquet de fleurs ? Non, à condition de pratiquer le «slow-flower» : «des fleurs cultivées avec passion localement, dans nos territoires, dans le respect de la nature et des saisons», explique le site belgiumslowflowers.be.
Sur cette plateforme, vous pouvez sélectionner l’onglet concernant votre région, ou la plus proche de chez vous, pour découvrir les producteurs qui pratiquent le «slow-flower» et ainsi offrir des fleurs avec une éco-conscience tranquille !
Cet article est paru dans le Télépro du 3/2/2022
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