«Les Années 20 ou la décennie des femmes» : Une parenthèse enchantée
Après la Grande Guerre, les femmes ont profité d’un vent de liberté…de courte durée ! Un documentaire leur est consacré dimanche à 18h05 sur Arte.
Au fil des siècles, les années classées 1920 seraient-elles des années féministes ? En ce début de XXIe siècle, après la vague #metoo, la question du genre est au cœur des débats. Ce fut déjà le cas dans les années 1920. Après la Première Guerre mondiale, les femmes ont profité d’un vent de liberté. Comme le rappelle Arte, dimanche, dans le documentaire «Les Années20 ou la décennie des femmes». Mais cette parenthèse s’est vite refermée…
À la place des hommes
Le monde d’après sera différent. C’est ce que l’on se dit à propos du covid-19. Car il en est ainsi après chaque guerre… Durant le premier conflit mondial, les hommes sont partis au front, laissant le monde aux femmes. C’est plus vrai en France qu’en Belgique, où la mobilisation fut moindre. Il n’empêche : jusque-là cantonnées à la vie domestique, nombre de femmes vont alors assumer des fonctions traditionnellement masculines. Ces dames se débrouillent seules aux champs, à l’usine ou au bureau. Lorsque les hommes reviennent à la vie civile, au début des années1920, la plupart n’ont aucune envie de retourner dans leur foyer comme si rien n’avait changé. Il suffit de les regarder pour s’en convaincre. Elles se sont débarrassées de leurs jupes longues, leurs contraignants corsets et leurs chignons compliqués. Elles se sont libérées. Les Années folles peuvent commencer !
Émancipées, mais pas trop
La femme des années 1920 revendique d’être l’égale de l’homme. Beaucoup de choses vont effectivement changer, mais… Les femmes veulent prendre part à la vie politique. En Belgique, elles obtiennent le droit de vote dès 1921. Mais uniquement pour les élections communales. Il faudra attendra 1948 pour qu’elles puissent voter aux législatives.
Les femmes veulent aussi travailler. Elles sont cependant peu nombreuses à avoir fait des études. Dans notre pays, la loi sur l’instruction primaire obligatoire ne date que du printemps 1914. Et il faut attendre 1920 pour que l’université de Louvain ouvre ses portes aux étudiantes. La plupart de femmes travaillent donc comme ouvrières, demoiselles de magasin, téléphonistes, dactylos… Avant-guerre, seuls 1 à 2 % des employés de bureau étaient des dames. Après-guerre, elles investissent massivement le secteur tertiaire. La plupart y voient un moyen d’émancipation. Mais elles abandonnent généralement le travail dès le mariage…
L’art d’être ménagère
Si les jupes et les cheveux ont été raccourcis, l’égalité est loin d’être acquise. Et surtout : elle ne dure pas. Après la crise de 1929, alors que le chômage explose, les femmes sont priées de quitter le marché du travail pour faire place aux hommes. Dès 1931, la Belgique adopte une série de mesures discriminatoires. En 1934, les emplois du service public sont réservés aux hommes… à l’exception des postes de nettoyeuses. Dans le même temps, des cours d’art ménager sont instaurés dans les écoles pour filles. Les femmes avaient rêvé de liberté. Les Années folles n’auront été qu’une parenthèse…
À voir !
Programmé dimanche à 18.05 sur Arte, ce documentaire ne sera pas visible par une partie des Belges, qui auront droit à «Tout le Baz’Art» à la place. On peut le voir sur le Net : www.arte.tv/fr, dès dimanche 31 janvier.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 28/01/2021.
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