Les fugitifs les plus recherchés
Ce mardi à 21h15, RTL-TVI lance «Most Wanted Criminals», une spin-off de la série «FBI» qui suit la traque des criminels les plus recherchés des USA. Mais saviez-vous que ces listes de criminels existaient aussi en Belgique ?
Roulements de tambour, le générique en noir et blanc commence. Plan serré sur les jambes d’un homme. Lentement, sûrement, il s’avance devant les façades en bois de ce que l’on devine être un village du Far West. Un détail retient immédiatement l’attention : l’arme qu’il porte dans un holster accroché à sa cuisse. Ce n’est pas un revolver Colt banal mais une carabine Winchester à canon scié.
La camera recule. Sur la bande-son, les cuivres donnent à leur tour de la voix. L’heure est grave, comme le visage du cowboy qu’on découvre maintenant. Regard d’acier sous son Stetson, il s’arrête. Au mur, une affichette barrée d’un mot en lettres larges et majuscules. D’un geste sec, l’homme l’arrache. Tambours et cuivres tonnent de plus belle, le titre de la série apparaît : «Wanted, dead or alive» (Recherché mort ou vif). Starring : Steve McQueen.
Connues chez nous sous le nom de «Au nom de la loi», les aventures du chasseur de primes Josh Randall lancé à la poursuite de dangereux hors-la-loi en cavale vont tenir les téléspectateurs en haleine au début des années 1960. Déjà à l’époque, la recherche des plus dangereux criminels américains n’existait pas que dans les fictions.
La liste des durs à cuire
Site Web du FBI (Federal Bureau of Investigation). Podcast de l’émission «Inside the FBI». En ce mois d’avril 2020, un anniversaire est mis à l’honneur : la «liste des dix plus recherchés» fête ses 70 ans. Pas de tambours ni de cuivres. Pour rappeler l’histoire, le fond musical est sobre. 1949 : une partie de carte, une discussion qui s’engage entre le patron du FBI, J. Edgar Hoover, et un journaliste. Celui-ci souhaite connaître «les noms et les descriptions des « gars les plus durs» que le Bureau aimerait capturer».
L’article qu’il écrit connaît un tel retentissement que, quelques mois plus tard, en mars 1950, le FBI crée officiellement le programme des dix personnes en fuite les plus recherchées. Au début, ce sont surtout les auteurs de crimes violents et de braquages de banques qui y figurent. Viennent ensuite s’ajouter les criminels internationaux (les narcos), les terroristes (Ben Laden), les prédateurs d’enfants, les auteurs de fusillades dans des lieux publics…
Depuis 1950, des dizaines de fugitifs ont été ajoutés à la liste et des centaines ont été appréhendés ou localisés. Pour atteindre son objectif, le FBI diffusera l’information là où le public se trouve, notamment à la télévision. L’émission «America’s Most Wanted», par exemple, fera un véritable tabac pendant un quart de siècle.
Belgium’s Most Wanted
La Belgique ne sera pas très rapide sur cette balle, contrairement à ce que le nom de l’unité de la Police fédérale créée pour l’occasion pourrait laisser présager. FAST («rapide» en anglais, mais dans ce cas-ci l’abréviation de «Fugitive Active Search Team») existe depuis 1999.
La mise en ligne de la liste des «Belgium’s Most Wanted» (www.mostwanted.federalpolice.be), les criminels condamnés les plus recherchés, remonte à 2016. Le principe est le même qu’aux États-Unis : «FAST compte sur l’aide du public, pour pouvoir procéder à l’arrestation des criminels en fuite les plus recherchés.»
Prisonniers évadés, condamnés en fuite… Pour établir la liste, plusieurs critères entrent en ligne de compte : avoir été condamné à une peine de prison d’au moins trois ans, faire l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le magistrat doit bien entendu marquer son accord. L’anonymat est garanti au public. Le succès ? Les dernières statistiques diffusées en 2019 faisaient état de 345 fugitifs arrêtés en un an pour près de 2.000 personnes toujours dans la nature. Les successeurs de Josh Randall ont encore du pain sur la planche.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 1/10/2020
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici