Démographie : trop de monde dans le monde ?
Plus de 8 milliards d’êtres humains peuplent la planète. Des locataires de plus en plus nombreux et pas toujours respectueux de celle qui les héberge. Ce dimanche à 21h05 sur France 5, le magazine «C dans l’air» propose une spéciale «Démographie, la bombe humaine».
Il s’appelle Damian. Le petit garçon vient de voir le jour ce 15 novembre 2022 à la maternité de Notre-Dame d’Altagracia, en République dominicaine. 52 cm, 2,7 kg, il est né «sans complication». Au moment où il montre le bout de son nez, Damian l’ignore, ses parents et ceux qui le mettent au monde probablement aussi. L’enfant présente une particularité tout à fait unique : il vient de porter à 8 milliards le nombre d’habitants de la planète Terre.
Toujours plus nombreux
Au total, près de 80 milliards d’êtres humains seraient nés sur Terre depuis les origines. Le nombre de personnes vivant ensemble au même moment sur la planète n’a cessé d’augmenter depuis l’homme de Néandertal, il y a 300.000 ans. Vers l’an 1 de l’ère chrétienne, on estime que 200 à 300 millions de femmes et d’hommes peuplent la planète. En 1803, le premier milliard est atteint. Puis la machine s’emballe : 2 milliards en 1927, 4 milliards en 1974, 7 milliards en 2011. À l’heure actuelle, les démographes de l’ONU (relayés par le portail en ligne allemand de statistiques Statista) estiment que l’Inde est le pays le plus peuplé du monde (1,435 milliard selon le site Worldometer) devant la Chine (1,425 milliard) et les États-Unis (340 millions).
Vers 2060 et au-delà !
La suite ? Tout le monde n’est pas d’accord sur les dates et l’ampleur des pics à venir. Selon les projections des spécialistes de l’ONU, la croissance va se poursuivre pour atteindre son sommet entre 2065 et 2080. Il y aurait alors 10,4 milliards d’habitants sur Terre. Le chiffre serait stable jusqu’en 2100. Pays les plus peuplés : l’Inde, la Chine et le Nigéria. La République démocratique du Congo (430 millions) occuperait le 5e rang de cette estimation/projection. Des scientifiques de l’Université de Washington (financés par la Fondation Bill et Melinda Gates) ne partagent pas cette façon de voir les choses. Selon leur étude, publiée en juillet 2020 dans la revue scientifique médicale hebdomadaire britannique The Lancet, la population mondiale devrait culminer en 2064 à 9,73 milliards de personnes et diminuer à 8,79 milliards en 2100. Interprétations des scientifiques : «Nos résultats suggèrent que les tendances continues en matière de niveau d’éducation des femmes et d’accès à la contraception accéléreront la baisse de la fécondité et ralentiront la croissance démographique.»
Conséquences
Entre les avantages et les inconvénients de cette surpopulation, la balance des avis des scientifiques penche clairement du côté des effets négatifs. Ressources surexploitées, problèmes économiques et famines figurent parmi les premiers de ceux-ci. Futura, le portail Web de vulgarisation scientifique, évoque le problème de la surpopulation par rapport à la ressource la plus précieuse de la Terre : l’eau. Aujourd’hui déjà, l’OMS estime qu’une personne sur trois n’a pas accès à l’eau potable. Par ailleurs, selon les Nations unies, près d’une personne sur dix souffre de faim chronique. La surpopulation va aggraver ces situations. Pour ce qui est de la pollution, ce sont clairement les pays les plus riches qui en portent la plus grande responsabilité et les plus pauvres qui souffrent de ses conséquences liées au réchauffement climatique. «La croissance démographique serait, en fait, un multiplicateur de problèmes environnementaux», résume le National Geographic. Trop de monde dans le monde ? Comment le nourrir, comment l’abreuver ? Damian aurait 78 ans en 2100. Sur quelle Terre aura-t-il vécu ?
Cet article est paru dans le Télépro du 25/1/2024
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