Les différentes façons d’accoucher à travers les âges et les cultures
S’accroupir ou se suspendre à une corde, ne pas crier, enterrer son placenta… Les rituels autour de l’accouchement varient selon les cultures.
À l’hôpital ou en maison de naissance ? Avec ou sans péridurale ? Couchée ou debout ? En Occident, l’accouchement nécessite de poser de nombreux choix. Ailleurs, certaines traditions sont bien ancrées. Si les femmes donnent naissance depuis la nuit des temps, les pratiques entourant ce moment unique varient selon les régions et les époques. Dans «Les Docs du week-end» (samedi 16.10, TF1), Karine Ferri part à la rencontre de femmes ayant choisi d’accoucher autrement. L’occasion d’entreprendre un petit tour du monde de l’accouchement.
Quelle position ?
Depuis le XVIIe siècle et les recommandations de François Mauriceau, l’un des premiers chirurgiens à se spécialiser en obstétrique, les femmes accouchent le plus souvent sur le dos dans les pays occidentaux. Si cette position facilite le suivi du travail par les équipes médicales, elle n’est pourtant pas physiologique. Ainsi, dans la plupart des autres pays du globe, les femmes donnent naissance à la verticale, la gravité favorisant la descente du bébé.
Selon les pays, la position peut être assise, accroupie, à genoux, voire suspendue à une corde. De plus en plus, les salles d’accouchement des pays nordiques sont d’ailleurs équipées de liane en tissu accrochée au plafond. Certains pays africains, comme le Sénégal, recourent à la rose de Jéricho. Cette fleur qui s’ouvre dans l’eau peut être utilisée en décoction pour provoquer des contractions, ou comme image mentale lorsque le col tarde à s’ouvrir.
Chut !
«Tu enfanteras dans la douleur», peut-on lire dans la Bible. Pour celles qui accouchent sans péridurale – par choix ou non -, les cris peuvent parfois servir d’exutoire. Pourtant, dans certains pays d’Afrique, comme au Togo par exemple, il est recommandé aux femmes de faire le moins de bruit possible durant l’accouchement. Selon une superstition, les cris attireraient les esprits maléfiques. Chez les Inuits aussi, le calme règne lorsque les femmes donnent la vie. En effet, les sages-femmes y ont pour habitude de murmurer toutes leurs indications aux patientes, créant ainsi une ambiance calme et pacifique.
Pouvoir du placenta
À travers la planète, le placenta, organe reliant le fœtus à la paroi utérine, est souvent considéré comme le jumeau du bébé et fait donc l’objet de nombreux rituels. En Occident, il a longtemps été enterré – sous un chêne pour un garçon et sous un rosier pour une fille. Une tradition partagée par d’autres cultures, comme le prouve ce proverbe africain : «Là où ton placenta est enterré, tu reviendras.»
Certains peuples d’Amérique du Sud brûlent le placenta pour éviter que les mauvais esprits s’en prennent à lui pour atteindre le bébé. Ailleurs, l’organe – préparé en soupe ou cuit comme un steak – est consommé par la maman pour une meilleure récupération après l’accouchement, une pratique qui tend à se répandre aux États-Unis.
Au lit !
Enfin, en matière de repos après l’accouchement, les femmes du monde ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Dans nos pays européens, le passage à la maternité se raccourcit toujours plus et, une fois rentrée à la maison, la maman se retrouve souvent seule avec son nourrisson. De nombreuses cultures encadrent bien mieux la jeune maman dans son nouveau rôle. Né en Chine et répandu dans d’autres pays, le rite du «mois d’or» permet à la jeune maman, durant quarante jours, de se reposer grâce aux sœurs, amies et voisines se relayant auprès d’elle.
Cet article est paru dans le Télépro du 30/6/2022
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