Hard discount, la course aux prix riquiquis

Les magasins discount accueillent désormais un large public © dpa/picture alliance via Getty Images
Alice Kriescher Journaliste

Ce mercredi à 19h50 sur RTL tvi, «Coûte que coûte» s’interroge sur la manière dont les magasins «hard discount» parviennent à proposer des prix défiant toute concurrence.

De leur arrivée sur notre territoire, dans les années 1990, à nos jours, la popularité et l’image des magasins hard discount, à l’instar de Lidl et Action, ont bien évolué. D’abord jugés austères et peu fréquentables, ils sont désormais les chouchous des consommateurs soucieux de surveiller leur budget… mais pas seulement ! Comment ces enseignes ont-elles réussi ce tour de force ?

Braderie éternelle

Au cours de l’année 2023, près d’un Belge sur deux a effectué au moins un achat dans une enseigne à prix dits cassés. Action, Trafic ou Kruidvat, le discount vit une « success story » dans notre pays. L’inflation a certes participé à leur popularité, mais elle n’est pas l’unique explication.

Si le concept initial de ce type de magasins reposait sur le rachat de fin de stock et les implantations peu coûteuses, de nouvelles enseignes ont écarté la concurrence existante depuis bien plus longtemps, comme Blokker, en écrasant davantage les prix grâce à deux nouvelles méthodes : mondialiser leur approvisionnement et étendre leur présence à l’international. Et la recette fonctionne à plein tube, à l’image du Néerlandais Action, aujourd’hui présent dans pas moins de onze pays européens, avec 2.263 magasins en 2023, dont 210 chez nous. « En 2022, son chiffre d’affaires a bondi de 30 % en s’établissant à 8,9 milliards d’euros. Et il a entamé 2023 à la même cadence, avec une croissance des recettes de 36 % », indique Le Soir. « Quant au Belgo-Français Trafic, l’enseigne, détenue majoritairement par Gifi, compte désormais 120 magasins dans quatre pays et 400 millions de chiffre d’affaires annuel. »

Tout le monde s’y met

Les prix minuscules sont certes l’argument massue des discounters pour attirer toujours plus de clientèle, mais d’autres phénomènes, moins conscients, participent à leur croissance. Si les populations moins aisées sont bien représentées dans ces magasins, un changement d’état d’esprit dans le chef des consommateurs de la classe moyenne leur a également permis de sauter le pas. Il y a quelques années encore, « confesser » faire du shopping dans des discounts était perçu comme un aveu de difficultés financières. Aujourd’hui, acheter à prix réduits, même si l’on a les « moyens », est vu comme une attitude intelligente.

Temple de la surconsommation

Qu’on ne s’y trompe pas, arpenter des magasins pleins à craquer de babioles, souvent à moins de 1 euro, a un coût plus important que celui affiché sur l’étiquette : il est écologique. Dans ces lieux où règne la surcon-sommation, une partie des produits vendus répond évidemment à un besoin réel des consommateurs, mais un large éventail de l’offre est constitué d’articles principalement en plastique, venus de loin et à la durée de vie très limitée…

Cet article est paru dans le Télépro du 22/8/2024

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