Élections américaines 2020 : the final countdown !

Donald Trump et Joe Biden, l'heure de vérité a sonné ! © Isopix

Donald Trump ou Joe Biden ? À la fin, il n’en restera qu’un.

Autour du ring, pas un chat. Crise du coronavirus oblige, chacun reste chez soi. Mais accrochés à leurs écrans, dans le monde entier, des centaines de millions de personnes ne perdent pas une miette de la présentation des deux adversaires par le speaker de service.

Métallique, théâtrale, la voix hurle dans le micro. «À ma droite : Donald John Trump, dit « The lone warrior» (« le guerrier solitaire», surnom qu’il s’est attribué), dit « The clown» (surnom donné par son challenger). 74 ans, 1 m 90 sous la toise, 110,5 kg sur la balance.» Pause…

Le speaker reprend : «À ma gauche : Joseph Robinette Biden Junior. Alias «Joe l’endormi», alias «Corrupt Joe», alias «China Joe» (surnoms attribués au challenger par le champion en titre). 77 ans, 1 m 83, 81 kg.» Silence.

Trump ou Biden ? Biden ou Trump ? Qui l’emportera le 3 novembre prochain ? Du républicain à la crinière blonde (orange ?) ou du démocrate aux tempes argentées, lequel des deux candidats deviendra le 46e président des États-Unis ? Le public retient son souffle : depuis plusieurs mois, les rounds se succèdent, mais l’issue du combat reste incertaine.

Coup pour coup

Économie ou avortement, discrimination raciale ou santé, politique étrangère ou environnementale, les relations avec la Chine ou l’Otan : sur tous les terrains, dans tous les domaines, les deux candidats s’opposent. Face à celui qui s’autoproclame «la personne la moins raciste du monde», «Joe Biden joue du velours», comme l’écrivent Maria Udrescu et Philippe Paquet dans les colonnes du groupe IMP.

La mort de l’Afro-Américain George Floyd, victime de violences policières en mai dernier à Minneapolis, a rendu le sujet de la ségrégation raciale particulièrement sensible. Un sale coup pour le Président ? Il menace de déployer l’armée et surfe sur la vague de la peur et de l’ordre : ses supporters adorent.

La santé ? De l’épisode de «la grosse grippe» à celui de son hospitalisation, ici non plus, pas sûr que le covid mettent Donald Trump dans les cordes. Le «Lone warrior» ? Ses fans en raffolent.

Côté environnement, le «climatosceptique en chef» (comme le surnomme le quotidien L’Humanité) et son «Vous verrez, ça va se refroidir» alors que la Californie est en feu, fait face au chantre du «zéro émission de carbone en 2050»… Les coups pleuvent, les rounds se succèdent.

Incertitude

Face à ces différences, les Américains ont le choix pour s’informer et désigner leur vainqueur. Selon les sondages, les confrontations télévisées donnent l’avantage aux points à l’ancien vice-président de Barack Obama. Mais n’en était-il pas de même pour Hillary Clinton lorsqu’elle croisa les gants avec le milliardaire, avec l’issue qu’on connaît ?

Ce sont les urnes (et les grands électeurs, lire notre infographie) qui livreront le verdict. Mais pas comme d’habitude. Pour éviter la foule qui se pressera le 3 novembre près des isoloirs, des dizaines de millions d’électeurs ont opté bien avant le jour J pour des stades de baseball ou de basketball transformés en bureaux de vote. Selon certaines projections, le vote anticipé pourrait même obtenir le suffrage d’un nombre plus important d’Américains que le vote du «D-Day».

Et ce n’est pas tout. En raison de la crise sanitaire, on estime que le vote à distance, par correspondance, va doubler par rapport à l’élection de 2016 (un votant sur cinq il y a quatre ans). Or le vote à distance, c’est l’affaire des démocrates. Le camp républicain, son champion en particulier, n’a donc de cesse que de discréditer l’US Postal, chargée d’acheminer les bulletins à bon port et de garantir la fiabilité de l’opération.

Et quand ce n’est pas la Poste qui est dans le collimateur du Président candidat, jamais avare en la matière, il twitte bien avant le scrutin : «Des millions de bulletins de votes seront imprimés par des pays étrangers. Ce sera le scandale de notre temps !» Remettre en cause la légitimité des résultats : on voit le coup venir. Il pourrait faire très mal. Au soir du 3 novembre, l’ultime coup de gong pourrait ne pas marquer la fin du combat. 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 29/10/2020

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