Huawei : la Chine dans le viseur
Accusée de tous les maux, la société technologique chinoise est dans la ligne de mire des États-Unis.
Mardi soir sur France 5, le documentaire «Qui a peur de Huawei ?» revient sur l’ascension fulgurante de la firme chinoise et les nombreuses polémiques qui l’entourent. Soupçons d’espionnage et collusions avec les services de sécurité chinois : la société est sous le feu des projecteurs du monde occidental. Face à Donald Trump, le PDG de Huawei, Ren Zhengfei, livre un combat de taille depuis mars 2018, lorsque les États-Unis ont entamé une guerre commerciale avec la Chine. Explications.
Aux yeux des États-Unis, Huawei est le «cheval de Troie» du cyberespionnage chinois. En mai dernier, le président américain signe un décret interdisant la société chinoise de travailler avec Google. Les risques sont immenses, mais ne semblent pas inquiéter le PDG. En effet, Ren Zhengfei affirme à CNN que «sa société peut toujours devenir le leader mondial du smartphone, même sans Google». Si les États-Unis, l’Australie, la Grande-Bretagne et le Japon ont déjà banni Huawei de leur futur réseau 5G, l’Union européenne se tâte. Selon Liang Hua, président de l’entreprise technologique chinoise, une première usine de composants pour réseaux 5G s’installerait en Europe. Mais rien n’est encore confirmé, la situation reste floue et le combat n’est pas prêt de se terminer.
Huawei serait-il un dommage collatéral de la guerre commerciale Chine-USA ? Tout remonte à mars 2018 lorsque Donald Trump augmente les droits de douane de l’acier et de l’aluminium de plusieurs pays. La Chine et sa capitale, Pékin, est la première touchée. Un mois plus tard, elle riposte et taxe 128 produits américains, pour une valeur estimée à 2,4 milliards d’euros. Une guerre commerciale est déclarée et les marchés financiers s’affolent. Selon Françoise Nicolas, docteure en économie internationale, ce conflit masque un désir américain majeur : «Il y a la volonté d’empêcher la Chine de devenir la première puissance mondiale. Les États-Unis ne veulent pas se laisser détrôner.» Plus que jamais, le 45e président des États-Unis continue de s’agripper à son slogan de campagne, «America First». Mais il est bien difficile de prévoir les résultats (et les dégâts) de son bras de fer chinois…
Texte : Aurélie Bronckaers
Cet article est paru dans le Télépro du 01/09/2020
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