Injections d’acide hyaluronique : pour quelques rides en moins

Donner un coup de pouce à Dame Nature, chacun son choix, mais pas au détriment de sa santé ! © Getty Images

Les injections clandestines d’acide hyaluronique constituent un vrai danger pour la santé. Un sujet évoqué ce jeudi à 21h10 dans «Envoyé spécial» sur France 2.

«La star des antirides», «La molécule phare pour défroisser une peau déshydratée et chiffonnée», «L’actif incontournable anti-âge !» : n’en jetez plus ! À en croire les gros titres de la presse le concernant, l’acide hyaluronique s’apparente à produit miracle pour la peau. En crème, en masque, en complément alimentaire ou par injection, ses effets sont multiples. Il peut protéger la peau contre les rayons ultraviolets, la rendre plus tonique, plus lisse, plus souple, plus ferme… : une star, on vous dit, parce que vous le valez bien. À propos de «valoir», tout cela a un prix. Celui des injections, notamment, peut atteindre plusieurs centaines d’euros. Ce soin entrant dans la catégorie des médicaments, il doit être pratiqué par un médecin. Ce n’est pas toujours le cas. Loin de là.

Rajeunir à tous prix

Comme le rappelle le site médical grand public medecine-anti-age.com, l’acide hyaluronique (aussi appelé A.H. ou hyaluronane) est présent de manière tout à fait naturelle dans nombre de tissus et liquides de l’organisme. «On le trouve, par exemple, dans l’humeur vitrée de l’œil et le liquide synovial des articulations où il permet le glissement des surfaces osseuses entre elles.»

L’A.H. (d’ailleurs utilisé en chirurgie ophtalmologique et pour traiter l’arthrose du genou) est comparé à une éponge qui capte les molécules d’eau et assure, entre autres, le rebondi de la peau et sa fraîcheur. Plus nous vieillissons, moins notre corps en produit. «À 60 ans, la capacité de production n’est plus que de 10 % du montant initial», estime sur son site une des principales boutiques de vitamines en ligne. Au fil du temps, si on se limite aux effets sur la peau, celle-ci s’assèche et devient plus fine, les rides apparaissent. Pour lutter contre ces signes extérieurs du temps qui passe et/ou pour maintenir l’aspect d’une peau saine, certain(e)s décident de faire appel à des traitements esthétiques. Les injections d’acide hyaluronique font partie de la panoplie proposée. L’aiguille dépose l’A.H. sous le derme et l’épiderme pour capter l’eau et hydrater la peau.

Calvaire

La loi réserve aux médecins la pratique des interventions invasives, qui traversent la peau ou les muqueuses. En réalité, des nombreux(euses) non-professionnel(le)s se sont infiltré(e)s dans ce marché. Le Conseil supérieur de la santé a dû faire le tri. En septembre dernier, il publie un avis sur les activités esthétiques réalisées par les médecins et des non-médecins. Désormais, tant l’injection de fillers ou de produits de comblement (rides) que l’utilisation d’un stylo hyaluronique (qui injecte de l’acide hyaluronique sous la peau) relèvent exclusivement des médecins.

Il faut dire que les conséquences d’un acte mal effectué peuvent être dramatiques pour les patients. Des abcès locaux, des infections graves, des nécroses de la peau, voire des pertes de la vue ont été observés. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament a pointé les principaux responsables : des pratiques non conformes comme «le non-respect des conditions d’hygiène ou une injection mal réalisée». «Les complications peuvent aussi être causées par la qualité douteuse de l’acide utilisé», note également l’ANSM.

Jeudi soir sur France 2, les équipes d’«Envoyé spécial» racontent le calvaire d’une jeune victime de ces injections clandestines. Elles ont aussi infiltré une formation illégale et l’appartement d’une injectrice au business juteux. Celle-ci proposait en toute illégalité sur Instagram des injections d’acide hyaluronique à prix cassé, souvent sans aucun respect des règles sanitaires de base.

Cet article est paru dans le Télépro du 16/2/2023

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