«Kursk» : l’horreur sous la mer

L'acteur belge Matthias Schoenaerts figure au casting © RTL Belgium/Via Est.

12 août 2000, deux explosions envoient un sous-marin russe par 100 mètres de fond. Tourné en partie en Belgique, le film inédit «Kursk» retrace la tragédie en détails. À voir ce dimanche à 20h sur Club RTL.

La Russie, au début de la première présidence de Vladimir Poutine. Un bataillon embarque à bord du sous-marin K-141 Koursk pour des exercices de tirs de missiles. Vanté comme insubmersible, ce fleuron de la flotte russe est grand comme deux Boeings. Mais le matériel est vieux, Moscou a manqué de moyens pour l’entretenir durant les années 1990.

À 11.20, heure locale, deux torpilles explosent prématurément provoquant le naufrage de l’appareil. Malgré sa double coque et neuf compartiments étanches, le Koursk pique du nez et plonge à 100 mètres au fond de la mer de Barents. Les déflagrations ont été si intenses – 4,2 sur l’échelle de Richter – qu’elles ont été détectées jusqu’en Alaska !

Refus d’aide

Poutine refuse d’écourter ses vacances. Les autorités russes déclinent l’offre de diverses nations d’intervenir avec leur flotte pour secourir les soldats coincés à bord. Elles mettront cinq jours pour accepter cette aide. Mais au moment où les secours entrent dans le Koursk, il est trop tard.

«Pour comprendre, on doit se mettre dans l’esprit des russes alors paranoïaques», note Philip D. Grove, historien naval. «Ils se sont demandé si les propositions de pays tiers étaient altruistes ou visaient à acquérir des infos sur leur technologie ! Ils étaient aussi en partie motivés par le nationalisme pur…»

Notes terrifiantes

Les révélations les plus terribles viennent des notes retrouvées sur le Capitaine Kolesnikov. À 13.15, il y avait encore plus d’une vingtaine de sous-mariniers blessés, brûlés mais en vie ! «Le personnel des compartiments 6, 7 et 8 s’est déplacé vers le 9. Nous sommes 23 ici. Aucun de nous ne peut sortir.»

Et Grove d’expliquer : «Ils s’étaient réfugiés dans le seul espace non inondé. Personne ne sait combien de temps ils ont tenu. Plusieurs heures ou quelques jours…»

Bilan de la tragédie : 118 membres d’équipage décédés… et une incroyable tempête médiatique !

L’horreur totale

Thomas Vinterberg, réalisateur du film-catastrophe, a mis l’accent sur la tragédie humaine où des officiers de marine étrangers, à l’instar des familles, se battent pour réussir l’impossible. «Je me suis plus focalisé sur la situation de vie et de mort que sur le contexte politique», confie-t-il à Allociné. «J’ai aussi été fasciné par les différences de culture entre les pays occidentaux et la Russie de l’époque : comment d’un côté on peut tirer un trait sur des vies humaines, alors que de l’autre, on est prêt à tout risquer. (…) En commençant à tourner, j’ai saisi l’énormité et l’horreur totale de cette histoire !»

L’acteur belge Matthias Schoenaerts, qui campe un survivant russe fictif, ajoute : «Le cœur du récit est l’éternel combat entre l’humain et la bureaucratie. Il est révoltant de constater que c’est toujours un sujet d’actualité. Ce film d’une force incroyable ne peut qu’émouvoir».

Cet article est paru dans le Télépro du 27/5/2021

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