Écologie : la vie en vert n’est pas si rose  !

Une enquête interpellante sur les énergies dites «propres»... © RTBF

Quand technologies «propres» ne le sont pas autant qu’on l’imagine… Ce mercredi à 20h20 sur La Une, «#Investigation» dévoile la face cachée des énergies vertes.

Avec ses panneaux solaires installés sur le toit et la voiture électrique au garage, le jeune couple peut dormir, cette nuit, sur ses deux oreilles. D’autant que, juste avant de monter, Madame a attiré l’attention de Monsieur sur un article du site futura-sciences.com/planete. «Une étude y montre que les énergies renouvelables pourraient réduire jusqu’à 80 % les impacts de la pollution de l’air sur notre santé à l’horizon 2050».

Ils étaient donc dans le bon. Grâce à leurs petites (mais onéreuses) contributions, la planète dont hériterait leurs enfants serait un peu moins en danger. «L’énergie verte : tirée de sources d’énergie qui n’ont pas d’impact sur votre santé et qui ne polluent pas l’environnement», avaient-ils aussi lu sur le site de leur commune.

Oui, ils pouvaient dormir tranquilles. Leur nuit aurait néanmoins été plus douce s’il n’y avait eu, à la fin d’un article du site maisonsaine.ca, qu’ils consultaient régulièrement, une petite question qui les taraudait depuis. «Jusqu’à quel point les technologies vertes sont-elles réellement propres ?». Leur aurait-on menti ?

Voiture électrique

Commençons par la voiture. Pas d’émission de dioxyde de carbone, certes. En revanche, la construction du véhicule «est beaucoup plus polluante que celle d’une voiture thermique classique (…)», affirment des scientifiques interviewés par Le Figaro, dont Damien Detcherry, ingénieur et éditeur du blog Atterrissage.

Les batteries, outre qu’elles utilisent des métaux et matériaux en grande quantité, sont complexes à fabriquer. Et sur la durée d’utilisation du véhicule «zéro carbone» ? Le tout est de savoir si l’électricité qu’il utilise est d’origine nucléaire ou produite au départ d’énergies fossiles. Dans ce cas, «une voiture électrique émet alors… 180 g/km en CO², soit plus qu’un diesel moyen (132 g/km) !». Ah bon… Et ce n’est qu’un exemple.

Au tour des éoliennes…

Retour sur le site maisonsaine.ca et à sa terrible question. «Nous captons l’énergie du vent à l’aide de gigantesques éoliennes produites à partir de matériaux non renouvelables dont l’extraction minière est très nocive pour l’environnement et la santé», rappelle Frédéric Narbonne, chimiste québécois engagé dans la cause environnementale. Même constat pour les panneaux solaires.

Avec des conséquences dramatiques si la tendance à consommer ces métaux se confirme : «De 2018 à 2035, nous aurons extrait plus de métaux de nos mines que tout ce que nous avons extrait depuis que l’homme est sur Terre !».

Énergie éolienne, solaire, hydro-électrique, biomasse, technologies vertes… Avantages et inconvénients s’opposent, que le magazine «#Investigation» développe mercredi, sur La Une. Mais d’autres paramètres entrent aussi dans la danse.

Green washing

L’effet rebond, vous connaissez ? «Un effet pervers et paradoxal des progrès en matière d’efficacité énergétique», explique youmatter.world. En gros : «les économies énergétiques entraînent une augmentation de la consommation et donc de l’énergie nécessaire».

Et le green washing (écoblanchiment), ou comment des entreprises mettent en avant des actions en faveur de l’environnement pour mieux vous tromper ?

Cette nuit-là, les rêves de notre couple furent peuplés d’images cauchemardesques qu’ils croyaient pourtant combattre ardemment. Au réveil, cette question obsédante : et si le remède des énergies vertes était pire que le mal des énergies fossiles ?

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 12/11/2020

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