Le tatoueur d’Auschwitz, l’histoire vraie
Lale a 26 ans quand il est déporté à Auschwitz. Pour survivre, il accepte de tatouer les autres prisonniers… Ce vendredi à 22h45 sur La Une, un documentaire revient sur «L’Histoire vraie du tatoueur d’Auschwitz».
Il portait le numéro 32407 sur l’avant-bras. Comme tous ceux qui n’avaient pas été gazés dès leur arrivée à Auschwitz, Lale Sokolov avait été tatoué. Le numéro 78651, Simone Veil, écrira plus tard : « Nous sommes marqués comme du bétail. C’est une épreuve de plus. Si on nous attribue un numéro, c’est pour qu’il se substitue à notre nom. Nous avons conscience de la perte de notre identité. » Lale Sokolov a-t-il eu le même sentiment en voyant sur sa peau les chiffres à l’encre indélébile ? Quelques semaines plus tard, ce jeune homme allait lui-même devenir tatoueur… Vendredi soir, quatre-vingts ans après la libération des camps de concentration, La Une revient sur son parcours avec le documentaire « L’Histoire vraie du tatoueur d’Auschwitz ».
Deux frères
Avril 1942. Lale Sokolov et sa famille vivent en Tchécoslovaquie. Le régime nazi y réquisitionne un homme dans chaque famille juive pour partir travailler en Allemagne. Les familles qui s’y refuseraient seraient arrêtées dans leur intégralité. Lale n’a qu’un frère,marié et père de famille. Lui étant célibataire, il se propose de partir. Après un long voyage en train à bestiaux, Lale arrive à Auschwitz. Il est affecté aux travaux d’agrandissement du camp. Mais il contracte rapidement la fièvre typhoïde. D’abord laissé pour mort, il est finalement sauvé par quelques camarades. Parmi eux, Pepan, un communiste français, responsable de la numérotation des arrivants. Une fois Lale rétabli, Pepan demande qu’il travaille avec lui. Lale hésite. La tâche le rebute. Mais elle lui assure de meilleures chances de survie…
Un amour de Gita
Un jour qu’il tatoue un groupe de femmes, Lale remarque l’une d’elles. Elle est slovaque et s’appelle Gita. Une idylle naît entre eux, malgré leurs effroyables conditions de vie. Après la guerre, Lale et Gita se retrouvent à Bratislava et se marient. Enfin libres ! Mais dans un pays sous le joug soviétique, la liberté n’est qu’illusion… L’entreprise créée par les jeunes époux est nationalisée et Lale arrêté. Le couple n’a alors d’autre choix que de fuir. Il trouve refuge à Vienne, puis à Paris, avant de s’installer définitivement en Australie. Lale Sokolov ne reviendra jamais en Europe. Et jamais il ne reparlera ni d’Auschwitz ni de son rôle de tatoueur, craignant d’être jugé.
La polémique
Il faut attendre la mort de Gita, en 2003, pour que Lale se confie à une écrivaine, Heather Morris, qui tirera de son histoire un best-seller : « Le Tatoueur d’Auschwitz ». Le livre est critiqué par l’Auschwitz Memorial Research Center, qui pointe quelques invraisemblances. Lale étant décédé entre-temps, c’est son éditeur qui met fin à la polémique : « » Le Tatoueur d’Auschwitz » est un roman basé sur les souvenirs personnels et les expériences d’un homme. Ce n’est pas une histoire officielle. S’il inspire les gens à s’engager plus profondément dans les terribles événements de la Shoah, alors il aura réalisé tout ce que Lale lui-même souhaitait. »
Cet article est paru dans le Télépro du 23/1/2025
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