Les Belges et l’alcool
Les fêtes terminées, combien de cadavres de bouteilles reposent dans vos poubelles ? Le Belge aime boire…
Sans alcool, la fête est-elle plus folle ? C’est la question que pose France 5 mardi à 21h05 à l’occasion d’un documentaire.
Depuis quelques années, on assiste en effet au boom des boissons festives non alcoolisées. Des bières, des cocktails, des gins… sans alcool. On en parle à la télé, on les croise dans les supermarchés, on les voit à la carte des bistrots et des restos. Les plus belles tables du pays proposent désormais un accord sans alcool à côté de leurs traditionnels accords mets-vins. Ainsi L’Air du Temps, le restaurant doublement étoilé du chef Sang Hoon Degeimbre, avec d’étonnantes boissons maison au shiso ou à la betterave. Mais l’offre répond-elle à une demande ? Que boivent réellement les Belges ?
Gros buveurs
Il se dit souvent que la consommation d’alcool est à la baisse. Ce n’est pas le cas si l’on en croit les derniers chiffres de l’OMS : en 2023, les Belges étaient les plus gros buveurs d’Europe occidentale avec 13,2 litres d’alcool pur. Il faut aller en Moldavie ou en Biélorussie pour trouver des chiffres plus élevés ! Sachant qu’un vin contient une douzaine de pourcents d’alcool et une bière blonde autour de 5 %, on vous laisse calculer les litres de boissons alcoolisées ingurgitées… Selon les chiffres belges de Sciensano, avant le covid, le Belge consommait en moyenne 10,8 litres d’alcool pur par an. Sciensano indique : « 76,6 % de la population (15 ans et plus) boit toujours de l’alcool. C’est beaucoup, mais moins qu’en 2013 (82 %).
Le nombre de buveurs quotidiens a également diminué. C’est principalement chez les jeunes que la consommation d’alcool est problématique : 20 % avouent s’adonner au « binge drinking » au moins une fois par mois. Cette pratique dangereuse consiste à boire beaucoup en quelques heures.
À l’heure de l’apéro
Sciensano estime que la consommation d’alcool est « souvent associée à des moments de convivialité et de détente ». Cette affirmation est relativisée par le « Baromètre 2024 de la consommation de boissons alcoolisées et non alcoolisées » publié par l’Apaq-W. Côté boissons non alcoolisées, on y apprend que le Wallon est d’abord un amateur de café (81 % en consomment) et de soft (80 %). Les bières et apéritifs sans alcool ne séduisent que 20 % des personnes interrogées. Les kombuchas et kéfirs sont à 8 % … alors que la presse en fait les boissons tendance du moment !
Côté alcool, on rejoint les chiffres de Sciensano puisque 77 % des Wallons disent en boire. Sans surprise, les plus consommés sont le vin (47 % – avec une préférence pour le rouge) et la bière (46 % – avec un avantage aux blondes légères). Suivent les spiritueux et les boissons apéritives.
Que prenez-vous à l’apéro ? 78 % répondent un cocktail, 37 % un vermouth, 28 % un porto, 11 % un pastis. Sur ce point, les tendances changent clairement, les cocktails prenant le dessus sur les apéritifs classiques.
Un mois sans alcool
Où consommez-vous ces boissons alcoolisées ? 80 % des Wallons répondent : à domicile. Il ne s’agit donc pas d’une consommation festive exceptionnelle, mais plutôt d’une pratique habituelle.
Toujours selon l’enquête de l’Apaq-W, « la tendance générale est de vouloir diminuer sa consommation d’alcool dans le futur ». Mais en est-on capable ? Pour le savoir, chacun peut tenter de participer au Dry January (janvier sans alcool). Depuis 2017, la Belgique propose une autre initiative en février : la Tournée minérale. Il n’est pas interdit d’enchaîner les deux…
Cet article est paru dans le Télépro du 2/1/2025
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