Ressources en eau potable : quelles solutions pour inverser la tendance à la pénurie ?

D’ici 2030, la moitié de la population sur Terre vivra dans des régions soumises à un fort stress hydrique (ici : en Somalie)) © Isopix

Régime sec pour notre Planète bleue qui, malgré les apparences, n’a pas fini d’avoir soif ! Ce samedi à 22h35, Arte diffuse le documentaire «L’Eau potable, danger à la source».

Juin 2021. L’Agence France Presse diffuse les brouillons d’un «Projet de rapport» du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Constat

Les conclusions concernant l’impact d’un réchauffement climatique supérieur à 1,5 °C sont alarmistes. Extraits : «Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et de nos petits-enfants. (…) La vie sur Terre peut se remettre. L’humanité ne le peut pas».

Le volet concernant la pénurie d’eau et ses conséquences ne fait pas exception. Selon le document, d’ici 2030, la moitié de la population de la planète vivra dans des régions soumises à un fort stress hydrique. «Ceci n’est qu’un brouillon (…) datant de 2020. (…) Un résumé technique de 137 pages alors que la version finale, l’année prochaine, en fera sans doute près de 4.000…»

Les auteurs ont beau calmer le jeu, la bombe est larguée et elle fait des vagues. La réalité est-elle si éloignée du brouillon ?

Causes

«De l’eau, partout de l’eau, mais nulle goutte ne nous restait.» Cette phrase de Samuel Coleridge, dans «La Complainte du vieux marin», colle parfaitement à la situation actuelle. L’eau recouvre près des 3/4 de la Terre (d’où le surnom de Planète bleue) mais 97 % de cette eau est salée.

Les 3 % d’eau douce qui restent ne sont pas entièrement utilisables par l’homme. Loin de là. Il faut en retirer la glace polaire, soit 75 % de l’eau douce. Bilan : «De l’eau partout», comme l’écrivait Coleridge, mais au final quelques gouttes à peine de cet immense réservoir pour l’agriculture, l’industrie et la consommation domestique.

Problème supplémentaire : la Terre est de plus en plus peuplée et les besoins de la population ne cessent de croître. Selon planetoscope.com : «En 1960, l’humanité consommait environ 2.000 km3 d’eau par an, contre 4.000 km3 en 2000. D’ici 2080, il faudra pomper deux fois plus d’eau pour satisfaire les besoins de l’humanité».

À cela, s’ajoute l’impact de la pollution qui diminue la quantité d’eau douce disponible… Il y a le feu au lac !

Conséquences

La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) résume la situation : « La crise mondiale de l’eau ne se profile pas seulement à l’horizon ; elle est déjà là, et les changements climatiques ne feront que l’aggraver».

Selon l’Unicef, plus de 1,42 milliard de personnes – dont 450 millions d’enfants ! – vivent dans des zones où la vulnérabilité hydrique est élevée ou extrêmement élevée. En clair : un enfant sur cinq dans le monde n’a pas assez d’eau pour vivre au quotidien.

Le réchauffement climatique est synonyme de pénurie d’eau qui cause des problèmes d’irrigation, lesquels entraînent ceux de la malnutrition. Avec des conséquences dramatiques. Pour «Encyclopédie environnement» : «Il semble que l’on puisse à nouveau connaître des famines mondiales».

De son côté, lors de la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat (sous Trump en 2017), le président Emmanuel Macron, déclarait : «Si nous ne faisons rien, nos enfants vont connaître un monde de migrations, de guerres et de pénuries. Peu importe où nous vivons, nous partageons la même responsabilité : rendons à notre planète sa grandeur. Make the planet great again !».

Depuis, les Américains sont remontés dans la barque. Mais la planète n’a pas fini de ramer…

Solutions

Pour éviter les pires scénarios climatiques, les pistes ne sont pas légions. «Encyclopédie environnement» en voit trois : transporter de l’eau par grands canaux (à l’exemple de la Chine), transférer de «l’eau virtuelle» (autre manière que le bilan carbone pour calculer l’empreinte écologique) sous forme de nourriture, accepter la migration des populations des pays déficitaires vers les pays riches.

À cela, on peut ajouter l’amélioration des techniques d’irrigation, mieux gérer et économiser les ressources, réduire le gaspillage et diminuer la pollution.

L’Asie est aux abois. L’Afrique (surtout sub-saharienne) est historiquement assoiffée. L’eau est devenue un enjeu géopolitique extrêmement préoccupant !

Cet article est paru dans le Télépro du 22/7/2021

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