Le Liban dans la tourmente : les 15 dates-clés de l’histoire du pays
Avec deux documentaires, Arte consacre sa soirée de mardi aux nombreux soubresauts qu’a connus le Liban.
Posé en bord de Méditerranée, le Liban avait tout pour être tranquille… Mais depuis 1948, il est coincé entre Israël et la Syrie. Ravagé par la guerre civile, il a aussi été le théâtre du conflit israélo-palestinien. Rappel en quinze dates.
1516-1918. Le Liban est une province de l’Empire ottoman. Il abrite des populations de différentes confessions : chrétiens maronites, grecs catholiques et orthodoxes, musulmans sunnites, chiites et druzes.
1919. L’Empire ottoman est démantelé. Sous l’égide de la Société des Nations, la France et la Grande-Bretagne se partagent la région. La France obtient la Syrie.
1920. La France divise la Syrie en plusieurs entités. C’est ainsi que naît le Liban, le 1er septembre.
1943. Le Liban proclame son indépendance. Les différentes communautés se répartissent les responsabilités au vu de l’importance de chacune lors du dernier recensement. Il est décidé que le président de la République sera toujours un maronite, le président de l’Assemblée nationale un chiite et le Premier ministre un sunnite. Le Liban connaît une belle prospérité jusqu’en 1970.
1948. L’État d’Israël est créé à la frontière sud du Liban. Des réfugiés palestiniens affluent dans tous les pays voisins.
1967. Lors de la guerre des Six Jours, Israël étend ses territoires sur l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Cela crée de nouveaux mouvements de Palestiniens.
1970. L’Organisation de Libération de la Palestine quitte la Cisjordanie, désormais occupée par Israël, pour s’installer au Liban. L’OLP regroupe plusieurs organisations palestiniennes. Notamment le Fatah, fondé par Yasser Arafat dans le but de libérer le territoire palestinien de l’occupation israélienne. Le Fatah mène des opérations de guérilla depuis 1965. Avec ce déménagement de l’OLP, le Liban devient le camp de base des combattants palestiniens – les fedayin. Il devient aussi le point de mire d’Israël.
1972-73. Quelques escarmouches entre Israéliens et Palestiniens ont lieu sur le sol libanais.
1975. La présence massive de Palestiniens au Liban ne plaît pas à tous. Des affrontements éclatent entre Palestiniens, soutenus par la gauche libanaise, et milices chrétiennes de droite. Cela dégénère en guerre civile. La Syrie voisine s’en mêle, aidant tantôt les uns tantôt les autres, dans l’espoir de retrouver sa province perdue depuis 1920.
1978. Profitant de la guerre civile, les troupes israéliennes envahissent le Sud-Liban. L’ONU envoie une force d’interposition.
1982. Les Israéliens pénètrent plus avant dans le pays et bombardent Beyrouth. Le chrétien Bachir Gemayel, soutenu par Israël, est élu Président. Considéré comme un traître par une partie des Libanais, il est assassiné trois semaines plus tard. En représailles, des milices chrétiennes massacrent des centaines de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila. Arafat et les combattants de l’OLP sont évacués du Liban par une Force multinationale.
1989. Fin de la guerre civile. Elle a fait 150.000 morts et un million d’exilés. Le Liban connaît enfin la paix, mais se retrouve sous tutelle syrienne. Les troupes de Damas sont déployées dans le pays. Et pour s’assurer le contrôle politique du Liban, la Syrie y implante un nouveau parti : le Hezbollah, chiite et islamiste.
2000. Israël décide unilatéralement de retirer son armée du Sud-Liban.
2005. Le Premier ministre, Rafiq Hariri, est assassiné. Les services de renseignement syriens sont pointés du doigt. Un million de Libanais descendent dans la rue contre la présence syrienne. C’est la révolution du Cèdre. Pressée par l’ONU, la Syrie retire ses troupes.
2019-20. En pleine crise économique, les Libanais descendent à nouveau dans la rue pour dénoncer la corruption. Ils exigent aussi un État laïc, qui ne repose plus sur une répartition du pouvoir entre confessions religieuses.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 12/11/2020
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