La santé numérique, un secteur en pleine forme
Consultations à distances, télé expertises : considérablement accéléré par la pandémie, le marché de l’e-santé se porte bien. Et vous ? Ce lundi à 21h25, La Trois diffuse le documentaire «Votre santé, un trésor très convoité».
Selon l’Inami, l’e-santé «préconise l’utilisation des technologies de l’information et de la communication – et plus spécifiquement la technologie Web – pour soutenir et améliorer les soins de santé». Vous rendre sur le portail Internet «Ma santé» pour consulter la liste des médicaments que vous prenez ? E-santé. Vos prescriptions médicales électroniques du médecin ou du dentiste ? E-santé. La télémédecine (téléconsultation, télé expertise, télésurveillance médicale) ? E-santé.
Au niveau européen, la santé numérique fait partie de l’initiative baptisée par la Commission «Une Europe adaptée à l’ère numérique», en raison des «avantages potentiels que les services numériques peuvent offrir aux citoyens et aux entreprises dans ce domaine». Trois conditions pour garantir le succès de l’opération. La sécurité absolue pour commencer. L’accès aux données, tout comme le partage de celles-ci, doivent être ultrasécurisés. Deuxièmement, toutes ces informations doivent être partagées pour améliorer la recherche scientifique, mais aussi la prévention, le diagnostic, les traitements, les médicaments et les dispositifs médicaux. Enfin, ces services numériques «doivent rendre les citoyens plus autonomes pour soigner leurs maladies chroniques, adopter des modes de vie plus sains, assurer un retour d’information aux prestataires de soins de santé».
Enjeux
Aux yeux de l’entreprise française ESCadrille, spécialisée dans les questions liées au digital, trois enjeux révèlent l’importance de l’e-santé. L’espérance de vie augmente, mais celle de vivre en bonne santé ne suit pas nécessairement la même courbe. L’e-santé peut contribuer à améliorer la tendance. Elle peut aussi permettre de répondre à la pénurie criante de médecins généralistes : en Belgique, l’AVIQ (Agence wallonne pour une vie de qualité) constatait en juillet dernier une aggravation du phénomène en Wallonie.
Enfin, la crise du covid-19 a montré les faiblesses d’accès aux hôpitaux pour une consultation. Bilan final : la santé connectée serait une merveilleuse opportunité. Qui plus est, elle serait plébiscitée par la population. Selon une étude de la Direction française de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, 72 % de la population souhaite prendre des rendez-vous en ligne, 59 % aimerait disposer d’objets connectés pour un meilleur suivi quotidien en cas de maladie chronique, 70 % voudrait accéder à son dossier médical en ligne et 45 % préfèrerait une carte vitale directement sur leur smartphone.
Revers de la médaille
Médecine plus rapide, prise en charge facilitée, gain de temps pour le patient (pas de parking à chercher par exemple), gain d’argent (pas de frais de déplacements), moins de risques de contamination… Les avantages sont nombreux. Les inconvénients ne manquent pas non plus. Le contact humain n’est pas le même lors de consultations à distance. L’accès à la technologie en elle-même pose aussi problème. D’une part via la qualité de la connexion Internet, d’autre part parce que tout le monde ne possède pas les compétences ou le matériel nécessaire. C’est le cas de bon nombre de personnes âgées, notamment. Enfin, le risque de voir des données de santé personnelles fuiter et être utilisées par des pirates malveillants est bien réel. Plusieurs exemples récents de cyberattaques visant des institutions hospitalières l’ont démontré. Et il n’y a pas que les pirates qui sont aux aguets. Les informations collectées par les montres connectées ou les balances intelligentes pourraient aussi intéresser les compagnies d’assurances. Du pour et du contre donc. À chacun d’établir son diagnostic.
Cet article est paru dans le Télépro du 19/10/2023
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