Contraception masculine : les hommes avaleront-ils la pilule ?
Ce lundi à 20h35 avec le documentaire «La Révolution du caleçon», La Trois part à la rencontre d’hommes qui ont décidé de prendre leur contraception en main. Mais quels sont leurs choix ? Tour d’horizon.
Pilule, stérilet, implant, patch, anneau vaginal, injection, préservatif féminin, cape cervicale, diaphragme… Les femmes n’ont, a priori, que l’embarras du choix lorsqu’il s’agit de contrôler leur contraception. Mais sont-elles aujourd’hui encore obligées de porter seules cette charge ? Dans un doc diffusé sur La Trois, partant de son propre parcours chaotique, la journaliste Océane Lerouge se pose la question : «Qu’est-ce qui existe du côté des garçons ?».
Coupez !
À l’heure actuelle, il n’existe que trois méthodes reconnues : le préservatif, le retrait et la vasectomie. Si le préservatif, dont on trouve déjà des traces il y a 5.000 ans chez les Égyptiens, ainsi que le retrait, et ses presque 25 % de taux d’échec, ne sont plus à présenter, la vasectomie, elle, reste un sujet délicat. Alors que cette pratique est répandue dans les pays anglo-saxons (au Québec, un homme sur trois de plus de 50 ans y a recours), elle commence seulement à devenir une réalité chez nous. Cette opération – qui ne dure que quelques minutes et est fiable à plus de 99 % – consiste à ligaturer le canal déférent qui transporte les spermatozoïdes à partir des testicules. Qualifiée de définitive, il est toutefois possible de pratiquer l’opération inverse, même si le taux de réussite n’est que de 30 à 70 %, selon le délai entre les interventions.
Faire passer la pilule
Il n’existe pour le moment aucun autre moyen reconnu par les autorités de santé. La science se penche pourtant sérieusement – mais lentement – sur la question. Si les scientifiques ont commencé à travailler sur l’injection intramusculaire d’hormones dès 1970, c’est la pilule qui semble attendue avec le plus d’impatience. En mars 2022, une équipe de scientifiques américains annonçait avoir développé une pilule contraceptive masculine efficace à 99 %… chez les souris ! Les bestioles ont été rendues stériles grâce à un composé bloquant le récepteur responsable de la formation des spermatozoïdes. Mais de pilule masculine en pharmacie, toujours point de trace.
Par-dessus l’épaule
Autre technique à l’essai : le gel. Deux types sont en cours d’étude. Le premier doit s’appliquer chaque jour sur l’épaule. Ce gel contient une hormone féminine, qui bloque la formation des spermatozoïdes, et de la testostérone, autre hormone qui compense les effets de la première sur la libido et la pilosité. Des chercheurs indiens et américains travaillent aussi sur un gel à injecter dans les canaux déférents pour bloquer la progression des spermatozoïdes.
Chaud dedans !
Et pour ceux qui refusent d’attendre la science ? Il reste le slip chauffant et l’anneau thermique. Le slip chauffant est un sous-vêtement muni d’un trou qui va remonter les testicules près du corps et ainsi les réchauffer. En le portant 15 heures par jour, le taux de spermatozoïdes mobiles dans le sperme, qui passe de 34 à 37 °C, chute fortement. Mais cette technique, dont les résultats semblent encourageants, ne s’improvise pas. Tout d’abord, il est nécessaire de réaliser des spermogrammes pour s’assurer de l’efficacité de la méthode. Ensuite, il s’agit de… le confectionner. Car la demande étant encore timide, aucun slip chauffant n’est pour le moment sur le marché. Les as de la couture sont malgré tout encouragés à consulter un professionnel de la santé avant de se lancer. Quant à l’anneau thermique, il fonctionne sur le même principe, mais doit encore passer l’épreuve des essais cliniques.
Cet article est paru dans le Télépro du 26/1/2023
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