Courses de chevaux : le dopage au grand galop
Vendredi à 19h50 sur RTL tvi, «Reporters» dévoile les coulisses peu reluisantes du monde des courses hippiques.
Déjà lors des jeux antiques, certains athlètes amélioraient leurs performances en recourant à des produits et des substances diverses, qui leur valaient l’exclusion s’ils étaient pris. Et déjà à l’époque, les chevaux aussi avaient parfois «droit» à leur mixture d’herbes et de sésame censée favoriser leur course… Vendredi soir sur RTL tvi, «Reporters» lève le voile sur le business obscur, mais très lucratif, du dopage dans les courses hippiques et ses conséquences sur l’animal.
Quid de la traçabilité ?
Bien entendu, la plupart des éleveurs sont des gens sérieux dont le seul but est d’entraîner au mieux le cheval pour qu’il soit performant, sans le concours de produits dopants. Mais l’intégrité de son futur acquéreur n’est jamais garantie, surtout si ce dernier exerce dans certains pays du Golfe moins regardants. D’où la nécessité d’un passeport sanitaire qui accompagnerait l’animal durant toute son existence. Kevin Borgel, un entraîneur célèbre, a décidé de quitter l’univers des courses. Il s’en explique et ses propos sont édifiants : «Ce monde a évolué de telle façon qu’il ne me ressemble plus. Cela fait quelques années qu’il y a une anomalie sévère dans les courses. J’ai des convictions très lourdes sur le dopage : il y a des performances de chevaux qui me semblent irrationnelles et certaines progressions ahurissantes. Comme il m’est impossible de lutter à armes égales avec ces entraîneurs qui dopent leurs chevaux, je mets volontairement un terme à mon activité.»
Les contrôles
Faut-il en conclure que les autorités se croisent les bras devant ce fléau ? Les contrôles avant et après course existent, tout comme ils se pratiquent à l’improviste chez les éleveurs, à la sortie d’un entraînement, notamment pour dépister les traitements hormonaux et anti-inflammatoires. Il en va de même pour assurer à l’acheteur toutes les garanties lors de ventes aux enchères. Mais qu’en est-il pour les équidés appartenant à des propriétaires étrangers pour lesquels s’impose une vigilance accrue ? Enfin, certains n’hésitent pas à mettre en doute l’objectivité de quelques laboratoires d’analyses…
Un cas célèbre
Il existe des cas célèbres de disqualification pour cause de dopage. En 2006, le cheval Jag de Bellouet remporte le Prix d’Amérique à Vincennes pour la seconde fois. La course est prestigieuse, puisqu’elle est considérée comme le Championnat du Monde du trot attelé. Mais Jag sera finalement éliminé en raison de la présence dans ses urines d’un acide prohibé. Son entourage s’est défendu, prétextant que l’animal aurait été dopé par erreur après l’administration de vitamine C contaminée, mais la disqualification n’a pas été levée. Ces dernières années, en France, interpellations et condamnations se sont multipliées. Les différentes fédérations équestres se battent sans relâche pour plus de transparence et d’intégrité pour assurer la pérennisation d’un sport qui, sans cela, verrait ses compétitions disparaître. Mais au-delà de ces intérêts, il y a surtout le bien-être animal et le respect de son corps, en soulignant les méfaits du dopage. Celui-ci provoque une multiplication des factures et, au-delà, la mort du cheval. S’il est la plus belle conquête de l’Homme, il faudrait nous en montrer dignes.
Cet article est paru dans le Télépro du 7/12/2023
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