Conduite sous influence
Si les dangers liés à l’alcool au volant sont un sujet récurrent en matière de sécurité routière, on parle moins de la conduite sous l’influence de la drogue. Le problème est pourtant bien réel.
Grâce aux nombreuses campagnes préventives, nous le savons, prendre sa voiture en étant alcoolisé augmente significativement le risque d’accident. Piqûre de rappel sur le site Internet de la police fédérale : «des études ont démontré qu’un accident avec blessé(s) sur sept est dû à l’alcool.» Mais saviez-vous également que «le risque d’accident mortel ou de lésion grave est de cinq à trente fois supérieur en cas de conduite sous influence de stupéfiants».
La préoccupation de la drogue au volant, pour l’institut Vias, n’est pas nouvelle.
«Depuis 2012, notre centre de connaissances en matière de sécurité routière donne un module distinct relatif aux «Drogues dans la circulation» dans certains arrondissements», détaillait l’institut, en 2017, dans un communiqué. «Plus de 1.100 candidats l’ont déjà suivie. Une analyse de leur profil montre que plus de la moitié d’entre eux (53 % en 2016) avaient entre 18 et 25 ans. Dans trois quarts des cas (74 %), ils ont été condamnés pour usage de cannabis au volant. 12 % d’entre eux avaient pris des amphétamines et 9 % de la cocaïne.»
Le problème de la conduite sous l’influence de stupéfiants n’est pas anodin et, malheureusement, il est en pleine croissance. «En 2014, 5.048 conducteurs ont été sanctionnés ; en 2016, ils étaient 6.819, soit une augmentation de 35 %. Au cours du premier semestre 2017, 3.525 conducteurs ont été contrôlés positifs aux drogues.»
Fin septembre 2019, Vias a donc organisé l’action «Drugs, no way» pour sensibiliser au fait que drogue et conduite ne sont pas compatibles. Une initiative visiblement essentielle car, aussi étonnant que cela puisse paraître, «il a été constaté que les consommateurs de cannabis, en particulier, sont mal informés sur les risques liés à leur comportement.» Pire, ces derniers pensent, généralement, que la marijuana a un effet positif sur leur habilité à conduire car elle les rendrait plus calmes. Ceux qui conduisent sous l’influence de la cocaïne ou d’amphétamines, quant à eux, sont persuadés d’avoir, grâce à cela, une vigilance plus accrue au volant.
À Vias de briser ces idées reçues : «si le cannabis a des effets en partie narcotiques et donne un sentiment de quiétude, il a aussi un impact négatif sur le temps de réaction, le maintien d’une trajectoire correcte, l’évaluation des distances, l’attention… Les stimulants rendent certes plus alerte, mais ils donnent aussi un sentiment de surestimation des capacités de conduite et de bravoure et conduisent souvent à un comportement plus agressif (au volant).»
Pour vous faire définitivement passer l’envie de conduire sans être sobre, direction le site de Vias pour découvrir l’étude européenne qu’ils ont initiée en 2016, «My Life After the Crash», en français «Ma vie après l’accident»
Cette dernière a démontré qu’une grande partie des survivants d’un crash de la route ne s’en remettaient jamais réellement. «Lorsqu’une personne est grièvement blessée dans un accident de la circulation, un membre de sa famille doit, dans un cas sur six, arrêter de travailler pour la soigner. Près de 80 % des blessés ne s’en remettent jamais totalement.
Chez 18 % des victimes d’un accident de la circulation, le domicile a dû subir des aménagements. 30 % d’entre elles ont même dû déménager à la suite de l’accident. Enfin, la moitié des personnes blessées dans les accidents (49 %) ont reconnu avoir connu une baisse de leurs revenus d’environ 200 € par mois et près d’un blessé sur cinq (18 %), une diminution de plus de 1.000 € par mois. De manière générale, des blessures très graves vont de pair avec une perte substantielle de revenus.»
Texte : Alice Kriescher
Cet article est paru dans le Télépro du 01/09/2020
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