Confinés en croisière : l’incroyable galère !

Le MSC Magnifica photographié en mars 2020 quelques jours avant que la pandémie ne se déclare © Isopix/Bonn-Meuser,Victoria/Action Press
Alice Kriescher Journaliste

Comment l’épidémie de covid-19 a transformé une splendide croisière en décevante galère. Tel est la trame du documentaire de Tipik mardi soir à 20h35, «Croisière autour du monde : l’incroyable destin d’un paquebot en pleine pandémie».

Début 2020, 1.700 croisiéristes sont décidés à vivre pleinement le voyage de leur vie : un tour du monde. C’était sans compter sur l’aube d’une pandémie mondiale qui va forcer le paquebot à jeter l’ancre et à confiner ses passagers en pleine mer.

Itinéraire de rêve

5 janvier 2020, Gênes, Italie. Des voyageurs heureux montent à bord du MSC Magnifica, un luxueux paquebot qui doit les emmener parcourir le monde durant quatre mois. Le lendemain, d’autres passagers embarquent à Marseille. Plus de 1.700 vacanciers se retrouvent alors sur le navire. En ce début d’année, pour eux comme pour (presque) le reste de la planète, le virus du covid-19 n’est qu’une «grippette» sévissant en Chine. Le bateau passe par l’Espagne et le Portugal, avant de traverser l’océan vers l’Amérique Latine : Brésil, Uruguay, Argentine, Chili, Pérou… Puis, cap sur l’île de Pâques, pour découvrir les légendaires statues Moaï ; Pitcairn, l’île la moins peuplée de la Terre ; et Tahiti, escale très attendue dans ce tour du monde. Le Magnifica prend alors la direction de l’Australie et tout va se corser… En cette mi-mars 2020, une halte est prévue à Hobart, en Tasmanie. Les passagers sont avertis qu’ils ne peuvent descendre que pour des modalités douanières et en portant un masque. Cinq cas de coronavirus ont été identifiés sur l’île. Peu de temps après, nouvelle annonce : toute descente du bateau empêche de remonter à bord et implique un voyage de retour par ses propres moyens.

42 jours et 42 nuits

Toutes les personnes embarquées sur le Magnifica commencent à prendre conscience de l’ampleur de la crise sanitaire se jouant sur la terre ferme. Certains décident de quitter le navire. À Sidney et à Melbourne, ils sont environ 400 à débarquer dans l’urgence. Pour les autres croisiéristes, le bateau devient un village immobile, n’approchant les terres que pour se ravitailler. Le paquebot est alors un des derniers endroits du globe où l’on peut festoyer librement en groupe et sans restrictions. «Nous sommes complètement libres de circuler sur le bateau. Il y a encore des spectacles et des animations. Seul changement : certains buffets sont fermés pour le petit-déjeuner», explique à l’époque un passager au site de France Info. Le seul rappel de la pandémie est «une minute de silence chaque jour à 14 h sur le bateau pour les victimes de la covid-19». Ce confinement privilégié sur les flots, les vacanciers vont l’expérimenter durant 42 jours. Une quarantaine pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs du virus, trouver un port qui accepte l’afflux de tous ces touristes et s’assurer qu’une fois débarqués, ils auront un moyen de transport leur permettant le retour chez eux. Le port de Dubaï est d’abord envisagé, mais il refuse l’accès au navire. Le 21 avril, après plus d’un mois passé à bord, les passagers français sont finalement rapatriés à Marseille. Au final, le voyage aura été écourté de dix jours et amputé d’une quinzaine d’escales…

Cet article est pru dans le magazine Télépro du 01/04/2021.

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