Atlanta 1996 – L’affaire Jewell
Lors des JO d’Atlanta, un attentat est déjoué par un agent de sécurité. Richard Jewell est un héros ! Mais il se dit qu’il pourrait avoir lui-même posé la bombe… Ce vendredi à 20h45, La Une diffuse le film «Le Cas Richard Jewell».
Pour le centenaire des Jeux olympiques modernes, en 1996, on s’attendait à ce qu’ils retournent dans leur berceau historique, en Grèce. Mais le CIO a choisi Atlanta, la ville de Coca-Cola, principal sponsor de l’événement…
Sur les dents
La sécurité est sur les dents. Un an auparavant, les États-Unis ont connu l’attentat le plus meurtrier de leur histoire (avant celui du 11-Septembre). Un véhicule piégé a causé 168 morts et près de 700 blessés à Oklahoma City. Les auteurs étaient des suprémacistes blancs. Mais ce n’est pas tout… Deux jours avant l’ouverture officielle des Jeux par Bill Clinton, un Boeing de la TWA a explosé en vol peu après son décollage de New York. L’accident a fait 230 morts. Mais était-ce un accident ? L’Amérique a peur. Les Jeux d’Atlanta sont donc sous très haute surveillance. Il y a sur le site trois fois plus d’agents de sécurité que d’athlètes.
Les bons réflexes
Parmi ces très nombreux agents, un certain Richard Jewell. Le soir du 26 juillet, il patrouille dans le parc olympique. Le public est encore nombreux car des concerts sont organisés après les compétitions. Et comme les journées sont très chaudes, les gens aiment se promener à la nuit tombée. Jewell aperçoit un sac abandonné sous un banc. Il contient une bombe ! L’agent prévient les collègues, évacue la zone, délimite un périmètre de sécurité… Trop tard : la bombe explose. Une dame de 44 ans est tuée. Elle avait accompagné sa fille de 14 ans au concert pour fêter son anniversaire. Mais sans l’intervention de Jewell, le bilan aurait sans nul doute été beaucoup plus lourd. En l’espace de quelques heures, l’homme devient donc un héros, à la une de tous les médias.
Suspect numéro un
Les autorités veulent arrêter un coupable rapidement. Il faut calmer l’opinion et redémarrer les compétitions. Très vite, Richard Jewell devient donc le suspect numéro un… C’est à cette histoire que Clint Eastwood a consacré un film : «Le Cas Richard Jewell». Sorti en salles en février 2020, sa carrière a été stoppée net par le covid. Mais La Une nous offre ce vendredi une session de rattrapage. Attention : si vous ne connaissez pas l’histoire et que vous comptez apprécier le suspense du film, ne lisez pas ce qui suit, cela gâcherait votre soirée télé !
Pour la police, Jewell a le profil idéal du coupable : c’est un pauvre type qui aurait cherché son quart d’heure de gloire. L’information fuite dans la presse. Le héros du 26 juillet devient alors l’homme le plus détesté du pays.
Innocenté
Jewell jure ses grands dieux qu’il n’est responsable de rien. Il sera en effet innocenté trois mois plus tard. Le véritable coupable, Eric Rudolph, ne sera arrêté qu’en 2003. Auteur d’autres attentats contre des cliniques où se pratiquait l’avortement et un bar gay, il dira avoir voulu dénoncer cette manifestation «socialiste» et «mettre dans l’embarras le gouvernement de Washington aux yeux du monde pour son abominable autorisation de l’avortement à la demande». Comme les responsables de l’attentat d’Oklahoma City, c’était un militant d’extrême droite.
Cet article est paru dans le Télépro du 4/7/2024
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