Pablo Escobar, le baron barbare
Patron du cartel colombien de la drogue, Pablo Escobar (1949-1993) fut l’un des criminels les plus cruels de tous les temps. Ce dimanche à 20h, Club RTL propose son biopic intitulé «Escobar».
En 1983, l’un des criminels les plus impitoyables, Pablo Escobar, baron de la drogue colombien au sommet de sa gloire, entame une liaison avec la journaliste Virginia Vallejo. Le film «Escobar» (dimanche, Club RTL), est adapté de l’autobiographie de celle-ci (lire l’encadré). L’occasion de revenir sur le parcours funeste du roi de la cocaïne.
De délinquant à trafiquant
1er décembre 1949. Pablo Escobar voit le jour dans une Colombie déchirée par la guerre civile. À 16 ans, il trace son destin : «Si je n’ai pas gagné un million de pesos à 30 ans, je me suiciderai», déclare-t-il. Il s’installe à Medellín, deuxième ville du pays. Vols de pierres tombales, de voitures, extorsions, meurtres… À 20 ans, Escobar, à la tête d’un gang de malfrats, veut construire un empire. Au même moment, aux États-Unis, la cocaïne évince la marijuana. Pablo flaire le bon plan et joue les intermédiaires entre producteurs et trafiquants. Juges, policiers… quiconque se dresse contre lui ou refuse ses pots de vin finit criblé de balles : «Plata o plomo», l’argent ou le plomb…
Cartel de Medellín
Le trafic de drogue explose, Escobar expédie désormais la drogue lui-même. En 1976, il fonde le cartel de Medellín. Trois ans plus tard, 80 % de la coke circulant aux States est importée par son entreprise. Il possède ses labos et s’est mis policiers et politiciens dans la poche. Rien ne semble pouvoir arrêter El Patrón. Après avoir investi une partie de sa fortune pour aider les plus pauvres, il se lance en politique et est élu substitut au Congrès en 1982. Don Pablo se rêve président, mais ses pratiques font taches et il est banni de la Chambre, notamment par le ministre de la Justice, abattu trois mois plus tard…
7e fortune du monde
Aux États-Unis, la guerre aux stupéfiants est déclarée et la Colombie accepte d’extrader ses «barons». La tête d’Escobar est mise à prix pour 6 millions de $. Mais «plutôt une tombe en Colombie qu’une cellule chez l’Oncle Sam», dit l’adage des narcotrafiquants… Une vague d’attentats s’abat sur le pays. En 1989, sa tentative de négociation pour ne pas être extradé échoue. En représailles, il ordonne l’assassinat de Luis Galán, candidat à la présidence, puis fait exploser l’avion de son successeur. Escobar devient l’ennemi public n°1. Mais son empire prospère : en 1990, le magazine Forbes le classe 7 e fortune mondiale. El mágico pèse 30 milliards de $…
Robin des bois traqué
Pour en finir avec son règne de terreur, le gouvernement met sur pied le Bloc de recherches. Acculé, Pablo parvient pourtant à rendre l’extradition illégale à coups de kidnappings. En 1991, il se rend, mais fait construire lui-même sa geôle et choisit ses gardiens. Quand la Justice apprend qu’il y fait exécuter les traitres, elle ordonne son transfert. Averti, Escobar s’enfuit. Les autorités sont à ses trousses. Le 2 décembre 1993, au lendemain de ses 44 ans, il appelle son fils, mais dépasse les 2 min permettant sa localisation. Sa maison est cernée. Tentant de fuir par les toits, il est touché de trois balles. Le narcotrafiquant le plus redouté de la planète n’est plus. Le peuple envahit les rues lors de ses funérailles, célébrant la mort du criminel ou pleurant la perte du Robin des bois colombien…
«Pablo je t’aime, Escobar je te hais»
Quand, en 1983, Virginia Vallejo interviewe Escobar, elle est une journaliste connue et icône de la télé. Elle sait comment il gagne sa vie, mais son projet «Medellín sans bidonville» expose une autre facette du narcotrafiquant. Charmée, elle se perd dans une idylle à laquelle elle mettra fin, écœurée par les atrocités de son amant. En 2010, elle obtient l’asile politique aux USA après avoir fait éclater divers scandales dans la politique colombienne.
À lire : «Pablo je t’aime, Escobar je te hais», Virginia Vallejo, 606 pages, 9,90 € (éd. J’ai Lu)
Cet article est paru dans le Télépro du 13/5/2021
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