Don d’organe, don de vie

En 2021, 857 transplantations d’organes provenant de donneurs décédés ont eu lieu dans notre pays © Getty Images

En Belgique, plus de 1.500 patients attendent une greffe. Comme le montre un documentaire diffusé ce dimanche à 16h10 sur TF1 : dès qu’un organe est prélevé, une course contre la montre commence…

Elle s’appelait Kelly, elle avait 8 ans. Ce jour-là, elle joue avec ses sœurs, tombe dans les escaliers et perd connaissance : la jeune Belge ne se réveillera jamais.

Sa maman, Lia, se souvient de cette terrible journée. «À l’hôpital, le neurochirurgien n’était pas optimiste. Il nous a averti, mon mari et moi, de nous préparer au pire. Le lendemain, il nous a annoncé que seules les machines maintenaient notre enfant en vie. Il n’y avait plus aucun espoir. On nous a alors demandé si nous accepterions que Kelly soit donneuse d’organes. Nous savons aujourd’hui qu’ils ont aidé trois petits enfants en Allemagne, un en Autriche et un Belge de 42 ans. Nous n’avons pas regretté notre décision un seul instant.»

Sur le site de la fondation Eurotransplant, ce témoignage figure parmi de nombreux autres de parents de donneurs d’organes. Des patients qui ont bénéficié d’une greffe évoquent eux aussi l’impact de celle-ci sur leur vie. Comment les choses se passent-elles dans notre pays ?

Qui ne dit mot…

En Belgique, une loi sur le prélèvement et la transplantation d’organes existe depuis 1986. Principe général : après son décès, tout individu est réputée donneur potentiel. En résumé : qui ne dit mot consent. Chacun dispose toutefois du droit de s’opposer ou de confirmer qu’il y est favorable.

À ce sujet, une importante modification a été apportée à la législation en juillet 2020. Jusque-là, pour enregistrer ses volontés en matière de don d’organe (ou d’autre matériel corporel humain : peau, cornée…), une seule possibilité existait : s’adresser à son administration communale. Depuis deux ans, le champ s’est élargi. En plus de l’administration, le médecin traitant peut aussi enregistrer les déclarations.

Déclaration online

Par ailleurs, chacun est également en mesure de le faire directement en ligne sur le portail www.masanté.be. Comme l’indique le site du SPF Santé publique, il est possible de s’exprimer par rapport à quatre types de prélèvements : le don d’organe à des fins de transplantation (prélèvements d’un ou plusieurs organes comme les reins, le foie, le cœur…), le don d’autres types de matériel corporel humain (peau, cartilage, valves cardiaques…) pour être transplanté sur une autre personne (un brûlé grave par exemple), pour fabriquer de nouveaux traitements ou médicaments visant à soigner certaines maladies ou encore pour aider à faire avancer la recherche en médecine.

Il est bien sûr indispensable d’être identifié officiellement (carte d’identité électronique ou itsme) pour éviter que d’autres personnes s’expriment ou modifient la déclaration à votre place.

Famille et proches

Quelques précisions. Tout d’abord, à tout moment, vous pouvez changer d’avis et modifier le contenu de votre déclaration.

D’autre part, les parents proches peuvent aussi s’opposer à un prélèvement s’il n’y a pas eu d’inscription volontaire comme donneur. Par parents proches, on entend les parents au premier degré (parents et enfants du défunt) et le conjoint. S’il s’agit d’un couple non marié, il est généralement tenu compte de l’avis du partenaire avec qui le défunt a partagé une longue cohabitation.

En chiffres

Eurotransplant est l’organisme qui règle la répartition des greffons (parties de l’organisme prélevées afin d’être greffées). Créé en 1967, son objectif est de réunir les listes d’attente des centres de transplantation des huit pays membres (Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Hongrie, Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie).

«Elle œuvre pour une utilisation optimale des organes disponibles en établissant la meilleure combinaison possible entre organe et receveur.» Près de 14.000 patients figurent sur la liste d’attente centrale et chaque année, Eurotransplant assure l’allocation d’environ 7.000 organes. Au 1er janvier dernier, la Belgique comptait 1.514 patients en attente d’une greffe (de rein pour 1.108 d’entre eux). 857 transplantations d’organes provenant de donneurs décédés ont eu lieu en 2021 dans notre pays. 

Cet article est paru dans le Télépro du 21/7/2022

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici