Bolsonaro : stop ou encore ?
Le controversé président brésilien brigue un nouveau mandat. Un combat des chefs face à l’ancien président Lula. Ce jeudi à 22h20, La Une dresse le portrait de ce politicien controversé.
Le 2 octobre prochain (le 30 en cas de second tour), Jair Bolsonaro sera reconduit à la présidence de la République du Brésil… ou pas. Peu connu de l’opinion publique internationale lors de son accession au pouvoir en 2019, il s’impose depuis lors comme l’un des personnages les plus controversés de la classe politique mondiale.
Coeur de palmier
Jair Messias Bolsonaro naît en 1955, le 21 mars, premier jour du printemps. Son père est dentiste, sa mère femme au foyer, il a cinq frères et sœurs. Glicério, le quartier que la famille habite dans l’État de Sao Paulo, est plutôt modeste. Il passe une partie de sa jeunesse dans un village au nom prédestiné : Eldorado.
Au journaliste du quotidien Le Monde, qui se rend sur place, d’anciens compagnons de jeu disent se souvenir d’un gamin «un peu trop grand, aux yeux d’un bleu intense et à la peau très blanche», ce qui lui vaut le surnom de Palmito (coeur de palmier).
Du capitaine militaire…
Très vite, «Palmito» s’intéresse à l’armée. En avril 1964, les militaires prennent les commandes du Brésil après un coup d’État. La dictature dure vingt et un ans. Au cours de celle-ci, Jair Bolsonaro s’illustre en servant de guide aux unités qui recherchent les guérilleros cachés dans sa région. Il finit par entrer dans une école militaire de l’État de Rio de Janeiro.
Diplômé en 1977 avec le grade de sous-lieutenant d’artillerie, il monte petit à petit les échelons dans la hiérarchie. En 1988, il est capitaine, mais sa vie militaire s’arrête subitement. Suspecté d’avoir trempé dans une tentative d’attentats à la bombe contre des casernes, il est disculpé, mais décide de quitter l’armée. Et troque le treillis kaki pour le costume de politicien.
… au capitaine du peuple
Sous les couleurs du Parti démocrate-chrétien, il décroche son premier mandat de député fédéral. Ses interventions restent plutôt discrètes (et assez médiocres, selon les observateurs de l’époque), mais portent le sceau de l’extrême droite.
De scrutin en scrutin, il est reconduit dans ses fonctions. Bolsonaro change plusieurs fois de parti. En 2018, le PSL (Parti social-libéral) fait de lui son champion pour l’élection présidentielle. Face à l’ancien (double) président Luiz Inacio Lula da Silva, la partie s’annonce serrée. Or, six mois avant l’élection, une gigantesque affaire de corruption rattrape «l’icône de la gauche» : Lula est emprisonné.
Puis un déséquilibré poignarde Jair Bolsonaro lors d’un meeting. Le candidat échappe à la mort et en sort grandi. En octobre 2018, 55 millions de Brésiliens (55,13 % des électeurs) votent pour lui. Le 1er janvier 2019, il devient officiellement le 38e président de la République du Brésil.
Trump des tropiques
Depuis bientôt quatre ans, celui que ses détracteurs surnomment «Le Trump des tropiques» s’illustre par de nombreuses polémiques sur la scène internationale. Les qualificatifs les plus utilisés à son encontre ? Fasciste, nationaliste, raciste, sexiste, homophobe, climato-sceptique… entre autres. Ses déclarations complotistes et ses décisions incohérentes pendant la crise du covid-19 marquent son mandat.
À l’occasion du lancement de sa campagne pour la présidentielle, en juillet dernier, Jair Bolsonaro, au bras de son épouse Michelle, s’est présenté comme «défenseur du peuple et de la démocratie», promettant aux électeurs de se battre «pour le bien du Brésil, pour la famille et la foi». Sur la route vers la présidence, il retrouve un Lula libre et innocenté. La lutte s’annonce rude entre les deux hommes, un combat entre deux Brésil.
Cet article est paru dans le Télépro du 22/9/2022
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