«Reporters» (RTL-TVI) : Dieu bénisse l’Amérique
La 59e élection présidentielle aux États-Unis aura lieu le 3 novembre. Les candidats misent, entre autres, sur les voix du Seigneur pour l’emporter ! Ce vendredi à 19h50 sur RTL-TVI, «Reporters» passe au crible les louanges…
À la question «la religion joue-t-elle un rôle dans l’élection présidentielle américaine ?», un chiffre donne un élément de réponse : 87 % des Américains affirment croire en Dieu ! Le média indépendant en ligne The Conversation pointe une autre statistique : selon une étude menée à l’université du Wisconsin, le langage religieux et les références explicites à Dieu sont en augmentation dans la rhétorique présidentielle depuis quarante ans. La formule «God Bless America» («Dieu bénisse l’Amérique») est devenue le credo dont le maître du monde veut souligner l’importance. Et l’étude de souligner ce point : «Bien que l’actuel locataire de la Maison Blanche soit le Président le moins religieux de l’ère moderne, il est celui qui invoque le plus la religion». Les croyants sont un gigantesque réservoir à voix aux États-Unis. Donald Trump compte bien s’y abreuver cette fois encore. Et il n’est pas le seul…
Évangéliques first
Retour en 2016. Le candidat républicain décide de jeter son filet du côté des Églises évangéliques. Avec entre 60 et 80 millions de fidèles, c’est le courant religieux le plus suivi aux États-Unis. Les protestants évangéliques représentent près du quart de la population. Comme le rappelle le quotidien français La Croix, durant sa précédente campagne, le futur Président leur a promis d’être à leur côté dans leurs combats contre l’homosexualité, l’avortement, la sexualité hors mariage, la recherche sur les cellules-souches d’embryons ou l’euthanasie. La pêche est miraculeuse : 81 % des évangéliques votent pour lui.
Des «none» dans la danse
Mais le temps passe, les choses changent et voilà que lentement, une autre tendance semble prendre le dessus : les «none». Rien à voir avec des religieuses. C’est même tout le contraire. Il s’agit des «Américains qui ne s’identifient (et n’apportent leur soutien) à aucune religion», explique Lauric Henneton, expert politique et religion aux USA de l’université Versailles Saint-Quentin. Autre observation importante : «Le dépassement des évangéliques par les «none» est davantage marqué dans les jeunes générations». Or, ces nouveaux votants potentiels sont ceux qui se rendent le moins facilement aux urnes… Bernie Sanders, qui se dit juif, laïc et socialiste, aurait le profil pour endosser le costume de leur Président favori.
Biden masque son credo
Entre des protestants historiques en perte de vitesse, des catholiques partagés, des mormons mobilisés mais peu nombreux, des musulmans quasi inexistants sur l’échiquier politique et des juifs «n’ayant jamais reçu de nomination présidentielle d’un grand parti»… le choix des communautés à courtiser est vaste. Joe Biden a choisi son camp. Le candidat démocrate ne parle pas de ses croyances personnelles mais évoque sa religiosité à travers la mort de son fils, Beau, d’un cancer du cerveau à 56 ans en 2015. Et, jusqu’à présent, il botte en touche lorsque sont abordés les sujets qui fâchent comme l’avortement ou le mariage homosexuel. «Il est le seul candidat démocrate considéré comme «plutôt religieux par plus de la moitié des adultes américains», conclut The Conversation.
Cet article est disponible dans le Télépro du 20 août 2020.
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