Fat Camp, la guerre des kilos en trop
Aux États-Unis, un enfant sur cinq est obèse. Pour combattre ce fléau, une méthode radicale : un «camp d’amaigrissement» pour enfants en surpoids… mais aussi en souffrance. Un documentaire évoqué ce dimanche à 21h30 sur La Trois avec le documentaire «Fat Camp : un été pour maigrir».
Pennsylvanie, à 1 h 30 de New York. C’est l’été. L’heure est à la détente. Mais pas pour tout le monde. Comme chaque année, quatre cents bambins aux kilos superflus s’apprêtent à passer quatre à huit semaines au camp de Pocono, une sorte de colonie de vacances XXL où tout est mis en œuvre pour… perdre du poids. Les règles y sont drastiques : confiscation des téléphones, pesée quotidienne, sport intensif, cours de nutrition, rationnement des repas, séances de thérapie… La bataille s’annonce colossale. Le budget aussi. Pour deux semaines, comptez 4.000 $, pour sept, pas loin de 12.000. Mais «le jeu en vaut la chandelle», promettent les organisateurs à coup du slogan «Prêt à changer votre vie ?». Qu’en pensent les jeunes campeurs ?
Full Metal Disette
Dès 8 h 30, la première séance de sport commence. Le programme d’exercices de plusieurs heures consécutives a été mis au point par des adultes, eux-mêmes anciens obèses. Très vite, les difficultés s’enchaînent. Du haut de ses 185 kg, Yan, 19 ans, a du mal à suivre. Mais pas le choix. À cause de son obésité morbide, son diabète ne cesse de s’aggraver. À tel point qu’il a failli perdre un pied. «Si j’avais le choix, je ne reviendrais pas», avoue Jay Line, 12 ans et déjà 110 kilos. Elle souffre de grave dépression liée à son image et espère «au moins perdre 15 kilos» au terme de sa cure.
Cure minceur
Moins spectaculaire, en Belgique aussi, nous disposons de structures d’accueil pour les problèmes de surpoids infantile. Les cures, sur prescription médicale, peuvent durer toute une année, avec une scolarité adaptée. Ainsi, le centre médical pédiatrique Clair Vallons, à Ottignies, accueille 130 enfants qui retrouvent leurs familles le week-end et durant les vacances scolaires. En Flandre, l’établissement Zeepreventorium apprend aux jeunes «à vivre avec leur maladie chronique». Les petits pensionnaires bénéficient ensuite d’un suivi de trois ans pour éviter toute rechute.
Bilan lourd
Mais, mieux vaut prévenir que guérir. Outre les dommages sur sa santé, «les coûts liés à l’obésité représenteraient jusqu’à 1 % du PIB de certains pays en Europe», alerte Sciensano. Le principal gouffre financier ? Les pathologies qui en découlent : diabète, hypertension, dyslipidémies, maladies coronaires…
«Au moins 2,8 millions de personnes décèdent chaque année de complications dues au surpoids», déclare l’OMS, qui qualifie l’obésité d’«épidémie». Chez nous, «19 % des jeunes de 2 à 17 ans sont en surpoids, dont 5,8 % en obésité». Pour les adultes, le bilan est plus lourd : 49,3 % en surpoids et 15,9 % d’obèses. L’OMS salue toutefois l’adoption du Nutri-Score par plusieurs pays européens, dont la Belgique. Si ce système d’étiquetage des aliments (allant de A à E) offre plus de transparence, il est cependant sujet à controverse… Mince alors !
Cet article est paru dans le Télépro du 27/4/2023
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