New Deal : Roosevelt change la donne

Franklin Delano Roosevelt © Bettmann Archive
Stéphanie Breuer Journaliste

Dans une Amérique dévastée par la crise économique de 1929, le Président Roosevelt propose au peuple son « New Deal ».

«New Deal » (« Nouvelle donne »), deux mots pour toujours indissociables du nom de Franklin Delano Roosevelt. En quoi consiste ce nouveau contrat proposé au peuple américain pour sortir de la Grande Dépression dans laquelle le pays a sombré après le krach boursier de 1929 ? Élodie de Sélys nous l’explique dans « Retour aux sources » (ce samedi à 20h30), tout en rappelant qu’il a pourtant laissé pour compte une minorité de la population américaine.

En 1932, les Américains vivent une « annus horribilis ». Depuis le jeudi noir à Wall Street, une terrible crise économique déferle sur l’Amérique et l’Europe occidentale. « Les États-Unis comptent alors environ 12 millions de chômeurs, soit 25 % de la population active », écrit André Kaspi dans « Les Cents jours de Roosevelt » (L’Histoire). « La protection sociale est quasi inexistante. La production industrielle est au plus bas. Les fermiers vendent à perte ou ne vendent pas du tout. Les banques sont, ici et là, en faillite et leurs clients réclament en vain l’argent qu’ils y ont déposé. »

« Brain trust »

En cette année électorale, sortir le pays de la crise est le seul thème de la campagne présidentielle opposant le président républicain Herbert Hoover au démocrate Franklin Delano Roosevelt. Cet avocat d’affaires reproche au président sortant sa passivité, tandis qu’il se présente comme un homme combatif. Aux quatre coins du pays, il vante inlassablement les objectifs de son « New Deal » : assistance, réforme et reprise économique. Ses promesses inspirent confiance et le démocrate est élu haut la main 32e président des États-Unis.

Investi le 4 mars 1933, Roosevelt, conseillé par son « Brain trust » (groupe de jeunes intellectuels), ne perd pas de temps et engage son gouvernement dans une vigoureuse politique d’intervention économique et sociale. Les trois premiers mois de sa présidence – appelés les cent jours – sont marqués par une série de mesures d’urgence : plan de sauvetage des banques ; initiatives pour remettre les Américains au travail, notamment avec un programme de grands travaux publics ; relance de l’agriculture à coups de subventions ; renforcement des droits des travailleurs dans l’industrie… Plus tard, tournant historique, un système de protection sociale est même mis en place !

« Causeriesau coin du feu »

Pour s’adresser à sa Nation, le nouveau Président inaugure une nouvelle méthode de communication avec ses fameuses « causeries au coin du feu » (rendez-vous radiophoniques en direct), donnant l’impression d’être proche de ses concitoyens qu’il appelle « ses amis ». Ses discours, qui semblent spontanés malgré une préparation minutieuse, lui permettent d’établir un rapport privilégié avec les Américains.

Même si son « New Deal » n’apporte pas les résultats escomptés durant son premier mandat – un vent de contestation souffle à nouveau et de nombreux secteurs sont touchés par des grèves -, Roosevelt est réélu triomphalement en 1936. Encore réélu en 1940 et 1944, il enfile alors son costume de chef de guerre et atteint enfin le plein emploi, non pas grâce au « New Deal », mais à cause de la guerre qui fait rage. À sa mort en avril 1945, les Américains pleurent un Président qui a offert à des millions d’entre eux travail et sécurité et s’engagent désormais dans un combat négligé par FDR, celui contre les discriminations raciales… 

Cet article est paru dans le Télépro du 20/3/2025

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